Gilles Leclerc revient pour son point CAC40 hebdomadaire. Un marché indécis ? Des risques géopolitiques toujours présents ? Aucune visibilité ? Des banques centrales dos au mur sous la pression de la résurgence de l’inflation ? Et si on ajoute la journée des trois sorcières… La journée s’annonce compliquée pour la Bourse de Paris.
Encore une semaine sans relief pour le CAC40 ! Ce matin, la Bourse de Paris ouvre sensiblement dans la même zone que lors du point hebdomadaire de la semaine dernière.
A priori, rien de plus à ajouter. Toutefois, ce qui s’est tramé pendant ces derniers jours est riche d’enseignements.
Explications :
Lors du dernier point hebdomadaire du vendredi dernier, le CAC40 évoluait dans la zone des 7 050 points.
Pour résumer l’analyse : « la situation devient de plus en plus instable. Les niveaux (graphiques) et signaux (techniques) pourraient bien donner le top départ pour une nouvelle impulsion du CAC40. A priori, c’est pour bientôt. »
En fait, un gros gap baissier est apparu le lundi matin suivant.
Le marché tiendra, mais…
Le CAC40 a sondé directement jusqu’à le double support de la zone des 6 800 points.
Le petit encart placé en haut et à gauche du graphe montre comment les opérateurs du marché ont immédiatement contré le mouvement en ramassant le CAC40 sur cette zone de support et plus précisément quand le support (en vert pointillé) du canal haussier actuel a été touché (pastille orange dans le petit encart).
L’air de rien, cela montre, voire démontre, que les algos et les grosses mains contrôlent encore complètement le marché. On aurait pu imaginer lors de ce lundi qu’un mouvement de dégagement en mode « panique » allait faire plonger le CAC40.
Or, il n’en est rien.
La réponse du marché a été claire et nette : on ne laisse pas le marché partir à la baisse, sauf sans doute en cas de complication de la situation géopolitique en Ukraine.
Bref, le CAC40 est vite remonté au niveau où on l’avait laissé la semaine précédente. Le message du marché : RAS, tout va bien, dormez bien.
Sérieusement ? Je ne sais pas vous, mais personnellement, j’ai comme un doute.
Sans parler du risque de dérapage en Ukraine, les tensions inflationnistes sont de plus en plus persistantes en Europe et aux Etats-Unis.
Les banques centrales ont le dos au mur, elles vont devoir réagir d’une façon ou d’une autre. Remonter les taux sera préjudiciable aux marchés d’action et surtout aux Etats surendettés dont le poids de la dette ne cesse de s’alourdir.
Désolé pour ce petit détour qui dépasse allègrement les limites de l’analyse technique, mais disons simplement que la situation actuelle n’engage pas à un optimisme immodéré.
Pour le moment, disons que le CAC40 évolue sans directionnalité exportable entre la zone des 6 800 points et sans doute les 7 150 points. Cela ne constitue pas une configuration tradable sauf pour les joueurs intraday. Pas assez de potentiel pour les autres. Trop de risques. Pas de visibilité : un cocktail qui incite à rester sur la touche.
L’idéal (au niveau trading) serait une cassure des 6 800 points avec un retour vers 6 400 points, ce qui laisserait la possibilité de reprendre une vague de hausse en cas de signal positif avec un peu plus de potentiel qu’actuellement.
Les teneurs de marché font leurs jobs : ils « tiennent » le marché tout en temporisant. Et ils ont bien raison ! Pourquoi se risquer, ou plutôt risquer son capital en prenant des positions dans un marché susceptible de se retourner dans un sens ou dans l’autre, sans prévenir ?
Cette semaine, j’adopte la même attitude qu’eux : ne rien faire en attendant que la situation se décante.
Au niveau trading, on peut toujours tenir les positions haussières, mais sans renforcer.
Bon week-end,
Gilles