Alors que Patrick Pouyanné a déclaré fin avril que la cotation de TotalEnergies pourrait être déplacée sur le NYSE, nous allons voir pourquoi cette éventualité inquiète autant Bercy. La France y a-t-elle vraiment quelque chose à perdre ? Et quelles seraient les conséquences pour les actionnaires ?
Dans un monde idéal, les entreprises flotteraient librement dans le doux océan du libre marché, sans que l’Etat ne jette l’ancre pour les retenir. Mais nous ne vivons pas dans ce monde idéal, semble-t-il, surtout pas en France. La récente saga autour de la possible cotation de TotalEnergies à la Bourse de New York en est un parfait exemple. Quand Patrick Pouyanné, P-DG du groupe, évoque cette possibilité, c’est une véritable petite bombe qui éclate dans les bureaux du ministère de l’Economie. Bruno Le Maire, notre gardien des intérêts économiques, n’a pas perdu une minute pour clamer son opposition.
Cependant, il n’a pas son mot à dire. Depuis les années 1980, l’Etat français a lancé une série impressionnante de privatisations, vendant des parts dans de nombreuses entreprises stratégiques. Ces privatisations incluent des noms tels que Renault, BNP, La Société Générale, France Télécom, TF1, Air France, La Française des Jeux, et bien sûr, TotalEnergies (privatisée en 1995). Ce choix de libéraliser l’économie et de vendre ce qu’on pourrait appeler les « bijoux de famille » de la nation a été justifié par des besoins financiers et une volonté de dynamiser le marché.
Bruno Le Maire, tel un chevalier en armure brillante, a poussé un véritable cri du cœur, tant il est prêt à défendre la patrie contre les assauts du capitalisme américain. « Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu, parce que je pense que c’est une décision qui est grave », a-t-il déclaré avec toute la ferveur d’un général partant au combat. Garder la cotation principale de TotalEnergies en France ? Une mission de la plus haute importance pour notre ministre. On pourrait presque l’imaginer, épée levée, prêt à défendre la Bourse de Paris contre les barbares de Wall Street.
TotalEnergies cotée sur le NYSE, une menace pour les actionnaires ?
De son côté, Patrick Pouyanné, le Directeur Général de TotalEnergies, moins émotif et plus pragmatique, rappelle que son idée n’est pas née d’une lubie mais d’une analyse froide des chiffres et des intérêts de ses actionnaires. Avec presque la moitié du capital aux mains des Américains, pourquoi ne pas chercher à séduire encore plus ces investisseurs, souvent moins frileux, et prêts à valoriser davantage une entreprise dynamique comme TotalEnergies ? Pour Pouyanné, il s’agit clairement d’une question d’affaires, pas d’émotion. Une logique de marché face à une réaction émotionnelle, pourrait-on dire.
Il est plutôt ironique de constater que ceux qui prônent le plus fort le libéralisme économique sont souvent les premiers à intervenir quand les vagues du marché menacent de déferler un peu trop près de leurs bases électorales. La décision de Le Maire relève-t-elle du pur marketing politique, comme on vendrait une nouvelle marque de lessive ? « Plus blanc que blanc, plus français que français », serait-il le nouveau slogan de Bruno Le Maire pour garder TotalEnergies en France et séduire quelques électeurs avant les élections européennes ? Peut-être…
Plus sérieusement, là où le bât blesse, c’est que cette position pourrait coûter cher aux actionnaires de TotalEnergies – petits porteurs compris – et aux salariés du groupe. Être coté aux Etats-Unis pourrait non seulement booster la valeur de leurs actions mais aussi attirer encore plus d’investisseurs internationaux, en quête de gros rendements. Mr Le Maire doit réviser ses leçons. Si Total est cotée à la Bourse de New York, l’entreprise continuera à payer ses impôts en France et une cotation secondaire serait également accessible. Et bien entendu, les petits porteurs pourront conserver le titre dans leur PEA (Plan d’Epargne en Actions).
Le cas de TotalEnergies est donc révélateur des contradictions de la politique économique française. Vendre ses entreprises au nom du libéralisme, puis les retenir au nom du nationalisme, est un équilibre délicat. Entre fierté nationale et logique de marché, le cœur de la France balance de manière électoralement opportuniste mais avec peu de pragmatisme.
Mr Bruno Le Maire devrait simplement accepter que dans un monde globalisé, les entreprises, comme les nations, doivent parfois choisir leurs batailles… et leurs bourses.
Votre avis nous intéresse ! Etes-vous favorable à une cotation de TotalEnergies aux Etats-Unis ? N’hésitez pas à donner votre opinion dans les commentaires !
Je suis pour la cotation aux États-Unis, cela valoriserait vraiment l’entreprise à sa juste valeur !!!!!!
ACCORD TOTAL POUR LA COTATION DE TOTAL A NEW YORK
pierre HALLE
Pourquoi pas, car les français sont assez timides et les entreprises ont besoin de fonds pour se développer……
Il n’est pas possible non plus, comme on le voit trop souvent , de solliciter l’Etat, donc le contribuable à chaque fois qu’un secteur économique est en difficulté.
Le marché est là et c’est son rôle.
Je suis favorable à la cotation de TOTAL à Wall Street.Mr LE MAIRE aura toujours une guerre de retard.
Que TotalEnergies parte aux USA avec son siège social et vende ses raffineries françaises à l’Etat Français qui sera ravi d’augmenter les salaires et les retraites pour ne pas bloquer les JO comme tous les protégés SNCF RATP Aiguilleurs du ciel , éboueurs parisiens etc
Bon WE
Que Total Énergie veuille se coter à New York en raison du fait que plus de 50% du capital est aux mains des étrangers,américains en tête,quoi de plus logique,mais la ou cela pourrait faire mal aux petits actionnaires français c’est au cas où le siège social déménagerait aux US,exit Total du PEA,Mais ca MR Lemaire et les politiciens français n’en ont cure.
Encore une industrie de base qualifiée de polluante en moins dans le pays,des critères ESG plus respectés ,mais aussi une balance commerciale qui va se rapprocher de l ‘abîme.A quand le FMI pour notre pays?…
J’avoue ne pas être très compétent pour en juger. Mais je suis réceptif à tout renseignement complémentaire, en tant que petit porteur.
Je ne suis pas contre, c’est une entreprise indépendante.
J’espère seulement que je pourrais conserver mes titres dans le PEA, dans le cadre de mon portefeuille de rentier.
Hors PEA, l’état prends 30% du dividende.
Cordialement.
Si Total déplace sa cotation à la Bourse de New York, le titre sera toujours éligible au PEA.
Etant obcur particulier, avec chauffage au gaz « Total, » (Engie c’est pareil), je constate surtout au vu de mes factures que Total est un formidable collecteur fiscal pour l’état avec aussi la distribution d’essence etc . « contributions assises sur taxes diverses et vice-versa,
comme écrivait un poéte » Olympe sur Pélion, Pélion sur Ossa » de pire en pire , avec le conflit russo-ukrainien aprés le quoiqu’il en coûte ilustre et illustré maintenant par la planche à billets, donc inflation galopante. et bien sûr repayer le GNL américain ou d’ailleurs à
grands frais . Revenons au maire du palais qui déjà voit sans doute, avec cette intention de déménagement, fuir en partie ses profits fiscaux ..
Et on les comprends, quand on voit les attaques menées par les commissions d’enquêtes parlementaires sur nos entreprises Françaises ( Bolloré, Total, axa etc etc ) Entreprises surtout dans le viseur d’un certain Y Jadot et tout ce courant pastèque qui aimerait bien que toutes nos entreprises quittent le territoire * FRANCE * A force ils vont y arriver.
jadot ce qu il veut c est s enrichir avec son « petit » salaire de député et continuer a augmenter sa fortune personnelle ,comme Mélanchon qui est le plus riche de l assemblé nationale !!!! le fric le fric et ….. bonne journée
Bonjour vous dites: « cela pourrait couter cher aux petits porteurs » . Pourquoi?
Merci
Bonjour, c’est la position de Bruno Le Maire qui pourrait coûter cher aux actionnaires de Total et non le fait de déplacer sa cotation à la bourse de New York.
Aux USA, pour l’instant ,votre argent vous appartient, vous en faites ce que vous voulez par transfert en espèces ou par virement. Pas la moindre question, vous êtes libre de faire ce que vous voulez de ce que vous possédez.
Si vous faites un transfert en France, la le ciel vous tombe sur la tête. Pourquoi, comment, d’où ca vient plus toute un série de paperasses en x exemplaires, vous êtes déjà coupable, on ne sait pas encore de quoi mais c’est un fait. La grande différence avec la relation a l’argent entre France et USA. Je trouve normal que Total Energies soit coté aussi aux USA. Pour le gouvernement français, cela ne valait pas grand chose il n’y a pas si longtemps.
On a la chance d’avoir un fleuron industriel comme Total et il faut le garder. Mais pour permettre à Total d’accéder à plus d’investisseurs il faut supprimer certains critères ESG et ISR qui empêchent les SICAV et autres instruments financiers de détenir un acteur des énergies fossiles même si c’est un des premiers investisseurs dans transition énergétique. Les gens qui font ces règles sont de parfaits imbéciles parce qu’il vaut mieux avoir un champion français qui fait son maximum pour operer en polluant le moins possible plutôt qu’il aille se faire coter et transférer son siège aux US qui lui permettront de faire n’importe quoi.
bernard
client de totalenergies
Cette enreprise a bénéficié de toutes les largesses distribuées par la france et
maintenant va les distribuer à travers le monde .
les français sont une nouvelle fois « bais*s. »
Cette décision relève des actionnaires et en aucun cas d’un ministre ou de vagues organisations syndicales ou ONG qui condamnent sans bien le connaître le capitalisme et s’attachent à détruire la propriété individuelle. La France dérive depuis plus de 40 ans vers un système socialiste avec le succès que nous connaissons en termes d’emplois industriels et de création de vraies richesses. Le PDG de TotalEnergies fait son devoir de patron responsable en posant le problème.
Conséquence de l’incompétence de ce petit personnel politique depuis des décennies.: il fallait créer des fonds de pension « à la Française » pour financer des retraites par capitalisation. Tout le monde le sait, idéologie et lâcheté ont eu raison de la raison. A suivre avec la dette de la France qui n’est pas, comme au Japon, aux mains des « autochtones ». Révolution !!!
Cette option, pour un dirigeant de GRANDE ENTREPRISE, est tout à fait compréhensible…. force est de constater, qu’en FRANCE lorsqu’une entreprise se développe, fait des profits (et quelques heureux petits actionnaires) elle est tout de suite soupçonnée, voir accusée de mille maux, et des idéologues déjantés (mais souvent loin d’être dans le besoin….) n’hésitent même pas à manifester pour que les acteurs économiques et financiers ne soutiennent plus ces sociétés…. y compris pour les faire avancer et évoluer vers des solutions ou techniques considérées plus « vertueuses »…. c’est à la fois fou et paradoxal…
Ces gens-là ont sans doute les moyens de payer leurs besoins en énergie 4 ou 6x plus chers qu’aujourd’hui… mais ils doivent prendre conscience qu’ils ne sont qu’une minorité « d’aisés »
Alors, Mr LE MINSTRE, si vous voulez VRAIMENT conserver les joyaux français, battez vous pour les défendre…. Etre pragmatique et économiste est certes plus difficile que démagogique. (principal acte politique par les temps qui courent…)
Tout à fait d’accord
Il était où ce ministre de l’économie au moment de l’affaire Alstom ??
L’audit des comptes qui se prépare nous montrera son bilan …
Après les vocifération des écolos et autres khmers verts sur total pollueur et de toute la gauche sur total trop riche ,trop de dividende , pas étonnant de se faire côté aux US surtout si plus de la moitié des actionnaires sont déjà là-bas- on a vite oublié le rabais de total aux stations-service pendant la crise
je suis pour tant que ses actions restent eligible au pea
avec tous ces députés plus nuls les uns que les autres (pas nuls pour le fric)voila total qui irait aux states !!!!pourquoi pas bon week end
Le pétrole c’est pas bon pour la planète à ce qu’il paraît, les escrologistes n’arrêtent pas depuis des décennies de cracher sur le pétrole et le nucléaire qui ont participé à la prospérité du pays, suivis par des politicards en quête de la moindre voix pour assurer leur réelection.
Que TOTAL aille se faire coter à NY et y déménage son siège semble être la conclusion logique face à cette entreprise escrologique qui détruit la France.
Le pétrole, ça se mérite, le nucléaire aussi. Nos politicards sont vraiment trop nuls.
Le transfert à la bourse de New York ne me dérange pas au contraire puisque TOTAL affirme conserver le Siège Social en France ce qui permet aux petits actionnaires de garder TOTAL dans leur PEA. Toutefois n’est ce pas un premier pas seulement qui se conclurait par le transfert du Siège Social plus tard ?
Je pense que le transfert boostera l’action mais avec assurance que le Siège Social restera en France.
Je ne comprends pas votre phrase suivante : « là où le bât blesse, c’est que cette position pourrait coûter cher aux actionnaires de Total Energies – petits porteurs compris » ??? N’est-ce pas le contraire ? Si les actionnaires peuvent conserver Total Energies dans leur PEA est-ce que cette modification ne va pas plutôt leur rapporter gros ?
Bonjour Bernard,
C’est bien entendu la position de Bruno Le Maire qui pourrait coûter cher aux actionnaires de TotalEnergies.
Cordialement,
Ionès Jaoulane
Je ne suis pas assez expert pour juger de la pertinence de l’idée de Pouyanné sur l’impact à terme sur la performance économique de son entreprise par contre il y a clairement une différence entre être coté en place secondaire aux US (comme de nombreuses autres sociétés non américaines) – en particulier via ADR – et relocaliser complètement HQ etc.. aux USA. Ceci étant dit M. Lemaire ne développe aucun argumentaire, pour l’instant, autre que politique (voire idéologique); par exemple en quoi ce serait pire que laisser le HQ de Renault-Nissan ou (feu) Alcatel aux Pays-Bas ? Mystère.
Quant à l’argument du risque sur les petits porteurs Français, je crois qu’il faut distinguer 2 aspects :
1° Le fait que Total soit, relativement, un bon et, surtout, régulier distributeur de dividendes ; hors REIT et Financières d’investissement ce n’est en effet pas l’approche usuelle des grandes sociétés US qui préfèrent investir en permanence et rétribuer l’actionnaire uniquement avec la valorisation du titre. Ceci étant dit, d’une part le dividende de Total ne suivait plus l’inflation, et d’autre part rien n’empêche Pouyanné de maintenir un « bon » dividende.
2° L’aspect fiscal : évidemment on garde tous les titres Total en PEA et non en CTO pour raisons fiscales, mais il ne faut pas oublier que :
– Le système du PEA est une spécificité Franco-Française qui peut de toute façon être révoquée ou largement contournée par l’état à tout moment ; en particulier en PEA on paye déjà les prélèvements sociaux (17,2% des 30% du PFU) – ce qui est trompeur c’est qu’on les paye en sortie du PEA, en consolidé, contrairement à l’assurance-vie, mais « rassurez-vous » on les paye…
– Par ailleurs de nombreux politiques font déjà pression pour une (re)fiscalisation du PEA au moins pour les gros montants et/ou qu’on interdise d’y loger des sociétés non politiquement correctes…
– En l’état actuel, seuls les 12,8% d’IR inclus dans le PFU ne sont pas pris sur le PEA… et donc en CTO, si TOTAL n’était plus cotée en France (ce qui n’est pas exactement ce que Pouyanné a dit) on payerait 15% d’impôts aux US (mais il y a un accord fiscal entre USA et France qui neutralise l’impôt US donc il n’y a pas de double imposition). Certes 15% c’est plus que 12,8% et que 0%… mais c’est déjà ce qu’il se passe sur toutes actions non Française en PEA, et cette fois sans possibilité de récupérer l’imposition étrangère
– Par ailleurs ne pas oublier qu’un (tout) petit épargnant peut toujours passer au barême et payer moins si sa TMI est de 11% (voire rien si TMI 0%)
– En claire, le « pire » serait de payer 15% de plus (sauf retourner au barême), mais très probablement, rien de plus si on a un broker qui maintien l’accès à toutes les places de cotation d’un titre (en l’occurrence TOTAL sur Euronext, même en place secondaire) – attention pour le coup ce n’est pas toujours le cas
HTH
Totalement d’accord pour la cotation de Totalement aux USA. Le harcèlement d’une des plus belles sociétés françaises s’arrêtera.
Actionnaire de TOTAL Energies depuis plus de vingt cinq ans et face à l’incompétence de nos hommes politiques, je suis POUR la cotation de TOTAL Energies à New York .
Total n’a pas été privatisée en 1995.
C’est Elf (Etat donc magouilles, scandales et procès par Van Ruymbecke) qui a été racheté par Total (privée depuis 1924) à cette date.
Le rachat d’ELF acte la privatisation des activités actuelles du groupe actuel TotalEnergies. En 1992, l’État détenait encore 34% du capital de Total.
Total était détenu à 34 % par l’Etat français depuis 1931 jusqu’en 1993, privatisation par Balladur, ce que beaucoup ignorent tant Total s’est présenté tout au long des années comme « l’entreprise pétrolière privée » depuis son origine, en opposition à ELF l’entreprise d’Etat … ;
ELF a été privatisé de 1986 à 1996, sauf la golden share, jusqu’à la fusion avec Total en 1999, sur ordre de ceux qui pouvaient encore être cités dans l’affaire Elf …
JEAN-CLAUDE
Comme beaucoup de petits actionnaires , je ne suis pas hostile à la cotation à NY à la condition de pouvoir conserver les titres dans un PEA
Une obligation déontologique…garder Totalenergie sur les PEA.Sinon,ce serait de la filouterie et escroquerie pour les nombreux « petits porteurs » Cordialement