Le CAC 40 est reparti à la hausse en fin de semaine dernière, après le discours de Jerome Powell et les annonces du Trésor américain. Cela peut-il durer ? Pour avoir le fin mot de l’histoire, il faudra être attentif au comblement du trou de cotation haussier ouvert jeudi dernier…
Lors de mon dernier pointage sur l’indice parisien, j’évoquais une certaine faiblesse dans l’appui acté autour des 6 800 points. Alors que le future CAC 40 aura eu le dernier mot (par rapport à la tenue de ce seuil), la hausse n’a ensuite pas tardé à gagner en consistance le 1er novembre.
Plusieurs causes à cela.
Tout d’abord, une Fed qui a su ménager la chèvre et le chou. Plus que le statu quo attendu sur les taux, ce sont surtout les légères nuances apportées par Jerome Powell dans son discours qui ont fait la différence.
Mais à mon sens, les annonces du Trésor américain (mercredi à 13h30, avant le compte-rendu de la Banque centrale américaine) ont vraiment donné le « top départ » d’une nouvelle détente sur les taux longs américains (cf. ci-dessous le rebond des contrats avec mon graphique intraday).
Ces dernières semaines, les marchés craignaient qu’une hausse des émissions de dette fédérale ne vienne replacer le déficit au cœur du débat (d’autant que la question du relèvement du plafond de la dette va de nouveau revenir en milieu de mois).
Avec des tailles d’émissions à suivre d’une ampleur « mesurée », cela atténue le risque de dérapage budgétaire et donc d’envolée des rendements.
Une « bonne » nouvelle n’arrivant jamais seule, la teneur des chiffres de l’emploi US parus vendredi est elle aussi allée dans le même sens.
Un taux de chômage plus élevé que prévu (3,9 % contre 3,8 % attendus), des créations de postes inférieures aux attentes le mois dernier (à 150 000, avec en plus une révision sur septembre), le tout couplé à une progression du salaire horaire moins forte qu’escompté… Il n’en fallait pas plus pour conduire à un net reflux des rendements.
CAC 40 et TLT : double short squeeze au programme
D’ailleurs, sur l’ETF obligataire TLT, nous avons eu droit à une quatrième semaine consécutive de volumes record (cf. rectangle bleuté ci-dessous).
Outre les achats « nus », ce rebond a également été catalysé par un phénomène de rachats de shorts notable sur les hedge funds.
Car préalablement aux annonces du Trésor US mercredi, un record de positions vendeuses sur les bons du Trésor américain avait alors été ouvert.
Et comme souvent dans ce genre de situation très/trop consensuelle, le contrepied n’a pas tardé avec un short squeeze dans les règles de l’art.
Sur cette sphère, on notait d’ailleurs le même genre de situation d’excès – de pessimisme pour le coup – sur certains indicateurs de sentiment (cf. le AAII au-delà des 50 % de baissiers).
Sur le CAC 40, le rebond initialement « faiblard » de notre indice a donc vite gagné en intensité mercredi et jeudi dernier, avec une accélération directe en sortie du canal descendant de court terme (visible en pointillés noirs ci-dessous).
Dans mes écrits de mardi dernier, j’évoquais le terme bear market rally par rapport au comportement de beaucoup d’actions depuis la fin octobre.
En ce début de mois de novembre, étant donné la vitesse de la hausse du CAC 40 – déjà revenu sur les 7 100 points – j’y associerais presque le même constat. D’autant que depuis vendredi, le manque de relais comparativement à Wall Street est assez flagrant (le CAC 40 faisant preuve d’une nette faiblesse).
Désormais on surveillera le comblement du trou de cotation (gap) haussier ouvert jeudi dernier. Une relance dans cette zone de prix aurait des implications haussières pour, alors, envisager un dépassement de la zone horizontale des 7 100 points (visible avec le rectangle bleuté ci-dessus). A l’inverse, l’incapacité de notre indice à relancer dans le gap donnerait alors du crédit à la sous-performance constatée depuis vendredi…
Merci ^pour ces infos;