Un signal technique majeur vient d’être validé sur l’eurodollar. Et cela pourrait bien changer la donne pour le CAC 40… car, derrière ce mouvement, il y a « Bill » et les milliards de Wall Street qui pilotent en sous-main les marchés européens.
Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous deux points importants :
- les variations de l’eurodollar ont un impact direct sur le comportement du CAC 40 et, plus globalement, sur les indices boursiers européens. C’est un mécanisme dont on ne parle malheureusement que très peu – voire pas du tout à ma connaissance –, mais qui pourrait contribuer à soutenir le CAC 40, au moins à court terme ;
- l’eurodollar est justement en train de valider un signal majeur, en s’affranchissant d’une tendance baissière de long terme.
En résumé, le signal de changement de tendance sur l’eurodollar pourrait jouer en faveur du CAC 40…
Vous tradez le CAC 40 ? Regardez d’abord ce que fait Bill
Comme vous le savez, les investisseurs étrangers détiennent une part prépondérante des actifs cotés sur le CAC 40. Ce sont surtout – et de loin – les Américains via leurs fonds et autres banques d’investissement.
Pour vous donner un simple exemple, les investisseurs américains détiennent à eux seuls 40 % du capital de TotalEnergies… et, selon les moments, entre environ 35 % et 40 % du CAC 40.
Bref, on va donc se mettre dans la tête de Bill, qui, depuis son bureau de Manhattan, gère quelques milliards de dollars d’un clic de souris.
Quand Bill décide de placer ses actifs sur telle ou telle place boursière, il va évidemment chercher un rendement maximum. Hormis l’aspect « fondamental » de l’histoire (potentiel de hausse du CAC 40, entre autres), Bill va aussi – et parfois surtout – devoir prendre en compte les signaux techniques donnés par le Forex.
Pourquoi ?
Imaginons que Bill table sur une hausse de 5 % du CAC 40 et que l’eurodollar s’apprécie de 10 % dans le même temps.
Comme son portefeuille est localisé aux Etats-Unis, il gagne 5 % en misant sur le CAC 40, PLUS les 10 % d’appréciation de l’euro (ou la baisse du dollar, ce qui revient au même).
Total ? 15 % de plus-value dans cet exemple.
Et même si le CAC 40 ne progresse pas, de toute façon Bill empochera 10 % de gain à l’aide de la variation de la parité eurodollar.
Moralité ? Même si vous n’investissez pas sur le Forex, vous avez intérêt à regarder ce qui se passe sur l’eurodollar parce que Bill et ses amis font la loi sur le CAC 40 – ce sont eux qui ont le plus de puissance de feu en matière d’investissement.
Toujours pour l’exemple et pour mettre les choses en perspective, en 2025 le montant des échanges journaliers sur l’action Nvidia est estimé à environ 23 Mds$ par jour. Et entre 4 et 6 Mds€ pour le CAC 40.
No comment.
Cela montre le différentiel entre les Etats-Unis et nous. C’est Bill qui fait la loi. Miser une petite position sur le CAC, c’est pour lui comme acheter une baguette de pain.
Personnellement, je respecte la loi. Et en tant que trader, j’évite de contrarier Bill – ou de faire le malin en prenant une position inverse de ce qu’il fait.
Maintenant que nous avons répondu à la première question, passons à la deuxième et faisons parler les graphes afin de voir de quel signal il s’agit et quel pourrait être son potentiel.
Eurodollar : un signal majeur détecté
Prenons un peu de recul avec une vue de très long terme en bougies trimestrielles.
Je ne reviens pas sur l’importance primordiale de toujours procéder à une analyse graphique avant toute prise de position. Les prix sont un consensus, un condensé de ce que « pense » le marché. Donc les investisseurs institutionnels (les grosses mains). Et donc surtout les US.
Les points d’impact sur le support et la résistance (tous deux en pointillés bleus + flèches vertes et rouges) et sur celles du canal baissier (flèches orange) sont sans appel : un exemple de plus qui permet de constater comment les « grosses mains », celles qui sont et font – voire défont – les marchés, interviennent. C’est-à-dire avec une discipline de fer et sur des niveaux parfaitement identifiés.
Sans cadrage graphique, impossible de voir cela. C’est pourtant une information majeure qui nous est donnée par les graphes si l’on prend la peine de les analyser.
- Bref, depuis environ 2008, la tendance était baissière (le canal bleu).
- L’eurodollar vient de délivrer un signal d’achat en cassant (pastille jaune) la résistance de ce canal (!).
C’est un signal majeur que Bill ne peut pas ignorer (puisqu’il en est certainement, en grande partie, à l’origine).
Signal haussier sur l’eurodollar, quel impact pour le CAC 40 ?
Maintenant, quel est le potentiel théorique d’un tel signal ?
On passe en vue mensuelle.
L’eurodollar a cassé à la fois la résistance du canal baissier et une zone « pivot » se situant vers 1,12 (pointillés bleus).
Où se situe l’objectif théorique ?
A vue de nez vers 1,25 qui est une résistance probable (pointillés rouges). Soit, disons que nous avons un bon 10 % de potentiel de hausse.
Attention, l’eurodollar ne va pas y aller en ligne droite – surtout si les tensions internationales persistent ou simplifient –, mais le signal est donné.
Par contre…
… toujours en se mettant à la place de Bill, la pression haussière restera de mise tant que l’ancienne résistance devenue support – c’est-à-dire notre pivot de la zone des 1,12 – n’est pas enfoncée.
Et donc, Bill et ses amis pourraient bien être incités à revenir sur (ou conserver) leurs positions sur le CAC 40.
L’idée ? Jouer ce double effet kiss cool : profiter d’une hausse de l’indice et de l’eurodollar. (Ou tout du moins d’une relative stabilisation de l’indice, ce qui serait déjà une chance inespérée vu l’environnement actuel.)
D’où le titre de cet article : Pourquoi l’eurodollar pourrait soutenir le CAC 40.