CAC40 : Trop tôt pour shorter, trop tard pour acheter

 

Jeudi 16 février, le CAC40 a franchi un cap en atteignant pour la première fois de son histoire les 7 387 pts. De quoi réjouir les marchés actions bien que les craintes de récession ne soient pas si loin. Et maintenant ? L’indice parisien peut-il aller encore plus haut ? Pour Gilles Leclerc, il faut patienter, et surtout ne pas prendre de risques inconsidérés…

 

Ça y est, on y est : avec un plus-haut à 7 387 pts jeudi dernier, le CAC40 est maintenant en plein dans la « zone à risque » qui se situe entre 7 200 et 7 400 pts.

Zone qui, je me permets de le rappeler, était notre cible potentielle depuis mi-janvier dernier comme vous pourrez le voir ici.

 

7 400 et puis s’en va ?

Pour mémoire, les 7 200 correspondaient au passage de la bande de volatilité. Les 7 400 pts à l’objectif théorique du « W » (en jaune ci-dessous).

 

 

La semaine dernière, le CAC semblant vouloir ralentir la cadence, j’attirais votre attention sur l’apparition possible de signaux de faiblesse aussi bien graphiques que techniques (volumes, chandeliers, etc.). Mais non, avec quelques jours de recul, toujours aucun signal de pause n’est apparu.

Au contraire, le CAC a continué à accélérer en clôturant la semaine avec un gain de 3,06 %. Soit sa plus forte hausse hebdomadaire depuis le début de l’année. Sans doute aidé par un petit coup de pouce de la commission européenne qui a relevé sa prévision de croissance pour 2023 à 0,9 % (contre 0,3 % précédemment).

 

Unbreakable ? 

On constate que non seulement aucun signal baissier n’est venu enrayer la mécanique du CAC, mais qu’en plus, les volumes sont toujours acheteurs et ne faiblissent pas.

C’est ce que nous montre l’indicateur PVT (Price Volume Trend). Cet indicateur associe à la fois les volumes d’échange et la directionnalité des prix. En clair et en décodé, il vous montre dans quels sens les flux financiers « poussent ». Et tant que les acheteurs maintiennent la « poussée » (et que les vendeurs ne pointent pas le bout de leur nez)… vous avez compris que le biais reste positif.

Par contre – petit bémol possible. J’ai utilisé le terme « biais » positif, car la semaine dernière s’est tenue la journée des trois sorcières. C’est-à-dire le roulement des positions sur produits dérivés (options, futures, etc.) détenues par les professionnels (banques d’investissement, gérants, hedge funds…). Je le rappelle, ce sont ceux qui sont et font le marché.

Souvent ces professionnels en profitent pour modifier ou adapter leurs stratégies pour les semaines à venir. Ils vont décider de renforcer certaines positions, d’en alléger d’autres etc.

Bref, pour imager le propos, disons qu’il faut souvent attendre 24 ou 48 heures pour que la pilule fasse effet – et que l’on commence à voir l’impact de leur changement (ou pas) de stratégie sur le marché.

 

Nage en eaux troubles

Et comme nous ne sommes pas dans le secret des dieux, notre meilleure arme pour arriver à subsister dans les marchés reste de cibler les zones et les signaux qui nous permettent de gérer nos positions. Ce que je vous propose maintenant de faire à l’aide d’une vue court terme.

 

 

Le CAC40 évolue par bonds successifs avec des réponses marquées au contact des niveaux de support ou de résistances (les rectangles horizontaux).

Sur le graphe ci-dessous, j’ai arrondi les chiffres pour obtenir des niveaux facilement repérables et faciles à retenir.

 

Bref, on n’est pas non plus à 20 pts près, mais il ressort de ce graphique que la prochaine résistance se situe vers 7 400 pts. Le CAC devrait tenter de s’y frotter une fois de plus. Si la résistance cède ?

Eh bien vous remarquerez que le CAC marque des paliers qui sont autant de zones de support ou de résistance (les rectangles horizontaux qui s’étagent régulièrement, c’est-à-dire qu’ils sont distants de la même amplitude (les retracements de 0/25/75 et 100 %).

Conclusions ?

Si les 7 400 pts sont passés, le CAC risque de poursuivre sa route – avec un objectif théorique dans la zone des 7 500 pts.

Je vous avoue que, conceptuellement, j’ai un peu de mal à envisager une poursuite de la hausse sans faire au moins une pause – mais les marchés sont ce qu’ils sont, et cela ne représenterait qu’un peu plus de 2 % de progression.

Par contre, comme les 7 400 pts correspondent à la zone des plus-hauts historiques marqués par le CAC, le signal serait important.

Le premier signal d’alerte interviendrait en cas de cassure de la zone des 7 300 pts – ce qui correspond actuellement à la cassure du segment oblique vert supérieur.

 

Pour résumer :

Il est trop tôt pour shorter (pas de signal de baisse), mais beaucoup trop tard pour continuer à acheter.

Donc, prudence, et personnellement, comme depuis maintenant deux semaines, je m’en tiens à uniquement « porter » les positions haussières sans renforcer. Le tout en observant d’un air plus que dubitatif cette hausse continue du CAC40.

 

Bonne semaine à tous,

Gilles