Selon la Coface : beaucoup moins de faillites, beaucoup plus « de zombies »
Le chiffre publié par la Coface ce mardi 9 février peut surprendre le « grand public », mais ne fait que confirmer une tendance déjà bien établie dès le 3ème trimestre 2020 : le nombre de de faillites constatées par l’assureur crédit est en nette baisse (de 20%) par rapport à 2019 ou la période correspondante de janvier 2020.
Aides d’état (PGE), crédit abondant et gratuit ont fait chuter le nombre de défaillances… mais la mise sous perfusion s’accompagne d’une hausse symétrique du nombre des « entreprises zombies » (trop endettées pour investir ou survivre même avec une baisse marginale de leurs revenus d’activité. Et on ne parle pas de chute de 50 ou 70% de l’activité, ce qui est un cas devenu très fréquent).
Julien Marcilly, l’économiste en chef de Coface, prévient que « la levée des aides d’Etat et l’obligation de rembourser les créances pourraient faire de terribles dégâts dans les rangs des firmes particulièrement secouées par l’onde de choc de pandémie, notamment le tourisme et l’hôtellerie ».
En France, les estimations (qui ne sont pas celles de la Coface et ne font pas partie de l’étude publiée ce jour) tournent autour de 25% de fermetures de restaurants, hôtels et de spécialistes de « l’événementiel ».
Aux Etats-Unis, nous avons déjà des chiffres « durs » concernant le secteur de l’hôtellerie/restauration (dépôts de bilan et cession d’activité constatés parmi 91 000 hôtels et 670 000 restaurants recensés à fin 2019) et ils font froid dans le dos : 67 000 établissements fermés, 13 chaines de restaurant en faillite et 4 millions d’emplois perdus.
Et les Etats Unis sont moins dépendants que la France du tourisme et des grands salons internationaux.
En France, l’hôtellerie représente 1,75 millions d’emplois.