Après avoir perdu 1,12 % mercredi, le CAC 40 continue sa séquence baissière. Globalement, l’aversion au risque domine : même les entreprises qui publient des résultats corrects sont sanctionnées. Les marchés américains commencent eux aussi à perdre de leur superbe. A l’heure actuelle, le maître-mot est la prudence…
Vous le savez peut-être, j’ai tenu hier – avec mon collègue Philippe Béchade – un webinaire gratuit consacré aux risques de baisse des marchés en ce milieu d’été. Nous nous sommes notamment intéressés au CAC 40, qui latéralisait toujours dans son trading range horizontal entre 7 450 et 7 750 points.
En substance, notre message pouvait se résumer ainsi : « restez prudent, car la baisse n’est probablement pas terminée ». Au-delà du contexte politique de notre pays sur lequel Philippe, en fin connaisseur, était revenu, j’insistais de mon côté sur cette saison des trimestriels qui me semble très risquée.
On l’a vu hier matin avec la réaction baissière de LVMH aux chiffres publiés mardi soir par le géant du luxe. Baisse qui ne nous surprenait guère, compte tenu des nombreux warnings déjà réalisés par d’autres acteurs du secteur comme Burberry, Swatch Group ou encore Hugo Boss. Pour la petite anecdote, ce matin, c’était au tour de Kering d’y aller de son petit avertissement…
D’ailleurs, cela se complique également à Wall Street depuis la publication de résultats décevants chez Tesla et Google (ce sur quoi nous avons pu capitaliser hier soir avec des Put S&P 500 dans le service Agora Trading Lab).
Les bons résultats ne suffisent plus
Ces derniers temps, pour que des valeurs bondissent, il faut vraiment que les relèvements d’objectifs et les publications soient très nettement supérieurs aux attentes. C’est ce qui s’est produit en Allemagne mardi pour SAP.
Pour autant, à l’image de Nexans qui, après avoir bondi de 7 % hier, redonne déjà plus de 4 % ce matin, même les réactions haussières aux belles publications ont tendance à ne pas durer.
Nous l’avions déjà constaté la semaine dernière sur Publicis, qui avait relevé ses objectifs jeudi dernier mais qui, depuis, a effacé la totalité de sa hausse (cf. encadré jaune ci-dessous).
Le spécialiste de la blanchisserie Elis connaît un destin similaire, avec une maigre hausse de +1,38 % à l’heure où je rédige ces lignes, (cf. rectangle vert ci-dessous), suite au relèvement de sa perspective de croissance annuelle.
Ipsen illustre également le phénomène, avec un titre qui trébuchait de 5 % malgré le relèvement de ses objectifs. Et hors de nos frontières, que dire de l’action UMG Universal qui a perdu plus d’un quart de sa valeur hier ! Heureusement que le groupe a fait mieux que prévu sur ses chiffres car qu’est-ce que cela aurait été sinon (voir graphique ci-dessous)…
CAC 40 : les vendeurs ont pris l’avantage
En France, le CAC 40 peut dire merci à quelques rares valeurs défensives qui tirent leur épingle du jeu, comme Sanofi-Aventis dont le relèvement d’objectifs a convaincu les marchés cette fois. Mais dans l’ensemble les valeurs réagissent difficilement à la hausse quand le compte y est.
A l’inverse, les cours baissent fort et vite en cas de mauvaise surprise. Allez, rien que ce jeudi matin, les gadins d’Ipsos ou surtout d’OKwind illustrent très concrètement la chose…
J’espère que vous avez pu suivre notre webinaire spécialement réalisé sur le sujet.
Car comme nous l’attendions avec Philippe, les gains s’enchaînent depuis hier soir dans Agora Trading Lab. Avec des Put Schneider Electric qui, dans le sillage du décrochage de 5 % de la valeur ce jeudi (cf. encadrés rouges ci-dessous)…
… ont déjà bondi de 50 % depuis hier après-midi (cf. encadré jaune sur mon screenshot de l’alerte envoyée ce matin même dans le service)…
Or, le fait est que cette saison des trimestriels ne fait que commencer. Et tout ce qu’il se passe dernièrement illustre cette notion d’asymétrie du risque des plus défavorables. Caractéristique même de marchés prenant l’escalier pour monter mais l’ascenseur pour descendre.
Tant mieux, car nous devrions continuer à avoir des opportunités du même acabit…
Comment va évoluer le « BX4 »? Il va monter mais dans quelles proportions?