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Les Etats s’endettent de plus en plus pour maintenir l’économie, la cause est toujours la même : la pandémie. Il ne faut pas montrer un signal baissier. Et pendant que les banques centrales déversent des milliards qui alourdissent la dette, les géants comme Apple grossissent. Enquête avec Philippe Béchade.

 

S’agit-il d’un heureux présage ? Les places européennes engrangeaient dès l’entame de la 1ère séance du mois de septembre presque autant de gains que pour l’ensemble du mois d’août ! Notre indice national, quant à lui, fait un bon de 1,2 point.

Pour Wall Street, c’est un peu différent. En effet, 3% ont été gagnés le mois dernier, avec à la clé un nombre de records jamais inscrit par le S&P500 au cours d’un mois d’août : 12. Un de plus qu’au mois d’août 1929. Du jamais vu !

Et le S&P500 a les yeux plus gros que le ventre : le challenge consistait à en battre un nouveau, le 53ème annuel, pour donner le ton dès l’entame du mois de septembre.

Or, il a raté l’inscription d’un 53ème record absolu pour 25 centièmes de point d’indice. Bien qu’il est pris +0,03% à 4 524 points en clôture. Il a culminé à 4 537,11 points ce mercredi contre 4 537,36 points lundi soir.

Un blocage algorithmique affaiblit peut-être la dynamique haussière du S&P500… mais cet événement a vite été balayé par un nouveau record absolu du Nasdaq à 15 380 points. Le 32ème cette année !

Les dettes s’empilent de plus en plus…

Le funiculaire franchit chaque palier de 1 000 points sur le Nasdaq sans même marquer de pause. Peu importe que les chiffres soient bons ou mauvais. Notons que ces derniers appartiennent à la seconde catégorie : recul de la confiance des ménages, inflation à +5,4%… Et que penser des chiffres de l’enquête ADP sur l’emploi dans le secteur privé au mois d’août, avec seulement 374 000 nouveaux jobs quand le consensus en attendait 250 000 de plus ? Une vraie déception…

Une fois de plus, il faut avoir une agilité intellectuelle hors du commun pour relier les « stats » à l’historique des indices boursiers au cours des quatre dernières semaines écoulées.

Il existe en revanche une corrélation qui a fait ses preuves ces 15 derniers mois : celle qui unit intimement la hausse des indices US avec la quantité d’argent disponible dans le système.

Où en sommes-nous à la veille de la rentrée ?

La BCE vient de rajouter 139 Mds€ au mois d’août, propulsant ainsi son « bilan » vers un record absolu de 8 191 Mds€ (soit 9 700 Mds$)… ou 80% du PIB de l’Euro zone.

Si l’on addition le « bilan » de la FED et de la BCE, on obtient un total de 18 000 Mds$.

Et sur ces 18 000 Mds$, la BCE et la FED en ont rajouté 7 000 Mds$ en 15 mois. Soit 10% de plus qu’au cours de la décennie 2008/2018 qui plafonnait à 6 500 Mds$ et où les « QE », « OMO » et autres « TLRO » se sont enchaînés jusqu’au 1er « tapering » de l’automne 2018.

Et 7 000 Mds$ sont à rapprocher des 1 550 Mds$ d’accroissement de la capitalisation d’Apple. Son cours a pris pratiquement +100 $ : entre 57 $ le 20 mars 2020 et 155 $ ce 1er septembre. C’est un nouveau record absolu, avec une capitalisation qui atteint 2 555 Mds$, alors même que le titre venait de 1 000 Mds$ au plus bas il y a 15 mois.

Apple a donc vu sa capitalisation grimper en moyenne de 100 Mds$ chaque mois depuis mars 2020 : il n’est donc pas exclu de voir Apple atteindre les 3 000 Mds$ d’ici le mois de janvier prochain. A condition que les injections de la FED soient maintenues à 120 Mds$/mois après novembre, ce qui correspondrait à un cours de 182 $.

N’oublions pas qu’à 163,6 $, Apple aura doublé de valeur par rapport à son précédent zénith historique des 81,8 $ du 12 février 2020. Au rythme actuel, l’objectif sera atteint avant la séance des « 4 sorcières » du 17 septembre prochain.

A suivre donc…

 

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

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