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Cryptomonnaies : vers une adoption massive aux Etats-Unis ?

By 17 avril 2024avril 26th, 2024One Comment

Brian Armstrong, le fondateur de Coinbase, croit très fort en une adoption massive des cryptomonnaies par les particuliers. Pour lui, elles peuvent à la fois devenir une alternative fiable à la monnaie fiduciaire contrôlée par l’Etat, et ouvrir l’accès à la propriété privée au plus grand nombre.

 

 

J’apprécie Brian Armstrong, le milliardaire de 41 ans fondateur et dirigeant de la plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase.

Ce n’est pas une personnalité très médiatique, mais… chaque fois que je l’entends parler de cryptomonnaies, il a l’air sincère en ce qui concerne sa mission qui est de moderniser le système financier mondial pour le préparer à un avenir plus dynamique.

Depuis les débuts de Coinbase en 2012, Armstrong est animé par la conviction que les cryptomonnaies peuvent révolutionner le système financier mondial et offrir une liberté économique à des milliards de gens.

Les détracteurs tels que Charlie Munger considèrent que les cryptomonnaies menacent le contrôle des banques centrales. (Armstrong considère cela comme un avantage et non un inconvénient. Et nous sommes d’accord avec lui.)

Récemment, j’ai regardé une interview d’Armstrong, dans l’émission d’actualité Uncommon Knowledge.

 

Plusieurs éléments en ressortent.

Premièrement, Armstrong s’est lancé dans l’aventure du Bitcoin en 2010, alors qu’il était ingénieur spécialisé dans les logiciels chez IBM. Il a fondé Coinbase deux ans plus tard seulement – en 2012 – à l’âge de 29 ans.

Le potentiel du Bitcoin – offrir une monnaie saine et des droits de propriété à toute personne disposant d’un smartphone – est devenu son obsession.

Il a décidé de créer Coinbase aux Etats-Unis, et de travailler au sein du cadre réglementaire existant, même si cela signifiait une croissance plus lente. L’intégrité à long terme comptait plus que les profits à court terme.

Deuxièmement, Armstrong pense que la naissance des cryptomonnaies est une innovation aussi révolutionnaire que la naissance d’Internet.

Mais comme Internet, les cryptos doivent devenir plus simples à utiliser, et évolutives, en vue d’être adoptées en masse.

Il pense que cela arrivera au cours des prochaines années, lorsqu’elles atteindront leur « moment Netscape » (navigateur qui a dominé le marché d’Internet au milieu des années 1990), qui les rendra accessibles à tous.

Troisièmement, Armstrong croit que le fait de disposer d’une alternative à la monnaie fiduciaire contrôlée par l’Etat est crucial pour l’avenir de l’Amérique.

Il soutient que la masse fixe de bitcoins disponibles permet de lutter contre la dévaluation monétaire, et le manque de discipline financière qui a conduit à la chute des empires tout au long de l’histoire.

 

Cryptomonnaies : vers le milliard d’utilisateurs

Même si Armstrong reconnaît que l’adoption des cryptomonnaies pour régler les dépenses du quotidien est plus lente qu’il ne l’avait prévu, il a tout de même contribué à ce que 52 millions d’Américains et 400 millions de personnes dans le monde utilisent désormais les cryptos d’une façon ou d’une autre.

Il pense que l’adoption par le grand public sera stimulée par les 18-40 ans car ils sont très mécontents du système financier actuel.

Pour atteindre le niveau supérieur, selon Armstrong, les cryptomonnaies qui fonctionnent plus comme des matières premières (comme le Bitcoin) doivent clairement se distinguer de celles qui sont des titres financiers.

Il est contrarié que la SEC n’ait pas offert une clarté réglementaire, et qu’elle préfère réglementer par des actions en justice. Mais il pense que cela se résoudra devant les tribunaux et le Congrès au cours des années qui viennent.

Par ses convictions, Armstrong représente un paradoxe.

Il accueille volontiers la réglementation mais se bat contre la SEC pour l’empêcher d’en faire trop et d’entraver l’innovation.

Il dirige une place de marché centralisée mais encourage la technologie décentralisée qui lui fera mettre la clé sous la porte.

Armstrong est un puissant défenseur de la confidentialité, et du « self-custody » [NDLR : assurer soi-même la garde] des actifs numériques qui confère aux utilisateurs le contrôle total de leurs clés privées. Et pourtant, Coinbase propose des services de portefeuille n’offrant aux utilisateurs aucun contrôle sur les clés, et soumis à des règles KYC [NDLR : législation « know your customer » en faveur de la transparence] strictes exigeant de fournir énormément d’informations confidentielles.

Si je comprends bien, le fil conducteur est le suivant : Armstrong est idéaliste en ce qui concerne sa vision à long terme mais pragmatique dans sa façon de faire à court terme.

Il veut bien faire certains compromis et travailler avec les contraintes existantes afin d’évoluer peu à peu vers un système financier plus décentralisé et préservant davantage la confidentialité.

Cette aptitude à naviguer entre des forces apparemment opposées – la centralisation versus la décentralisation, la confidentialité versus la transparence, l’innovation versus la réglementation – est probablement la principale raison expliquant qu’il ait réussi à faire de Coinbase l’un des leaders du secteur des cryptomonnaies aujourd’hui.

Comme les fondateurs de Netscape dans les années 1990, Armstrong est un pionnier des technologies dont la vocation est d’apporter au grand public un outil puissant et innovant.

Il sera intéressant de regarder son histoire se dérouler à mesure que Coinbase et l’ensemble de l’écosystème des cryptomonnaies poursuivront leur évolution.

Et comme d’habitude, nous serons en première ligne, en quête d’opportunités.

Je vous en dirai plus bientôt.

 

Chris Campbell

 

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