Le vilain petit canard du CAC40 Atos Origin connait une mauvaise passe depuis 1er janvier dernier, laissant supposer de mauvais résultats pour 2021. Cependant, des rumeurs de rapprochement avec un autre groupe pourraient changer la donne. L’expert Mathieu Lebrun garde l’œil ouvert sur le dossier.
Généralement, je ne déroge jamais à certains de mes principes de bases.
Plus explicitement, j’entends par là l’idée de pas chercher à acheter un titre sur lequel je n’ai pas suffisamment de confirmations, ou de convictions techniques. En ce sens, d’un point de vue graphique pur, mon constat baissier sur Atos Origin ces dernières semaines n’a guère évolué.
Cependant, dans le cas présent, je commence à me demander si le moment n’est pas venu de faire une entorse à mes règles.
La valorisation actuelle du groupe me semble intéressante, notamment avec un titre qui se paye moins de sept fois ses bénéfices attendus cette année : ce n’est évidemment pas cher pour une ESN. Le « pourquoi du comment » étant justement que les bénéfices 2021 risquent au final d’être bien moindres que ceux attendus au préalable par le consensus moyen des économistes. En effet, même si le projet de rachat du groupe américain DCX Technology (qui avait conduit à un lourd décrochage du titre début janvier) avait été avorté, l’annonce début avril d’erreurs comptables au sein de deux de ses filiales américaines a de nouveau mis la pression sur le titre (cf. cercles noirs ci-dessous).
Un rebond à tenter ?
A ce stade, le titre s’inscrit en lanterne rouge dans le palmarès du CAC40 depuis le début de l’année. Pour rappel, la capitalisation boursière d’Atos Origin a fondu de 25% depuis le 1er janvier, dans l’intervalle, le CAC40 a progressé de 15%. L’idée de tenter un achat me semble de plus en plus pertinente.
Le mois dernier déjà, une note d’Exane BNP Paribas avait mis en lumière le « grand écart » de valorisation entre Capgemini et Atos Origin. Le scénario d’un éventuel rapprochement entre les deux groupes avait même été avancé.
Autre chose sur ce dossier : l’aspect capitalistique. Ce dernier segment est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière alors même que le groupe annonçait avoir saisi l’AMF suite à l’arrivée récente d’un mystérieux investisseur ayant pris près de 5% du capital dernièrement… Comme le dit le proverbe, il n’y a pas de fumée sans feu ?