Les marchés ont encore connu une semaine difficile, avec cette fois-ci de nouvelles inquiétudes sur le secteur bancaire autour de Deutsche Bank. Comment le CAC40, l’Eurostoxx50 et le S&P500 se sont-ils comportés ?
Nouvelle alerte sur le secteur bancaire vendredi 24 mars. Alors que la tempête autour de Credit Suisse s’apaisait à peine, ce fut au tour de Deutsche Bank de créer quelques remous.
En effet, les CDS de la première banque allemande (ces produits de couverture permettant de se protéger du défaut de paiement d’une entité) ont explosé à la hausse.
A priori, cela n’a pas impressionné les marchés US qui ont terminé la semaine en hausse. Mais que sait-on réellement en ce qui concerne Deutsche Bank ?
Cette alerte est-elle due au raid d’un fonds spéculatif profitant de la vague d’inquiétude ambiante pour « tenter un coup » sur une cible à l’équilibre précaire ?
Ou y a-t-il un réel problème avec cette banque systémique ?
Pour prendre un raccourci, disons que si la faillite de SVB (Silicon Valley Bank, la banque californienne qui a failli faire basculer Wall Street) est un pétard mouillé, en comparaison, une faillite de Deutsche Bank serait une caisse de dynamite.
Mais pour le moment, nous n’avons pas la réponse. Il faudra sans doute patienter un peu afin de savoir si réel danger (systémique) il y a ou pas.
Alors je vais commencer ce point hebdomadaire d’une façon pour le moins inhabituelle. En posant une simple question : vous êtes en vacances à la montagne, le soleil brille, mais la météo vous prévient qu’il y a un risque d’avalanche. Que faites-vous ?
Certains décideront de continuer à surfer sur la poudreuse. La plupart profiteront d’une bonne journée de ski.
Mais, comme cela arrive malheureusement de temps en temps, certains intrépides se feront emporter et n’en reviendront pas.
En transposant cette analogie à la psychologie du trader, certains continueront à prendre des positions, à risquer leur capital en hors-piste.
D’autres jugeront que patienter quelques jours « au cas où… » est une simple mesure de bon sens. Que de toute façon les marchés seront toujours là demain.
Chacun optera pour l’attitude qu’il juge la plus pertinente.
Ceci étant dit, je vais maintenant reprendre et mettre la dernière analyse à jour – ou plutôt les analyses que je partageais avec vous la semaine dernière ici, dans cet article.
Puisque à l’origine le stress bancaire touchait aussi bien l’Europe que les Etats-Unis, nous avions alors essayé de repérer les niveaux susceptibles d’enrayer un effet de fuite en avant. En tout cas, les niveaux qui séparent une simple – mais méchante – correction, d’un décrochage qui pourrait être brutal.
Aussi bien en ce qui concerne le CAC40 que l’Eurostoxx50 et le S&P500.
En résumé, ces niveaux ont tenu. Le CAC40 et l’Eurostoxx50 ont rebondi PILE sur les niveaux que nous avions préalablement ciblés.
Le S&P500 n’a même pas mis en danger le support de son canal haussier.
Conclusion ?
Pour le moment, grosse volatilité sur les indices. Mais pas de panique – les supports ont tenu et mon analyse de la semaine dernière reste parfaitement valable. Reste qu’au niveau trading, je n’irai pas tenter le diable dans les prochains jours et j’éviterai d’aller faire du hors-piste au cas où des craquements se feraient entendre du côté de la Deutsche Bank.
Commençons notre tour d’horizon des indices…
On garde notre point de repère sur le CAC40
En ce qui concerne le CAC40, nous allons partir de notre graphique journalier actualisé.
Voici mes commentaires de la semaine dernière :
- « le gros support à ne pas casser se situe dans la zone des 6 800 pts, soit le rectangle horizontal vert » ;
- « les impacts (croix blanches) y ont été nombreux, réguliers et ont toujours donné lieu, soit à des consolidations, soit à une accélération en cas de cassure (la cassure des 6 800 pts est représentée par le petit segment vert fluo) » ;
- « pour le moment, les volumes des dégagements sont forts comme le montre la représentation en ‘Candle Volume‘ placée dans le petit encart. (Je rappelle que dans une représentation en ‘candle volume‘ la largeur des bougies est fonction du volume traité dans la journée) » ;
- « Bref, sur le CAC40, la zone des 6 800 pts est une zone clé. »
Avec une semaine de recul, on observe (dans le petit encart) que le CAC a « sondé » pile sur les 6 800 pts. Pour ensuite se reprendre immédiatement (dans la journée).
Par contre s’en suivent trois petites bougies sans volume, et pour terminer, vendredi, après l’alerte concernant Deutsche Bank, on observe des volumes de dégagements, notamment la dernière bougie rouge. Mais elle est moins agressive que les précédentes bougies baissières.
Conclusion : la zone clé des 6 800 pts a été validée. C’est elle que je garde comme point de repère.
L’Eurostoxx50, comme prévu
- « En ce qui concerne l’Eurostoxx50, la zone clé se situe vers 4 000 pts. »
- « Même chose, impacts précis et répétés (cf. croix blanches), accélération en cas de cassure à la hausse et moyenne mobile 100 périodes qui arrive en conjonction. »
Encore un « pile-poil » avec cette fois-ci un rebond sur la zone des 4 000 pts.
Conclusion : la zone clé des 4 000 pts a été validée. C’est elle que je garde comme point de repère.
Et pour finir le S&P500
- « Il est actuellement en équilibre sur son ancienne résistance devenue support (oblique rouge puis verte) et le support d’un canal haussier (en bleu). Notez que la moyenne mobile 100 périodes (MM10) passe également par-là » ;
- « on lui laisse une petite marge de manœuvre ? Disons que la zone à ne pas casser se trouve ici du côté des 3 800 pts ».
J’ai placé ici aussi un petit encart permettant de voir plus précisément comment les dernières bougies se sont formées : le S&P a tenu très précisément à rebondir sur le support de son canal (bleu).
Par contre, comme il continue de progresser, cette semaine je remonterai le niveau d’alerte de la zone. On passe donc de 3 800 pts à 3 850 pts.
Voilà pour le moment.
J’espère que les précédentes analyses vous auront servi à ne pas paniquer et qu’elles vous auront aidé à gérer le mouvement.
En tout cas, les indices ont répondu présents pile là où on les attendait !
On se retrouve la semaine prochaine avec, on l’espère, des doutes qui seront levés concernant la Deutsche Bank ou d’autres candidats à venir ?
Bonne semaine à tous,
Gilles
