C’est de pire en pire pour Atos. Le voilà qui voit sa trajectoire boursière comparée au parcours d’Ulysse pour rentrer à Ithaque. Eric Lewin le résume simplement : « périlleux ». Fin de parcours pour Atos ?
Le feuilleton Atos continue. Et cette fois, c’est pour une bien mauvaise nouvelle : un nouvel avertissement pour 2021.
Finalement, l’exercice se terminera avec une décroissance de 2,4% de l’activité, une marge opérationnelle d’environ 4% et un flux de trésorerie négatif de l’ordre de 420 millions d’euros…
C’est un nouveau coup de bambou pour des actionnaires qui n’avaient pas besoin de ça. Ils s’étaient déjà pris de plein fouet des problèmes comptables sur les filiales américaines et bien sûr un avertissement en juillet dernier.
A l’époque, la direction du groupe informatique avait déjà réduit drastiquement ses prévisions, passant par exemple d’une marge opérationnelle entre 9,4% et 9,8% à une rentabilité de l’ordre de 6%.
Pas étonnant dans ces conditions que l’action, sortie du CAC40 en septembre dernier, accuse un repli de plus de 50% en l’espace d’un an avec une valorisation revenue à son plus bas niveau depuis dix ans à 3,5 milliards d’euros.
Le début de la fin ?
La société informatique est vraiment le très mauvais élève de la classe. Très franchement, entre la montée en puissance du télétravail, le dynamisme de la cybersécurité ou encore la transformation digitale des entreprises, il est extrêmement difficile d’être négatif sur le secteur.
L’un de mes amis patron d’une société cotée ne cesse de me répéter qu’il croule sous les demandes, tous secteurs confondus.
Pour Atos, la pilule est amère. Il est fort possible que le nouveau patron du groupe, en l’occurrence Rodolphe Belmer, ait décidé de charger la barque, c’est-à-dire de présenter les comptes les plus négatifs possible de façon à apparaître comme un redresseur de talent. Peut-être est-il là également pour vendre le groupe ?
Après tout, il se murmure que de gros fonds de private equity tournent autour…
En tout état de cause, l’action avec un PER de 7 n’est pas chère, mais franchement la place de Paris a tellement été prise à contre-pied sur ce dossier que le moindre conseil est à prendre avec des pincettes…