L’arrivée de DeepSeek dans le paysage de l’Intelligence Artificielle a eu un impact significatif sur les marchés européens et américains. En effet, la présentation de son modèle d’IA a provoqué une chute notable des valeurs technologiques, notamment celles de Nvidia, ASML et Microsoft. DeepSeek est-il LE catalyseur qui mettra un terme à la hausse de Nvidia ?
Au début de l’été dernier, à l’occasion d’une intervention sur BoursoLive, j’évoquais la thématique de l’Intelligence Artificielle, et la situation de l’emblématique figure de proue du compartiment, à savoir Nvidia.
A plusieurs reprises depuis, j’ai eu l’occasion de revenir sur la valeur, comme par exemple le mois dernier, sur le plateau de l’émission Trade ou pas Trade.
Quand on regarde l’évolution du titre depuis six mois, on peut noter plusieurs choses.
Il y a tout d’abord cet échec au printemps 2024 (cf. flèche rouge dans la partie haute du canal ascendant, en grisé sur mon graphique hebdomadaire ci-dessous).
Ensuite, le titre a connu une phase de plafonnement, sans aucune réaction haussière cet automne, donc post-publication trimestrielle (cf. ellipse orange cette fois).
Récemment, un évènement est venu gripper un peu plus la machine…
DeepSeek : le nouveau venu qui change la donne ?
DeepSeek, une start-up chinoise, a captivé les marchés ces derniers jours en dévoilant un modèle d’IA dont les performances font jeu égal avec celles d’OpenAI et de Google, mais dont le développement a nécessité moins de ressources informatiques.
Depuis cet évènement, le cours de Nvidia a amorcé une phase de baisse, avec désormais un risque de sortie par le bas dudit canal.
Pour être tout à fait honnête, rétroactivement, j’avais plutôt en tête que la concurrence viendrait d’acteurs comme AMD ou Intel (Intel qui, soit dit en passant, susciterait actuellement l’intérêt d’Elon Musk).
Même si je n’ai pas les compétences techniques pour jauger de la pertinence et de l’importance des annonces de DeepSeek (qui s’est classé en tête des applications d’IA les plus téléchargées dans l’Apple Store dernièrement), la réaction du marché en dit toutefois long sur la chose.
Car à l’image des 500 Mds$ de capitalisation boursière qui sont partis en fumée sur la seule séance d’hier, bon nombre d’autres compartiments liés à l’IA ont, eux aussi, été laminés.
(D’ailleurs en parlant de 500 Mds $, il s’agit aussi du montant évoqué pour le projet d’IA Stargate, par Donald Trump la semaine dernière, annonce qui avait eu pour effet indirect de faire flamber des acteurs comme Schneider Electric et autres Legrand dans le CAC 40).
Mais hier, l’effet DeepSeek est bel et bien venu effacer d’une traite ces hausses de la semaine passée, donnant une fois encore du crédit au célèbre adage boursier selon lequel « le marché prend l’escalier pour monter mais l’ascenseur pour descendre ».
Par effet ricochet, nous avons également constaté d’importants sell off dans le nucléaire ou plus largement au sein des producteurs d’énergies, comme avec Vistra qui a trébuché de près de 30 % sur la seule séance d’hier (cf. encadré en jaune ci-dessous).
Une fois n’est pas coutume, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis Nancy Pelosi n’avait pas bien senti le coup sur ses achats récents.
On ne va cependant pas lui jeter la pierre puisqu’à l’inverse, ses encaissements sur ses call Nvidia en fin d’année auront, eux, été réalisés dans un beau timing…
En clair , faut-il vendre Schneider pour acheter Deep Seek ?
Grand merci