Quel enthousiasme sur les marchés actions ! Les indices européens , CAC 40 inclus, enchaînent les séances de hausse, comme si l’inflation et les risques de remontée des taux n’existaient plus. Problème : certains indicateurs économiques pourraient siffler la fin de cette période d’euphorie. En Chine, les perspectives de croissance limitées déçoivent, et en Europe, la production industrielle allemande est en repli…
Alors franchement, passez-moi l’expression, mais cette inertie haussière du CAC 40 (et plus largement des indices européens) me scotche.
La palme revenant à l’lbex. C’est bien simple, l’indice espagnol n’a quasiment aligné que des séances de hausse depuis la fin octobre ! (cf. rectangle bleuté ci-dessous). Il en découle des niveaux de surachat sur les indicateurs techniques journaliers que je n’avais plus constatés sur les gros indices depuis de nombreuses années (cf. les 86% atteints sur le RSI visibles avec le cercle jaune en partie basse ci-dessous).
En cause : une nette détente sur l’obligataire. A l’image du rendement du TNote (le dix ans américain) qui, proche des 5% fin octobre, retombe déjà vers les 4% moins d’un mois et demi plus tard.
De la même manière, le rendement du Bund s’éloigne inexorablement du seuil des 3% visité il y a six semaines (cf. ci-dessous le cercle jaune / le rebond des contrats en sortie de la figure descendante visible en grisé).
Entre des discours nettement plus accommodants (cf. avant-hier par exemple, Isabel Schnabel – connue pour être l’un des membres les plus « faucons » de la BCE – qui a estimé qu’il était « improbable » qu’une nouvelle hausse des taux suive), ou des indicateurs macroéconomiques toujours dégradés (cf. les dernières statistiques en Chine qui plombent les indices locaux ou, ce jeudi matin encore, la publication d’une production industrielle allemande plus dégradée que prévu en octobre), tout va dans le même sens.
En corollaire de cela, la rechute du pétrole avec un baril de WTI retombé sous les 70 $ ce matin alimente l’idée que le « risque inflationniste » est réglé.
Sur le CAC 40, rien ne semble vouloir (ou plutôt pouvoir) arrêter la marche en avant de l’indice en direction de ses plus-hauts annuels, dans la zone des 7 530/7 585 points (cf. seuils en jaune ci-dessous).
C’est en tout cas ce que la présence d’un canal ascendant grisé indique. Malgré la lecture en biseau ascendant (cf. pointillés noirs) au sein de cette structure, les supports sont à 7 310 points puis 7 200 points.
En résumé vous l’aurez compris : je ne souscris que moyennement à l’emballement actuel…