Avec l’invention d’Internet, son adoption massive et son utilisation quotidienne, la cybersécurité prend de plus en plus de place dans nos vies. Les progrès phénoménaux que l’intelligence artificielle va permettre en termes de productivité, de recherche médicale et de créativité ne font aucun doute, mais la médaille a son revers : l’IA pourrait également aider les hackers à entrer plus facilement dans les serveurs et centres de données sécurisés. Ray Blanco vous explique pourquoi.
Alors que de plus en plus d’informations sensibles circulent en ligne, il est logique de faire en sorte que la protection de ces données soit mise au premier plan.
Les géants de la cybersécurité ont gagné beaucoup d’argent en se chargeant de cette mission. Tout simplement parce que les entreprises et les particuliers ont besoin d’un certain degré de cybersécurité.
Bien que les niveaux de protection varient considérablement, aujourd’hui, de nouvelles préoccupations commencent à apparaître à propos de la sécurité des données mises en ligne.
Pourquoi ? A cause de l’intelligence artificielle (« IA »).
Effectivement, alors que nous sommes à l’aube d’une adoption massive de l’IA dans tous les domaines technologiques, les entreprises et les gouvernements du monde entier réexaminent la question de la cybersécurité.
En ce moment, l’une des préoccupations majeures est la suivante : il se trouve qu’à cause de l’IA, les pirates informatiques pourront infiltrer plus facilement les serveurs et centres de données sécurisés.
Evidemment, l’inverse est également vrai : grâce à l’IA, les entreprises de cybersécurité seront capables de mieux protéger les actifs informatiques de leurs clients.
Cela crée une sorte de jeu du tir à la corde où les entreprises disposant des dernières technologies de pointe auront une longueur d’avance sur leurs concurrents et les pirates potentiels.
Mais tout est chamboulé lorsque l’informatique quantique s’invite dans l’équation.
Un saut quantique à double tranchant pour la cybersécurité
Les ordinateurs quantiques de grande envergure vont considérablement augmenter la puissance de calcul, augmentant ainsi la possibilité de faire monter d’un cran tant la cybersécurité que les nouvelles menaces.
Heureusement, à l’heure actuelle, seules les plus grandes entreprises technologiques et de recherche disposent d’ordinateurs quantiques, lesquels n’en sont qu’à leurs balbutiements d’ailleurs.
Un ordinateur quantique. Crédits photo : newsroom.ibm.com
Cela s’explique par le volume astronomique de ressources et d’énergie que ces ordinateurs exigent évidemment. Mais les temps changent rapidement.
Ce qui relevait autrefois de la science-fiction va bientôt devenir une réalité, et je ne serais pas étonné que nous ayons tous des ordinateurs quantiques sur notre bureau dans quelque temps.
Cela dit, nous n’y sommes pas encore, bien que cette technologie s’améliore de manière exponentielle.
La cybersécurité de l’ère quantique aura le pouvoir de déceler et d’intercepter des cyberattaques plus puissantes avant même qu’elles ne provoquent des dégâts.
Mais l’arme pourrait être à double tranchant, dans la mesure où l’informatique quantique pourrait également créer de nouvelles vulnérabilités, notamment liées à sa capacité à résoudre rapidement des problèmes mathématiques complexes qui sont à la base de certaines formes de chiffrement (cryptage).
Alors que les normes de cryptage post-quantiques sont en cours de finalisation, les entreprises et autres organisations devraient commencer à se préparer dès aujourd’hui.
L’avènement de l’informatique quantique va modifier les méthodes de cryptage. Actuellement, les algorithmes les plus utilisés se fondent sur des problèmes mathématiques complexes, comme la factorisation des grands nombres, qui peut exiger des milliers d’années sur les ordinateurs les plus puissants d’aujourd’hui.
Toutefois, des recherches menées il y a plus de 20 ans par Peter Shor, au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ont démontré que le même problème pourrait être théoriquement résolu en quelques jours, voire quelques heures, sur un ordinateur quantique de grande envergure.
Les futurs ordinateurs quantiques seront peut-être capables de décoder des solutions de cryptages impossibles à « craquer » avec la technologie actuelle.
Et, bien que les ordinateurs quantiques de grande envergure ne soient pas encore commercialisés, commencer à rechercher des solutions de cybersécurité quantique pourrait offrir de grands avantages, non seulement pour les entreprises utilisant des solutions de cybersécurité quantique, mais également pour celles qui les développeront.
Les grandes entreprises qui sont à l’avant-garde de l’informatique quantique seront celles qui en profiteront probablement le plus, dans un premier temps, considérant tous les critères prohibitifs exigés, ne serait-ce que pour se lancer dans ce domaine.
Je pense que des sociétés telles qu’IBM (NYSE : IBM), Google (NASDAQ : GOOGL) et Microsoft (NASDAQ : MSFT), entre autres, vont déployer des moyens considérables pour développer davantage les normes et mesures de sécurité liées à l’informatique quantique.
Voilà quelque chose que nous devrons résolument surveiller au cours des années à venir.
Et bien entendu, vous pouvez compter sur moi pour vous tenir informé de tout évènement important que je constaterai.
A un avenir radieux !
Ray Blanco