Evergrande a plonge jusqu’à -19% à Hong Kong ce lundi matin, le cours achevant d’effacer tous ses gains depuis les plancher de juin… 2010.
C’est quasiment game over pour les actionnaires et les détenteurs d’obligations (qui ne cotent plus à Shanghai) : le Ponzi achève de s’effondrer.
Evergrande a passé les 10 dernières années à financer de nouveaux projets immobiliers (en surpayant les terrains pour le plus grand profit des maires des villes concernées) par la prévente d’un nombre toujours croissant d’appartements, les acheteurs étant appâtés par le constat que la valeurs des programmes précédents ne cessait de monter (enfin, surtout dans quelques quartiers recherchés de grandes villes avec de bonnes écoles et pourvoyeuses d’emplois bien rémunérés, telles Xian, Shengdu, Wuhan, Guangzhou, Nanjing…).
Mais avec le ralentissement des ventes dû à la mauvaise réputation du groupe (Evergrande est impliqué dans environ 800 projets inachevés et environ 1,2 million de personnes attendent d’emménager dans des appartement qui ne sont pas habitables en l’état), le groupe se retrouve à court de liquidités.
Il y aurait près de 1,5 millions de clients en litige avec Evergrande, propriétaires de biens désormais invendables, qui auraient suspendu le paiement de leurs mensualités, mettant les banques et le promoteur en difficulté.
Mais il y a encore pire qu’Evergrande : un de ses concurrents, Sinic Holdings (Group) Company Ltd a chuté de plus de 87% à Hong Kong ce matin.
Là, c’est vraiment game over pour les actionnaires et les créanciers, avec le risque d’un syndrome des « dominos » s’étendant à toutes les banques en lien avec ce promoteur.
Pékin va devoir éteindre l’incendie rapidement car les enjeux sont incomparablement plus élevés qu’avec Lehman Brothers : le seul endettement d’Evergrande représente 4 fois celui du banquier US lors de sa mise en faillite mi-septembre 2008, celui de Sinic plus de 50 Mds$.