Oubliés stress et sueurs froides ! Le marché semble avoir sonné la fin de l’alerte causée par les dérapages d’un secteur bancaire à la dérive. Si les problématiques prudentielles ne sont pas réglées, le CAC40, lui, a tourné la page. Va-t-il signer un nouveau record ?
SVB, Credit Suisse et cie : autant d’établissements qui ont sombré pour avoir eu les dents trop longues, ou en tout cas dont le système de contrôle des risques a été plus que défaillant, et ce n’est pas peu dire ! Mais tout cela est derrière nous : on retrouve le CAC40 à 7 322 pts, en progression de 7,8 % en deux semaines (!) et en hausse de 13 % depuis le début de l’année.
Fil rouge : pour garder la ligne directrice de nos points hebdomadaires, rappelons-nous qu’il y a 15 jours, alors que le CAC40 dévissait, nous avions identifié dans cet article le support des 6 800 pts comme un « niveau clé, un support à ne pas casser ».
L’indice parisien a eu l’élégance de rebondir en prenant appui sur ces niveaux (avec un plus-bas journalier à 6 796 pts).
La question est maintenant de savoir s’il arrivera à rejoindre et dépasser la zone de ses plus-hauts historiques vers 7 400 pts, ce qui libérerait un potentiel de 200 pts supplémentaires.
Le CAC au carrefour de deux résistances majeures
A court terme, le mouvement est haussier et ne donne pas de signe de fatigue, mais attention : il risque de se retrouver rapidement confronté à deux résistances majeures. C’est là que ça va se jouer et c’est ce sur quoi je vous propose de concentrer notre attention cette semaine.
La première des deux résistances correspond aux deux « tops » du CAC. Tout le monde l’a vue (et c’est bien là que réside le « risque haussier », mais j’y reviens dans une seconde).
La seconde est oblique. J’ai placé un zoom dans le petit encart afin de pouvoir la distinguer encore mieux.
Suite au stress bancaire de ces dernières semaines, ce support (en vert) a été cassé. Il est depuis devenu résistance (en rouge) et le CAC revient y coller alors que justement cette résistance vient rejoindre la première.
Les impacts (petites flèches vert fluo) sur son support sont précis, réguliers. Le CAC est maintenant à proximité immédiate de sa résistance (flèche rouge).
Cela fait deux résistances majeures pour le prix d’une. Faut-il forcément de vrais bons arguments pour arriver à les passer ?
Non. Pas forcément. Deux raisons à cela :
Le « risque haussier » provient comme souvent du fait que de l’autre côté du carnet d’ordres, on retrouve des positions vendeuses prises par les « baissiers ».
De nombreux intervenants ont – logiquement – initié des positions vendeuses lors du dernier « top » marqué par le CAC début mars dernier.
Les plus prudents ont pris des couvertures pour simplement hedger (protéger) leur portefeuille en attendant de voir si le CAC arriverait (ou pas) à passer les 7 400 pts.
Si le CAC y arrive (pour une bonne ou une mauvaise raison – ce n’est pas la question) et va titiller disons les 7 460 pts, on risque de voir apparaître une vague de « vendeurs » obligés de racheter leurs positions. Avec pour effet collatéral de passer des ordres d’achat… et, par conséquent, de propulser le CAC à la hausse.
Deuxième raison qui pourrait surprendre et qui part du principe suivant : moins il y a de volume, moins il y a de « substance » dans un carnet d’ordres, plus il est facile de faire bouger les cours avec finalement peu de transactions.
Conclusion : si les stops des vendeurs sont touchés, les rachats de couvertures combinés à de faibles volumes pourraient facilement envoyer le CAC vers 7 600 pts.
Pourquoi 7 600 pts ?
Une mécanique bien huilée
Tout repose sur l’observation de la façon dont les cours se comportent depuis septembre dernier (voir graphique ci-dessous).
Le CAC avance par « sauts » de 200 pts (les boîtes jaunes).
Prenez un instant pour observer comment les niveaux de support et de résistance sont « travaillés par les prix » : multiples tests/rebonds sur les supports, pullbacks, consolidations sur résistance et accélérations en cas de cassure des dites résistances – voire du support des 7 200 pts qui a ramené le CAC directement sur 6 800 pts, etc.
Bref, si les 7 400 pts sont passés, le « risque » est donc d’aller tester les 7 600 pts – mais pas forcément en ligne droite.
Dans les 15 prochains jours, nous allons avoir à faire à une nouvelle vague de publications de résultats trimestriels. Ce qui devrait inciter les opérateurs à temporiser.
Pour conclure, tant que le support intermédiaire des 7 200 pts n’est pas cassé, le mouvement reste sur le fond haussier.
A très court terme, c’est-à-dire cette semaine, il est probable que le CAC40 se comporte de façon indécise entre 7 200 et 7 400 pts.
Bonne semaine à tous,
Gilles