L’action Apple est attendue en nette hausse ce jeudi, dans le sillage de comptes trimestriels pour le moins impressionnants. Tout aussi stupéfiant, sinon plus, la valorisation boursière de la marque à la pomme se rapproche du PIB de la France…
Si le S&P500 a réussi à inscrire un nouveau record absolu hier en intraday (le 33ème de l’année, excusez du peu) grâce à l’envol d’Alphabet, ce même indice élargi américain va en établir un nouveau dès ce jeudi grâce à Facebook (+5% et un nouveau zénith à 320 $ en transactions électroniques pour le réseau social de référence) et Apple.
Ces deux mastodontes ne jouent cependant pas dans la même cour en termes de capitalisations. Et pour cause : celle de la marque à la pomme, désormais de 2 250 Mds$, est trois supérieure à celle de « Fb ».
Autrement dit, c’est essentiellement la hausse de 3,3% du titre Apple (la « tendance » dans les transactions hors séance) qui propulsera aussi bien le Dow Jones que le Nasdaq100 au contact et vraisemblablement au-delà de leurs précédents sommets de l’année 2021 (le 16 février pour le 1er, 15 avril pour le second).
Pour ceux qui souhaiteraient illustrer l’expression « on n’est jamais déçu » (dans le domaine boursier), quel autre titre peut prétendre avoir battu autant de consensus archi-positifs qu’Apple, notamment en termes de chiffre d’affaires ?
L’absence de prévisions pour 2021, seule ombre au tableau
Celui du premier trimestre n’a pas échappé à la « règle », pulvérisant les attentes les plus folles à 89,6 Mds$, contre une prévision moyenne de 77 Mds$. Cerise sur le gâteau : la barre symbolique des 100 Mds$ de revenus pourrait être franchie au quatrième trimestre avec la sortie de l’iPhone 13 qui, pour la petite histoire, pourrait prendre un autre nom pour ne pas s’attirer les foudres des superstitieux.
En attendant ce nouvel opus, les ventes d’iPhone 12 « 5G » et autres modèles moins à la pointe ont explosé le consensus en atteignant 47,9 Mds$. Celles de la division « Services », qui inclut notamment la musique, les vidéos et le cloud, ont elles aussi atteint un niveau sans précédent à 16,9 Mds$, tandis que les revenus provenant des ordinateurs Mac sont repassés au-dessus de ceux générés par les tablettes (à respectivement 9,1 et 7,1 Mds$) en raison d’achats massifs de laptops avec la généralisation du télétravail.
En termes de résultats, le bénéfice par action s’est quant à lui établi à 1,40 $, soit… 40 cents de mieux qu’anticipé par les analystes, et outre un relèvement du dividende de 22 cents, la direction a porté son plan de rachats d’actions à 90 Mds$.
Last but not least, Apple revendique de nouveau plus de 200 Mds$ (204 très exactement) de réserves de trésorerie et devrait consacrer la coquette somme de 430 Mds$ au développement de nouveaux projets au cours des cinq prochaines années. « Nous créons des emplois à travers les 50 Etats américains dans des domaines de pointe – de la 5G à l’ingénierie du silicium en passant par l’intelligence artificielle – et un nouveau campus sera construit en Caroline du Nord », a détaillé Tim Cook.
Bref, le tableau est à conjuguer au « plus que parfait » à première vue, à ceci près que le géant de Cupertino n’a pas souhaité dévoiler de prévisions pour 2021.
Une action tout sauf bon marché, mais…
Hors séance, l’action s’adjugeait donc 3,3% à 138 $, à comparer avec un record absolu de 145 $, mais l’enjeu des deux dernières séances du mois d’avril réside dans la capacité des indices américains à franchir les sommets des 15 derniers jours ou des deux derniers mois, grâce à la traction exercée par la locomotive Apple.
Les derniers chiffres publiés ce 28 avril semblent démontrer que cette dernière n’a jamais autant fonctionné à pleine puissance, mais même avec les résultats canons au premier trimestre, la marque à la pomme se paye 6 fois son chiffre d’affaires estimé en 2021 et 30 fois les bénéfices.
L’action est donc tout sauf bon marché et si d’aventure Apple devait plafonner une fois encore sous les 145 $, nous risquerions alors de voir s’ébaucher un double-top historique. Et si le cours devait caler sous 139 $ (c’est-à-dire l’ex-zénith de début août 2020), il se formerait alors une potentielle figure « tête/épaules » quelque peu bancale.
Si à l’inverse l’obstacle des 145 $ devait être effacé, Apple pourrait alors viser 170 $ (par report d’amplitude) et devenir rien moins que la première entreprise dont la capitalisation – qui atteindrait auquel cas 2 850 Mds$ – dépasserait le PIB de la France.
Difficile, mais assurément pas impossible…