Maintenir la stabilité des prix dans un contexte déjà compliqué par le Covid-19 et la guerre en Ukraine n’est pas une mince affaire, et les Banques Centrales n’ont pas beaucoup instruments en main pour y parvenir. Bon nombre d’entre elles ont suivi le cycle de relèvement des taux initié par la Fed. Voici un tour d’horizon des différents palliers de hausse franchis à l’international pour réguler l’inflation…
Les investisseurs français lorsqu’ils s’intéressent aux Banques Centrales ne regardent que les politiques suivies par la BCE et la Fed.
C’est vrai que ces deux institutions sont de vrais markets movers sur les marchés obligataires et les marchés actions par leurs décisions. Mais il faut regarder également les comportements des autres Banques Centrales…
Et sur ce plan, elles vont toutes dans le même sens, sauf la Chine et la Russie, plutôt dans un processus d’assouplissement monétaire.
Mais pour le reste, les Banques Centrales resserrent toutes leurs conditions de crédit.
Prenons par exemple Israël… L’état hébreu vient d’augmenter ses taux directeurs de 0,75% à 1,25% pour lutter contre une inflation qui dépasse les 4% et sort ainsi de la fourchette de taux comprise entre 1% et 3%. L’idée est bien sûr de faire baisser cette inflation alors que le chômage n’est que de 3% et la croissance avoisine les 5%.
La banque d’Australie n’est pas en reste en augmentant de 50 points de base son principal taux directeur pour le porter à 1,35%, ce qui représente la troisième hausse des taux depuis mai. Que faire en effet face à un chômage à 3,9% et une inflation dépassant les 5% ? Pas grand-chose si ce n’est d’être plus restrictif, quitte à ce que le pays bascule dans la récession l’année prochaine.
La Suisse, pays stable par excellence, n’en peut plus également de son inflation montée à 3,4%, soit son plus haut niveau depuis vingt-neuf ans. Elle a dû relever son taux directeur de -0,75% à -0,25% en juin et devrait le porter en territoire positif d’ici septembre…
Au total, c’est près de soixante banques centrales dans le monde qui ont relevé leur taux pour lutter contre l’hydre inflationniste. Finalement, seule la BCE est en retard…
Mais dès le 21 juillet, ce sera chose faite puisque se profile à l’horizon une première hausse des taux d’au moins 25 points de base, suivie sans doute d’une nouvelle hausse de 50 points de base en septembre prochain.
Reste à se demander – et ce sera sans doute la seule question qui vaille dans cet univers économique si compliqué : ces hausses de taux sont-elles pricées par les investisseurs ? ou sont-elles le prélude à une nouvelle forte correction des bourses mondiales ?
Avouez que nous voguons en eaux troubles par les temps qui courent…