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Une année en or pour Sanofi

By 17 février 2025No Comments

En 2024, le groupe Sanofi a non seulement dépassé ses objectifs de ventes, mais il a surtout renforcé sa position sur le marché. Les médicaments tels que le Dupixent et l’ALTUVIIIO ont largement contribué aux revenus, tandis que les ventes de vaccins ont également augmenté, portées par le Beyfortus. Pour ne rien gâcher, Sanofi prévoit de racheter pour plusieurs milliards d’euros d’actions cette année…

 

Un peu moins d’un an après avoir entamé le processus de cession de sa marque phare Doliprane, Sanofi a bouclé un exercice 2024 qui a de quoi donner le sourire à ses actionnaires.

Grâce à ses nouveaux médicaments, le groupe français a engrangé une croissance de 8,6 % des ventes l’an passé, et ce malgré la relative atonie des commandes de vaccins grippaux – dont Sanofi est pourtant l’un des leaders mondiaux.

Dans un secteur pharmaceutique particulièrement friand des excès d’enthousiasme et de pessimisme, Sanofi prouve que sa stratégie de croissance prudente a du sens pour les actionnaires. Si elle ne permet pas de réaliser des « coups de Bourse » comme ont pu le faire les spécialistes des vaccins à ARN en 2021, ou les producteurs de coupe-faims l’an passé, le titre du Français offre tout de même une croissance de 25 % (dividendes réinvestis) sur un an.

 

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Evolution du cours de l’action Sanofi sur un an. Infographie : TradingView

Avec une action qui s’échange sous les 104 € à l’écriture de ces lignes, le titre Sanofi est valorisé moins de 13 fois ses bénéfices attendus en 2025. Ceux qui veulent s’exposer au secteur pharmaceutique sans surpayer les valeurs américaines peuvent profiter du trou d’air de la fin de semaine dernière pour se positionner à bon compte.

Suite à l’annonce de l’arrêt de l’étude de phase III sur le vaccin contre E. Coli, moins efficace qu’anticipé, l’action Sanofi a perdu 1,6 % sur la journée de vendredi. Une réaction de marché excessive, dans la mesure où ses perspectives 2025 restent inchangées – et excellentes.

 

Succès des nouvelles spécialités

La bonne performance de Sanofi l’an passé a été rendue possible par le succès explosif du Beyfortus. Cette spécialité protège les bébés contre les formes les plus graves de la bronchiolite, qui sont non seulement dangereuses pour les nouveau-nés mais ont en prime tendance à remplir les services hospitaliers durant le pic épidémique hivernal.

L’an dernier, ses ventes ont atteint 1,7 Md€, soit plus de 4,1 % des ventes totales du groupe pharmaceutique et plus de 20 % du chiffre d’affaires du pôle vaccins. Le chiffre est d’autant plus impressionnant que la moitié de ces ventes ont été réalisées sur le dernier trimestre de l’année. Le Beyfortus est désormais déployé dans plus de 20 pays, et devrait poursuivre sa diffusion en 2025.

L’efficacité du vaccin, qui faisait déjà consensus, a été confirmée par la campagne de vaccination hivernale française. Grâce aux prescriptions massives au début de l’hiver 2024, l’épidémie de bronchiolite infantile a significativement régressé ces dernières semaines – au point que la Direction générale de la santé a interrompu la compagne d’immunisation au 31 janvier.

Dans le même temps, le Dupixent a continué à soutenir les résultats du groupe. Au dernier trimestre, ses ventes ont bondi de 16 %, atteignant les 3,5 Mds€. Grâce à la progression annuelle de 23 %, l’objectif de 13 Mds€ de ventes sur l’année a été dépassé.

Si ce médicament utilisé en immunologie n’est pas nouveau (il est déjà largement prescrit pour lutter contre le psoriasis, l’asthme, et d’autres maladies inflammatoires), il a vu de nouvelles portes s’ouvrir avec une nouvelle autorisation d’usage chez l’enfant en Europe, et comme nouveau traitement pour la BPCO (la « toux du fumeur ») ainsi qu’une forme d’urticaire chronique aux Etats-Unis.

Le Dupixent représente désormais, à lui seul, plus de 30 % du chiffre d’affaires de Sanofi. Sa contribution à l’activité du groupe pourrait encore augmenter cette année, avec le début d’une étude de Phase III visant à mesurer son efficacité contre le lichen simplex chronicus, et le dépôt de deux nouveaux dossiers auprès de la FDA aux Etats-Unis.

 

Sanofi aux petits soins

Fort de ces bons résultats, le groupe a prévu de racheter, dès les premiers mois de l’année, pour 5 Mds€ d’actions.

Sur cette somme, 2 Mds€ seront achetés sur les marchés et 3 Mds€ proviendront d’actions historiquement détenues par l’Oréal. Le groupe spécialisé dans les produits cosmétiques détient en effet 9,5 % du capital de Sanofi, et a un besoin criant d’argent frais avec une dette nette de 6,4 Mds€. Le montant du rachat a été fixé avec une décote de 2,8 % par rapport au cours du 31 janvier, soit 101,5 € par action Sanofi. Malgré cette opération capitalistique importante, l’Oréal maintient sa confiance dans Sanofi en conservant 7,2 % du capital du groupe pharmaceutique et plus de 13 % des droits de vote.

Pour les actionnaires particuliers, ce rachat est une bonne nouvelle. La direction de Sanofi a prévu d’annuler les actions ainsi obtenues. Ce stock de titres voué à être radié, qui représente 4 % de la capitalisation boursière, permettra  d’augmenter dans la même proportion tous les ratios boursiers en 2025.

La direction pourra ainsi gommer l’effet négatif sur l’activité de la vente de 52 % de la filiale de santé grand public Opella, qui interviendra durant le deuxième trimestre. Alors que la cession devrait rapporter 15 Mds€ à Sanofi, c’est déjà près d’un tiers de la somme qui sera rendue aux actionnaires avant l’été.

En 2024, ils auront également profité d’un dividende de 3,76 €, soit un rendement de 4,3 % rapporté au cours du début de l’année dernière. Avec la réduction de capital prévue, la rémunération au titre de l’exercice échu dépasse les 8 %.

Cette année, la direction s’attend à voir son chiffre d’affaires augmenter de plusieurs pourcents, et le bénéfice net par action devrait croître de 10 % au moins. Des chiffres calculés sans tenir compte de l’effet relutif du rachat d’actions, qui laissent espérer un bénéfice net par action (BNPA) supérieur à 8,16 sur le nouvel exercice.

 

 

Etienne Henri

Etienne Henri est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l'industrie pétrolière, puis l'électronique grand public. Aujourd'hui dirigeant d'entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l'intérieur les opportunités d'investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.

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