Depuis un mois, 10 sociétés européennes ont rejoint le DAX. Le nombre d’entreprises qui le composent passe désormais de 30 à 40 entreprises. Les choses vont-elles changer ? Gilles Leclerc analyse la situation.
Depuis le 20 septembre, 10 nouvelles valeurs sont venues compléter la composition de l’indice DAX. Le DAX 30 est donc devenu le DAX 40.
Avec un mois de recul, on peut se demander si les nouvelles recrues qui viennent compléter le DAX changent la donne, c’est-à-dire, savoir si le comportement du DAX en a été impacté – ou pas…
La réponse est : non, rien n’a changé.
Les « grosses mains », les institutionnels achètent (ou vendent) le DAX en tant qu’indice, et sont visiblement assez moyennement intéressés par sa composition.
Emballez, c’est pesé !
Ces institutionnels, et tout spécifiquement les grandes banques d’investissement qui sont et font les marchés agissent comme des grossistes.
Par le jeu des Futures, Options, ETF, ils passent en fait des transactions sur des lots entiers d’à peu près tout ce qui traîne sur les marchés, en travaillant tout particulièrement les indices.
En clair, c’est équivalant à un grossiste de la grande distribution qui achète 5 tonnes de pommes. Il ne va pas passer chaque pomme en revue. Il achète un lot. Peu importe si certaines pommes sont moins appétissantes que d’autres. En passant un achat via un ETF sur le DAX, on achète tout d’un coup. Les actions avec du potentiel, comme celles dont les perspectives sont moins alléchantes.
Raison pour laquelle l’investisseur privé ne comprend pas parfois pourquoi certaines valeurs en difficulté ne baissent pas… C’est parce qu’elles font partie du « lot » acheté via un ETF par exemple.
Rien de mieux qu’un graphe pour visualiser la façon dont le DAX30 s’est muté en DAX40.
Pour bien comprendre que la venue de 10 nouvelles valeurs n’a rien changé au comportement du DAX, je reboucle avec la dernière analyse consacrée à ce sujet.
Elle date de début juin dernier (flèche jaune). Le DAX (30) arrive à la conjonction de deux résistances : l’une est la résistance oblique (« R.O » en rouge) et l’autre, la zone de résistance horizontale (en rouge aussi) calculée par projection d’amplitude, soit la zone des 16 000 points.
Je vous laisse revoir les détails techniques de cette analyse ici.
Mais retenons ici la conclusion :
- « Comme ces deux résistances se regroupent sur le même niveau, avec le même timing, on fera attention à la validation d’un signal de divergence baissière, actuellement en construction sur l’indice de tendance MACD (flèche orange). » [NDLR : et une flèche jaune a été rajoutée pour montrer où ladite divergence s’est ensuite validée.]
- « Dans ce cas, et à l’image de ce qu’il s’est passé les dernières fois, le risque d’une consolidation vers le support intermédiaire des 15 000 points devient probable. »
Résultat ? Les consolidations du Dax 30, devenu ensuite DAX 40, sont toutes venues toucher le support intermédiaire des 15 000 points pour immédiatement rebondir (petites flèches vertes).
Conclusion ? 30 ou 40 ? Rien ne change. Les niveaux et signaux sont strictement identiques.
Ce qui nous amène maintenant à une conclusion d’ordre pratique :
- Le DAX est effectivement sorti de sa tendance haussière (le canal vert).
- Il évolue maintenant en « range » (dérive latérale) avec pour résistance la zone des 16 000 points et la validation de ce support des 15 000 points.
- Environ 6% d’amplitude séparent ces deux niveaux.
- Le DAX 40 se trouve positionné à peu près au milieu du « range », ce qui lui laisse 3% de battement aussi bien à la hausse qu’a la baisse. Pour l’instant, sauf à faire de l’intraday et essayer de swinguer entre ces deux bornes et capter un ou deux point(s) au passage, cette configuration du DAX n’offre aucun intérêt pour le swing trader.
J’espère que ça aide.
Bonne semaine à tous,
Gilles
PS : Pour information, les 10 valeurs qui ont été intégrées au DAX sont :
- Airbus,
- Brenntag,
- HelloFresh,
- Porsche Automobil Holding,
- Puma,
- Qiagen,
- Sartorius,
- Siemens Healthineers,
- Symrise,
- Zalando.