Si les actions de Maisons du Monde sont particulièrement bon marché, faut-il pour autant se positionner sur un secteur qui subit la crise actuelle de plein fouet ?
Depuis le début de l’année, l’action a perdu la moitié de sa valeur, retombant à une capitalisation boursière de 420 millions d’euros. Par rapport à son plus haut historique de 39,75 euros, la valeur a ainsi été divisée par quatre.
Il faut dire que le secteur de l’ameublement et de la décoration subit de plein fouet tous les effets négatifs possibles : problème d’approvisionnement et de logistique, stocks très élevés, ponction sur le pouvoir d’achat due à l’envolée du pétrole, qui conduisent les ménages à se limiter à l’achat de produits essentiels.
De plus, le positionnement du groupe milieu de gamme ne lui permet pas de disposer de ce fameux pricing power, qui est propre à certains groupes de luxe.
Vous l’avez compris, il est difficile dans ces conditions de sortir de bonnes publications. Sur le premier semestre, le chiffre d’affaires de Maisons du Monde a baissé de 4,8% à 604 millions d’euros, son résultat net est en baisse de 59% à 8,4 millions d’euros, le tout dans une ambiance compliquée pour le fameux free cash flow, négatif à hauteur de 7 millions d’euros.
Pour ne rien arranger, la situation financière de l’entreprise s’est détériorée, avec notamment un endettement net passé en l’espace d’un an de 37,7 millions d’euros à 91,8 millions d’euros…
Le groupe vient de se lancer dans un vaste programme de rachat d’actions, pouvant aller jusqu’à 10% de son capital ; mais est-ce bien suffisant dans le contexte actuel ? Rien de moins sûr, car le secteur de la distribution hors alimentaire a vraiment du plomb dans l’aile, comme en témoignent les baisses de Miliboo (meubles) de 38% et de LDLC (produits informatiques) de 52% depuis le 1er janvier.
Seule consolation pour Maisons du Monde ? Le fonds Teleios poursuit sa montée au capital, détenant 24,84% de celui-ci ; mais comme le fonds n’a pas vocation à prendre le contrôle du groupe… Émane l’idée de restructurer la société avant de la vendre à terme.
On peut citer également Majorelle Investments, le holding de Gabriel Naouri, fils du patron de Casino, qui possède 16,02% du capital ; mais lui non plus ne souhaite pas prendre le contrôle du groupe.
L’action reste peu chère aux cours actuels avec une Ve/ca inférieure à 0,40, mais il est difficile de recommander une telle action dans la conjoncture actuelle. Surveillez tout de même son évolution boursière au cours des prochains mois. Elle reste une cible pour un adossement éventuel…