Vendredi 26 janvier, LVMH avait euphorisé le secteur du luxe, conduisant le CAC 40 à pumper à la hausse sur de nouveaux records. Mais depuis le début de la semaine, un certain regain de prudence à l’idée d’un scénario « lunettes roses » arrive…
Le CAC 40 devrait connaître des séances un peu moins réjouissantes dans les prochains jours, et ce pour plusieurs raisons. D’une part sur le front de la microéconomie : dans le secteur des spiritueux par exemple, si la tendance des ventes de cognac aux Etats-Unis en fin d’année chez Rémy Cointreau avait soutenu Pernod Ricard vendredi dernier, les chiffres publiés ensuite en début de semaine par l’homologue britannique Diageo ont un peu refroidi les ardeurs.
Toujours sur le front corporate, ce jeudi, les trous d’air constatés à l’ouverture sur Dassault Systèmes (-6/7 %) et sur BNP Paribas (-8/9 % dans les premiers échanges), mettent en lumière le fait que la bonne surprise du luxe ne soit qu’un cas isolé. La banque de la rue d’Antin a en effet publié des trimestriels inférieurs aux attentes, tout en révisant à la baisse ses prévisions 2025.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, New York Community Bancorp (le groupe ayant repris les actifs de Signature Bank), a connu un impressionnant trou d’air hier avec une chute encore plus marquée qu’en mars 2023 (cf. le gap visible au niveau de l’ellipse ci-dessous).
CAC 40 : le gap haussier va-t-il tenir ?
Sur la sphère macroéconomique maintenant, la position de fermeté de la Fed hier soir n’a rien arrangé.
Lors de sa conférence de presse, Jerome Powell a maintenu la pression en martelant qu’aucune baisse de taux n’était à envisager à court terme. En conséquence de quoi, la probabilité d’une première baisse de taux dès le mois de mars fond comme neige au soleil (et n’est plus que de 35 % en ce début de mois de février, alors qu’elle dépassait les 60 % fin 2023).
Graphiquement parlant, la tenue du trou de cotation ouvert vendredi dernier (cf. gap encadré en bleu sur le graphique journalier du CAC 40 ci-dessous), va être l’enjeu de cette fin de semaine.
Si la publication d’Apple à suivre ce soir en after hour, ainsi que les chiffres de l’emploi américain de janvier au programme demain risquent d’être les juges de paix, l’absence de réaction favorable dans la zone des 7 470/7 550 points (cf. pointillés noirs ci-dessus) poserait l’éventualité d’un bull trap (piège à la hausse) sur les 7 700 points en ce début d’année.
Auquel cas, le risque d’une nouvelle phase corrective vers les 7 300 points (points bas du mois dernier) n’aurait alors rien d’étonnant.