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Dans cette analyse graphique, Philippe Béchade revient sur le record historique que vient d’inscrire le CAC40 « GR » (qui inclut les dividendes). Reste à savoir s’il peut poursuivre sur son incroyable lancée…

 

C’était de toute évidence réglé comme du papier à musique, ou presque : le CAC40 (mnémonique « PX1 ») s’en est allé refermer le gap des 5 995 points du 6 mars 2020 pour accrocher la barre symbolique des 6 000 points. De son côté, le CAC40 « GR » (mnémonique « PX1GR ») a donc inscrit un nouveau record absolu à 16 730 points, c’est-à-dire 100 de plus que le précédent record des 16 630 points qui datait, lui, du 20 février 2020 (en intraday).

Il aura donc fallu 53 semaines pour que l’indice de référence de la place parisienne revienne au-dessus des 6 000 points, à moins de 2% du record des 6 111 points du 19 février 2020, et nous ne sommes plus qu’à une semaine de la date anniversaire du plancher de clôture du 18 mars 2020, c’est à dire 3 754 points.

Après la correction de 40% la plus rapide de l’histoire du CAC40 (quatre semaines), voici donc la hausse de 61% la plus rapide de l’histoire du marché parisien (51 semaines).

On rappellera tout de même que la mi-mars (une période qui s’étend en fait du 9 au 21) constitue un moment charnière dans l’année boursière, attendu que les trois retournements majeurs à la hausse du XXIème siècle se sont produits les 13, 9 et 18 mars 2003, 2009 et 2020. Cela vaut d’ailleurs aussi pour l’ensemble des places européennes.

Sell in may and go away ?

Un autre retournement majeur, à la baisse, avait également eu lieu mi-mars 2000 avec la fameuse culmination des « dot-com » et le début de l’effondrement de 85% du Nasdaq, mais c’était à Wall Street. En ce qui concerne le CAC40, les inversions de polarité à la baisse les plus marquantes de ces trente-trois dernières années se sont en réalité plus fréquemment produites début septembre (1987, 1998, 2000, 2007… et la dernière correction un peu appuyée de l’indice avait débuté le 3 septembre dernier, sous les 5 130 points).

Cela étant, l’adage « sell in may and go away » se révèle très pertinent s’agissant des corrections de moyen terme (par opposition aux corrections de fin de vague de long terme) car nombre d’entre elles – et qui ont également marqué les esprits – sont survenues entre le 1er et le 7 de ce mois tant redouté (1986, 2011, 2015, 2017).

Autrement dit, un renversement de tendance à la baisse en mars s’avère peu fréquent à Paris et en Europe, contrairement au début du mois de mai… Cependant, les conséquences en seraient largement plus profondes et pourraient se propager sur une durée de trois ans, au sortir de 12 années de hausse d’une ampleur sans précédent, notamment pour le CAC40 « GR » qui a vu sa valorisation multipliée par quatre dans l’intervalle.

Précision de taille : les « règles » d’alternance et de grands cycles s’observaient dans des marchés libres de leurs mouvements, ce qui n’est absolument plus le cas aujourd’hui puisque les banques centrales administrent l’évolution et la valorisation des actifs de façon « soviétique ».

La fusion entre la FED et la Maison Blanche avait été annoncée avec la désignation de Janet Yellen à la fonction de secrétaire au Trésor en novembre dernier, ce qui signifie que l’évolution de Wall Street va devenir encore plus politique qu’elle ne l’était sous Donald Trump (lequel postait un tweet triomphal à chaque fois que le Dow Jones franchissait un nouveau cap de 1 000 points, après avoir prédit – avec raison – un score de 30 000 points sous son investiture).

On peut donc considérer que le CAC40 n’a jamais été aussi dépendant des flux de capitaux provenant des Etats-Unis et qu’il serait illusoire de parier sur un cavalier seul du marché parisien, ce quelle que soit l’orientation du S&P500 d’ici le début du mois de mai… qui constitue également une période charnière cruciale pour Wall Street.

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

1 commentaire

  • Avatar Chapel dit :

    Bonjour
    On me conseille des actions dans le luxe et dans les nouvelles technologies la bourse étant au plus haut , je pense attendre encore. Que me conseillez -vous ? Merci de votre reponse

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