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La bourde à 100 milliards de dollars de Bard

By 22 février 2023mai 15th, 2023No Comments

Il aura suffi d’une seule imprécision pour que Google perde 100 Mds$ en Bourse, et ce en une seule journée. A l’origine de la catastrophe, Bard, le nouvel outil conversationnel de Google censé concurrencer ChatGPT. Une douloureuse mésaventure qui prouve qu’en matière d’intelligence artificielle, les enjeux technologiques et financiers sont énormes : lorsqu’un défaut apparaît, la sanction boursière n’attend pas…

 

En dehors du fait que l’intelligence artificielle (IA) est l’une des technologies les plus avancées et exaltantes développées en ce moment par les humains, elle pose plus d’un problème exigeant toute l’attention des développeurs et des ingénieurs.

On sait déjà que ChatGPT a tendance à présenter comme des faits des données incorrectes, à cause de sa fonction d’imitation des conversations naturelles humaines.

Toutefois, les inexactitudes de ChatGPT ne sont pas les seules à être montrées du doigt…

Quand Alphabet Inc. (NASDAQ : GOOGL) a fait la démonstration de Bard, son tout dernier projet d’IA, les observateurs ont rapidement signalé une inexactitude.

Cette bourde est intervenue le 6 février dernier, alors que Google avait publié une vidéo de démonstration de son IA conversationnelle sur Twitter. Dans cette démonstration, on demandait à Bard : « De quelles nouvelles découvertes réalisées par le télescope spatial James Webb puis-je parler à mon enfant de neuf ans ? »

Dans la démonstration, la réponse de Bard indiquait notamment ceci : « JWST a pris la toute première photo d’une planète située en-dehors de notre propre système solaire ».

Malheureusement, c’est inexact…

Selon la NASA, la toute première photo d’exoplanète a été prise par le télescope VTL (Very Large Telescope) de l’ESO (European Southern Observatory) en 2004.

 

Des enjeux financiers colossaux

Les répercussions de cette bourde ont coûté 100 Mds$ de capitalisation à Google, lorsque son action a plongé.

Rien de tel qu’un petit accès de désinformation chez un chatbot d’IA pour que les utilisateurs aient envie de vérifier toutes ses sources !

Il est certain que les enjeux sont élevés, en ce moment, pour les entreprises qui développent l’IA. Il règne énormément de méfiance, autour de cette technologie, aussi bien chez les sceptiques que chez ses partisans, et il est certain que les faux pas engendreront des problèmes, pour les entreprises en question.

Toutefois, la « récompense » sera également élevée, dans la mesure où les entreprises à l’avant-garde du mouvement de l’IA verront probablement leur valorisation flamber, ainsi que leur croissance, à mesure que cette technologie s’implantera dans notre quotidien professionnel et personnel.

 

Les leaders de l’IA dans le monde

Même si mon article a débuté sur cette dégringolade à court terme de l’action Google, que l’erreur de Bard a provoquée, la société travaille dur sur une multitude de projets d’IA.

Face à la popularité grandissante de ChatGPT, le P-DG de Google, Sundar Pichai, réoriente les équipes en interne, et il a même invité les fondateurs Larry Page et Sergey Brin à revenir dans l’entreprise pour donner des conseils sur la marche à suivre avec cette technologie.

Un certain nombre d’entreprises sont à l’avant-garde du développement de l’IA. Certaines sont connues et d’autres, plus modestes, sont en train de gagner du terrain en raison de l’intérêt croissant pour ce domaine.

Il y a évidemment Meta, dont l’obsession, apparemment, est de développer le métavers sous la direction de Mark Zuckerberg.

Mais comme ses consœurs, Meta est une entreprise qui se réoriente dans l’urgence, en réduisant les coûts et en s’efforçant d’utiliser l’IA afin de rendre ses activités plus efficientes. Elle développe également une IA afin de protéger ses activités existantes, à savoir la diffusion de contenus sur Facebook.

Le moteur d’IA de Meta aide à faire de meilleures suggestions pour ses Reels [NDLR : courtes vidéos de 90 secondes] – l’alternative à TikTok proposée par Facebook – et la société a l’intention de déployer un logiciel d’IA pour aider les générateurs de contenus et les professionnels du marketing à produire des graphiques, des vidéos et du texte.

L’IA de Meta, Cicero, est par exemple capable de jouer avec un humain à un jeu de stratégie multijoueurs appelé Diplomacy. Basée sur un modèle de langage de 2,7 milliards de paramètres et entraînée en puisant notamment dans 40 000 parties jouées, Cicero peut collaborer et négocier avec des joueurs humains, compétence nécessaire dans un jeu qui exige un raisonnement stratégique et un dialogue de type humain.

L’an dernier, Meta a ouvert l’accès à OPT (Open Pre-trained Transformer), un modèle de langage intégrant 175 milliards de paramètres, basé sur GPT-3, pour qu’il soit utilisé par des scientifiques et des chercheurs. Ensuite, en fin d’année dernière, la société a réalisé une version basée sur OPT, disponible en open source. En outre, Meta a récemment conclu un partenariat avec Shutterstock, en vue d’utiliser sa gigantesque banque d’images pour entraîner ses systèmes d’IA.

Parmi toutes les Big Techs, Apple est certainement l’entreprise la plus secrète sur ses projets, mais on sait qu’elle travaille dur sur la création de produits basés sur l’IA. Le P-DG, Tim Cook, pense que cette technologie « affectera tous les produits et services » proposés par Apple.

Et il y a Amazon, qui investit énormément dans l’IA pour ses activités de commerce en ligne, en particulier dans le développement d’algorithmes d’apprentissage automatique pour les recommandations de produits et le service client.

En fait, le produit phare de l’entreprise, Alexa, est un assistant virtuel intégrant l’IA, capable de réaliser toutes sortes de tâches, notamment diffuser de la musique, répondre à des questions et contrôler les objets intelligents dans une maison. Amazon se sert également de l’IA pour améliorer ses moteurs internes, sa logistique et la détection de fraudes.

Quant au géant de l’informatique, IBM, il est engagé dans la recherche sur l’IA depuis des dizaines d’années et se concentre désormais sur le développement de systèmes cognitifs comme IBM Watson.

IBM Watson est une plateforme fonctionnant avec l’IA qui est capable de comprendre le langage naturel et de fournir des informations fondées sur de grands volumes de données.

Enfin, il y a Tesla, qui investit énormément dans l’IA pour développer sa technologie de conduite autonome. Le système Autopilot du constructeur se sert d’un ensemble de caméras, de capteurs et d’IA pour permettre à ses véhicules de conduire eux-mêmes.

Bien que la conduite autonome soit encore confrontée à quelques problèmes, dans ce domaine, elle offre l’un des exemples les plus concrets de ce que l’IA pourra apporter à la société une fois que tous les problèmes auront été réglés.

Alors inutile de le préciser, il est très exaltant d’évoluer dans le secteur de l’IA en ce moment.

C’est également une tendance qui, selon moi, va persister et s’améliorer au cours des années à venir, et offrir ainsi d’excellentes opportunités aussi bien aux investisseurs qu’aux adeptes des technologies.

 

Pour un avenir radieux !

Ray Blanco

Ray Blanco

Ray Blanco a travaillé pour l'une des sociétés de gestion de patrimoine les plus prospères des Etats-Unis (plus de 30 milliards de dollars d'actifs sous gestion). Spécialiste des nouvelles technologies et véritable passionné, il constitue le trait d’union entre innovation et expertise financière et boursière. Dans ses lettres, il aide ses lecteurs à sélectionner les meilleures opportunités de gains parmi les valeurs phares de demain. Ses analyses vous permettront de vous positionner en suivant des idées claires et concrètes.

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