Pour prendre la mesure de la profondeur de la sédation monétaire administrée aux marchés – qui ressemble de plus en plus à du surdosage de morphine en soins palliatifs –, il suffit d’observer l’absence complète de réaction négative des indices boursiers aux chiffres hebdomadaires du chômage américain (le Dow Jones et le Nasdaq affichent 0,4% à la reprise des cotations)… et qu’on ne vienne pas nous raconter cette fois que c’est mauvais, mais que c’était « prévu comme ça »… parce que personne n’imaginait une dégradation menant à un cumul proche du million, un niveau rappelant les heures les plus sombres de l’automne 2008.
Mais Wall Street en déduit aussitôt que cela rend plus que jamais nécessaire un plan de relance massif… qui pourrait être dévoilé dès ce soir.
Selon le Département du Travail américain, les inscriptions ont explosé près de 200 000 pour s’établir à 965 000, contre 784 000 (chiffre révisé) la semaine précédente alors que le consensus tablait sur des niveaux assez comparables, ou sur une hausse de l’ordre de 20 000.
Au final, c’est +180 000, et la moyenne mobile sur quatre semaines s’établit à 834 250, en hausse de 18 250 d’une semaine à l’autre (soit +2,5%).
Vous serez surpris dans ces condition d’un recul de 59 000 du nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités (à 5 215 750)… mais c’est lié à la masse des chômeur rendus en « fin de droits », et plus indemnisés.
Voilà qui démontre l’urgence de délivrer des chèques de soutien aux ménages victimes de la crise du Covid-19 ne touchant plus d’allocation chômage et se retrouvant sans ressources.