Malgré le marasme économique ambiant et les tensions géopolitiques qui s’aggravent de jour en jour, le CAC 40 a retrouvé un peu de stabilité hier. En réalité, les marchés se sont détendus à la suite d’une simple déclaration du célèbre gérant de fonds américain Bill Ackman…
Mercredi dernier, l’indice parisien avait amorcé une sortie par le sud de l’ancien trading range évoqué alors entre 7 000 et 7 200 points. Ensuite, la baisse s’est poursuivie quasiment en ligne droite jusqu’au seuil des 6 800 points (et même dessous hier matin).
Depuis, c’est la sortie de Bill Ackman qui a catalysé une stabilisation sur les marchés, en premier lieu sur l’obligataire, et par voie de conséquence sur les indices.
Par le biais de son hedge fund Pershing Square Capital Management, le célèbre milliardaire avait en effet dévoilé durant l’été son pari baissier sur les obligations d’Etat américaines.
Il faut dire qu’entre la dégradation de la note de la dette américaine par Moody’s début août, l’insolente résilience de l’économie américaine depuis l’été (qui avait conduit la Fed à réévaluer l’horizon de sa politique monétaire), les craintes budgétaires (avec le risque de shutdown qui, pour rappel, n’avait alors été que repoussé à la mi-novembre), ou encore la hausse du pétrole depuis la fin de l’été (contribuant indirectement à soutenir les perspectives d’inflation), le scénario a parfaitement fonctionné.
Et hier, en début d’après-midi (c’est-à-dire à l’heure de l’ouverture de Wall Street outre-Atlantique), Bill Ackman a indiqué avoir couvert ses shorts (c’est-à-dire les avoir rachetés) …
L’effet « boule de neige » en réaction sur les marchés n’a pas tardé à suivre, cf. mon graphique intraday ci-dessous, avec le rectangle de couleur illustrant le net rebond des contrats TNote, le 10 ans américain.
Ce qui est presque « marrant », c’est que hier midi en Europe, c’étaient justement les tensions sur les taux longs américains (avec un 10 ans sur le cap rond des 5%), qui faisaient les gros titres de la plupart des sites financiers, de Bloomberg à Reuters, en passant par Les Echos Investir chez nous (cf. screenshot ci-dessous).
Et comme souvent dans ce genre de situation, le marché a donc finalement fait tout l’inverse en se détendant après la sortie de Bill Ackman.
Le CAC 40 respire un peu
Pour en revenir au CAC 40, la zone testée hier des plus-bas de mars dernier (cf. flèche rouge ci-dessous), devrait donc désormais conduire à un rebond technique, ou au moins à une stabilisation.
A court terme, tant que les 6 770 points tiennent, un sursaut contestataire en direction des 6 950 points/7 000 points (c’est-à-dire l’ancien bas de range qui a été cassé mercredi dernier), a mes faveurs.
Pour autant, à moyen terme, seule une sortie par le haut du canal descendant (visible cette fois en pointillés noirs ci-dessus) « améliorerait » la configuration.
Même si la saisonnalité va progressivement enfin commencer à devenir plus favorable (notamment à partir de Thanksgiving, j’y reviendrai prochainement), parler de creux durable touché hier me semble potentiellement un peu prématuré…