Après avoir fortement baissé en 2020, confinements obligent, voilà que le prix du pétrole atteint des niveaux records. Bonne nouvelle pour les parapétrolières ? Pas sûr… Décryptage avec Eric Lewin !
99,7% de baisse en dix ans… C’est la piètre performance de l’action CGG, revenue sur une capitalisation de 500 M€.
Quelle histoire compliquée pour la société créée en 1931 par l’un des frères Schlumberger… En fait, la société pétrolière a eu une boulimie de croissance externe, surtout à partir de 2007. Je pense évidemment à l’acquisition de l’américain Veritas pour plus de 3 Mds€ ou alors à l’acquisition des activités Geoscience du néerlandais Fugro en 2013.
Tout cela aurait pu passer. Sauf que, depuis 2013, la société parapétrolière a accumulé les pertes : une dette de 935 M$ assortie de taux d’intérêt très élevés.
Bien sûr pour soulager sa structure financière, le groupe a cédé quelques actifs. Fin juillet, elle a vendu l’activité GeoSoftware pour la modique somme de 95 M$.
Malgré tout, ces cessions ne suffisent pas. La société a subi de plein fouet la baisse du baril de pétrole. L’an dernier, avec un marché pétrolier compliqué, CGG a perdu quelque 438 M$ pour un chiffre d’affaires en recul de 35% à 886 M$.
Et la montée des prix du pétrole dans tout ça ?
Avouez que cela ne fait pas, mais alors pas du tout, rêver.
C’est donc avec un grand enthousiasme que les investisseurs ont appris en début de semaine que les comptes préliminaires laissaient augurer une hausse de 35% du chiffre d’affaires trimestriel à 270 M$. Sur cette nouvelle, l’action a bondi de 18%, mais reste encore largement sous les 1 €, ce qui en fait un statut de penny stock.
Pour tout vous dire, j’ai bien conscience que la récente augmentation des prix du pétrole est plutôt une très bonne nouvelle pour l’ensemble des parapétrolières, mais je ne suis pas à l’aise avec ce genre de dossiers.
Bien sûr, comme je le disais lundi soir sur BFM Business, en spéculation pure, l’action peut remonter au-dessus des 1 €…
Mais je préfère encore le pures players du secteur dans l’exploration production comme Total ou ExxonMobil.
Le premier groupe pétrolier mondial n’est vraiment pas très cher : un PER de 12 aux cours actuels. Et surtout, il a vraiment du retard par rapport au secteur dans son ensemble.