Alstom est la pire capitalisation du CAC40. L’exercice 2021-2022 sera-t-il a effacé des mémoires pour le titre ? Décryptage avec Eric Lewin.
Connaissez-vous une société du CAC40 qui annonce toutes les semaines une nouvelle commande ?
Vous ne trouvez pas ? Cherchez bien…
Il s’agit tout simplement d’Alstom.
En l’espace de quelques jours, le spécialiste des infrastructures destinées au secteur du transport ferroviaire a annoncé un contrat de modernisation du réseau ferroviaire belge tout en décrochant un contrat de 230 M€ sur la ligne 18 du métro francilien. Ajoutons également la fourniture des nouvelles rames de tramways de la ligne T1 pour la bagatelle de 130 M€…
Bref, des annonces, encore des annonces, toujours des annonces…
Et pourtant, depuis le début de l’année, l’action est la plus mauvaise performance du CAC40 : on note une baisse de l’ordre de 32%.
De l’espoir pour le titre ?
Une sévère purge liée essentiellement à l’acquisition finalisée en début d’année des activités ferroviaires du groupe Bombardier, lui confère la deuxième place mondiale du secteur. Juste derrière le chinois CRC.
En réalité, l’acquisition ne se passe pas comme prévu avec d’ores et déjà des provisions que l’on peut chiffrer à environ 1 Md€ et sans doute un free cash flow qui sera négatif sur l’ensemble de l’exercice 2021-2022.
Pas top pour une société de 4,4 Mds€ auxquels s’ajoutent 1,1 milliard injectés pour combler une trésorerie négative.
La digestion va prendre du temps, ce qui ne plaît pas aux investisseurs.
Récemment, Alstom indiquait qu’il se donnait trois ans pour intégrer le groupe canadien avec l’injection de 1,6 à 1,9 Md€ supplémentaires pour permettre à Bombardier et surtout à son outil industriel de mieux répondre aux commandes.
Certains se disent – et c’est sans doute la grande majorité des investisseurs financiers – qu’Alstom n’échappera pas à une levée de fonds pour équilibrer son bilan. Une épée de Damoclès pèse sur les cours de Bourse en dépit de ratios qui ne sont pas élevés pour le secteur. En effet, l’action se paye actuellement sur un PER de 13 et sur une VE/CA de 0,6.
Avouez que ce n’est pas très cher mais les incertitudes plombent encore la valeur. Un peu de patience… Comme je le disais récemment, c’est-à-dire lundi dernier sur BFM Business, à la moindre bonne nouvelle sur Bombardier, même minime, l’action Alstom peut reprendre facilement 30%.
Avis aux spéculateurs…