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Elections américaines : les 3 gagnants en cas de victoire de Harris

By 9 septembre 20242 Comments

Après Donald Trump, la semaine dernière, aujourd’hui, nous passons en revue les points les plus saillants du positionnement politique de Kamala Harris et les valeurs qui pourraient profiter de son éventuelle élection à la présidence des Etats-Unis.

La semaine passée, nous avons découvert trois secteurs et cinq entreprises les plus à même de profiter de l’application du programme politique de Donald Trump.

Aujourd’hui, nous nous intéressons aux effets d’une victoire de sa principale adversaire, Kamala Harris. Traditionnellement, le camp démocrate est moins pro-business que le camp républicain. Aussi, les entreprises américaines ne pourront pas espérer une détente du climat général des affaires dans cette situation.

Pour autant, les Démocrates ne sont pas des adeptes de la décroissance ni de la rigueur… Joe Biden s’est par exemple illustré avec son Inflation Reduction Act (IRA). La loi pour la réduction de l’inflation, qui n’en avait que le nom, a permis aux Démocrates de justifier l’injection de centaines de milliards de dollars dans l’économie sous forme de subventions. Un programme qui a fait le bonheur des entreprises concernées – au point que de nombreuses sociétés européennes se sont même déplacées outre-Atlantique pour profiter de la manne.

Une victoire démocrate en novembre ne signerait donc pas le début d’un âge glaciaire pour les entreprises américaines. Ce sont simplement d’autres secteurs et d’autres valeurs qui profiteraient d’un second mandat démocrate.

Lénergie verte dans les petits papiers des Démocrates 

La lutte pour la protection de la planète fait partie intégrante du programme de Kamala Harris. Lorsqu’elle exerçait en tant que District Attorney de San Francisco, elle a d’ailleurs poursuivi plusieurs entreprises pour des atteintes à l’environnement. Elle s’est prononcée en faveur d’un « Green New Deal » tel que porté par Alexandria Ocasio-Cortez, et considère le changement climatique comme une « menace existentielle ». 

En 2010, Kamala Harris avait présenté un plan de transition énergétique d’un montant de 10 000 Mds$ pour soutenir les secteurs alors naissants du stockage par batteries, de la séquestration du carbone, des panneaux photovoltaïques et des éoliennes.

Cet activisme n’a pas pris une ride, et un tel plan s’articulerait parfaitement à la suite de l’IRA de Joe Biden. Bien sûr, le montant définitif des aides sera encore à adapter en fonction de la capacité de l’oncle Sam à s’endetter sur les marchés en cas de victoire démocrate (ou sa capacité à monétiser la dette). Néanmoins, des dépenses vertes se comptant en centaines, voire en milliers, de milliards de dollars sont probables. Enphase Energy (NASDAQ : ENPH) et First Solar (NASDAQ : FSLR) font partie des entreprises dont le cours de Bourse est le plus susceptible de bondir suite à un afflux d’aides gouvernementales.

La première, qui développe et produit des micro-onduleurs solaires, des batteries de stockage et des bornes de recharge pour véhicules électriques, est à peine rentable malgré un chiffre d’affaires dépassant les 2 Mds$. Chaque dollar de subvention se transformera en bénéfice net dans les comptes, offrant un effet levier colossal pour les actionnaires.

La seconde, qui produit des panneaux solaires estampillés « Made in USA » (malgré une présence importante en Malaisie, au Vietnam et en Inde), sera le cheval de bataille idéal du versant « vert » de la guerre économique contre la Chine. Kamala Harris, qui n’est pas plus adepte de la mondialisation que Donald Trump, devrait se faire un plaisir de favoriser l’entreprise d’Arizona.

 

Panneaux solaires First Solar
Quoi de mieux pour un nouveau président d’annoncer fièrement que les panneaux solaires « Made in USA » sont de retour ? Photo : First Solar
 

 

Cannabis : vers une nouvelle libéralisation ? 

Alors qu’elle s’était montrée opposée à la légalisation de l’usage récréatif du cannabis en 2010, Kamala Harris a finalement soutenu le Marijuana Justice Act de 2018. Ce projet de loi préparait la légalisation de la consommation au niveau fédéral, et l’annulation des peines précédemment prononcées pour détention ou usage de la plante.

Au mois de mars, Kamala Harris a présidé une table ronde à la Maison-Blanche pour discuter des modalités d’adaptation des politiques fédérales au sujet de la substance controversée. Il ne fait guère de doutes qu’un assouplissement législatif sera préparé, et certains analystes espèrent même voir le marché du cannabis harmonisé à l’échelle du pays.

Pour les entreprises du secteur, il s’agirait d’un véritable bouleversement. Aujourd’hui, elles sont contraintes de segmenter leurs opérations au niveau des Etats, et l’accès au capitaux privés est rendu extrêmement difficile par la réglementation fédérale.

Une remise à plat à Washington offrirait aux acteurs la possibilité de réaliser d’importantes économies d’échelle et leur permettrait de travailler avec des partenaires bancaires qui n’auraient plus à craindre de représailles fédérales. Un marché plus important en volume, moins morcelé géographiquement, et un coût de l’argent réduit : les entreprises du cannabis verraient leur rentabilité décoller.

Canopy Growth Corporation (NASDAQ : CGC) fait partie des pionniers du secteur. Bien que basé au Canada, le groupe Canopy a été le premier producteur à rejoindre le New York Stock Exchange en 2018. Grâce à sa filiale Canopy USA (CUSA), Canopy a une présence au sud de la frontière qui ne demande qu’à décoller. De son côté, Cresco Labs Inc. (CSE : CL) fait partie des rares distributeurs américains à pouvoir se targuer d’avoir déjà plus de 700 M$ de chiffre d’affaires annuel, et un taux de marge brute de près de 50 %. Avec une rentabilité encore négative (180 M$ de pertes en 2023), l’entreprise pourra profiter d’un effet ciseaux favorable en cas d’amélioration du contexte législatif.

Vers plus de services publics 

L’attachement aux services publics est moindre de l’autre côté de l’Atlantique, et même en cas de victoire démocrate, parier sur l’arrivée d’une Sécurité sociale universelle ou la gratuité de l’éducation supérieure serait un contre-sens.

En revanche, certains services sont vus comme des piliers du fonctionnement du pays. Le ramassage scolaire en fait partie, même si la problématique peut sembler secondaire sur le Vieux Continent.

Aux Etats-Unis, l’étalement urbain et les distances sans commune mesure avec les déplacements quotidiens des Européens font des services de transport des élèves un élément irremplaçable pour garantir l’accès à l’éducation des enfants.

La Blue Bird Corporation (Nasdaq : BLBD), fondée en 1927, s’est rapidement concentrée sur la fabrication de bus. Elle est cotée en Bourse depuis 2015, et a obtenu au mois de juillet 80 M$ de subventions du Département de l’Energie (DoE) pour électrifier la flotte nationale de bus scolaires. L’officialisation de ce premier volet de subventions a immédiatement provoqué une hausse de 6 % du titre, qui gagnait pourtant déjà +80 % depuis le 1er janvier.

Accélérer la décarbonation des transports publics des jeunes américains serait un projet-phare idéal pour une présidente démocrate fraichement élue. Blue Bird devrait alors voir son activité bondir, et sa rentabilité augmenter d’autant plus vite que l’Etat fédéral n’est pas avare de subventions sur ce domaine politiquement consensuel.

 

Bus électrique Blue Bird
Avec déjà 1 500 bus électriques livrés, Blue Bird est prête à passer à la vitesse supérieure. Photo : Blue Bird

 

Trump trade ou Harris trade, quel sera votre choix ?

Quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle du mois de novembre, il est possible de miser en Bourse sur les entreprises qui profiteront de la politique du nouvel élu.

L’un comme l’autre ont à cœur de soutenir les sujets qui leur sont chers, et ne manqueront pas de le faire avec l’argent du contribuable américain.

Pour les citoyens français, cette élection qui s’annonce haute en couleur pourrait aussi être synonyme de gains boursiers faciles, tant les programmes des deux candidats sont marqués politiquement.

Etienne Henri

Etienne Henri est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l'industrie pétrolière, puis l'électronique grand public. Aujourd'hui dirigeant d'entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l'intérieur les opportunités d'investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.

2 commentaires

  • Avatar jean pol Sevin dit :

    Bonjour Etienne,
    je vois que BLBD est la valeur que vous signalé comme etant celle qui electrifie les bus scolaire, or une autre valeur FORSE nous avez ete recommandé dans NTI pour avoir obtenue l’electrification de 1000 bus retrofités par Wirghtbus.
    Quand est il de celle ci, est elle devenu obsolete?
    Votre avis me serait appreciable
    Cordialement

  • Avatar Arsonneaud dit :

    Je désire connaitre la petite entreprise IA de Grenoble ou des environs,

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