Carmat, le spécialiste français du cœur artificiel autorégulé, traverse une période très compliquée. Si les avancées en matière de transplantations cardiaques du groupe ont été largement commentées médiatiquement – si bien que l’action s’arrachait sur les marchés en 2011 à plus de 100 € – l’enthousiasme est retombé depuis. Décès consécutifs de patients greffés, suspension des essais cliniques… Carmat décline d’année en année, au point de ne plus avoir de visibilité financière au-delà de janvier 2024…
Je n’ai jamais cru à certains dossiers. Cela m’a parfois valu des torrents d’injures sur les réseaux sociaux. Je n’ai par exemple jamais recommandé Carmat parmi mes choix de valeurs.
Certes, on ne peut nier que cette entreprise du secteur biomédical pourrait apporter des bienfaits à l’humanité avec son cœur artificiel autorégulé, mais il m’a toujours semblé que ce genre de société n’avait rien à faire en Bourse.
Même à l’époque où les investisseurs se battaient pour acquérir l’action avec un cours de Bourse largement au-dessus des 100 €, je restais réticent. Encore une fois, pas parce que je doutais de la qualité de la technologie développée ou de son utilité, mais parce que j’ai toujours été persuadé que la place de Carmat était plutôt dans le monde du non coté, (ou private equity), plutôt que dans celui du coté.
Certes, l’autorisation de la commercialisation de son dispositif obtenue en 2020 auprès de l’Union Européenne avait fait bondir son cours de Bourse de 38 %.
Mais depuis, les derniers épisodes du dossier me laissent droit dans mes bottes…
Carmat est à court de financements
Le 25 septembre dernier, lors de la publication de ses résultats semestriels, la société a annoncé une perte nette de 26,7 M€, avec une situation financière si tendue qu’elle ne dispose de trésorerie que jusqu’à fin octobre.
Ces difficultés financières sont dues principalement à des perturbations d’approvisionnement, comme l’a déclaré Stéphane Piat, le Directeur Général de Carmat :
« Au cours du premier semestre, la montée en cadence de la production que nous anticipions a été significativement perturbée par des problèmes d’approvisionnement fournisseurs. Faute d’un nombre suffisant de prothèses, la demande des hôpitaux a été générée tardivement, ce qui explique un chiffre d’affaires limité sur la première moitié de l’année. »
Une annonce qui a provoqué une violente baisse du titre de plus de 50 %. Actuellement, l’action Carmat (FR0010907956 – ALCAR) est même proche de son plus bas niveau depuis 52 semaines. Il y a quelques jours, la société a évoqué une levée de fonds de 7 M€ auprès d’investisseurs historiques, sans que le nom d’Airbus, l’un des principaux actionnaires, ne soit cité.
Cours de l’action Carmat en 2023. Source: Investing.com
C’est une bonne nouvelle, sauf que cet argent devrait permettre au groupe de tenir jusqu’à début janvier seulement. Malgré la promesse d’une plus grande discipline financière de la part de la direction, il manque encore quelque 50 M€ pour tenir jusqu’à fin octobre 2024.
Mais comment trouver cet argent ? Via une nouvelle levée de fonds ultra dilutive, alors que la capitalisation boursière n’est que de 81 M€, ou en ayant recours à un financement de type Ocabsa, encore plus dévastateur pour l’actionnaire individuel ? (si le thème des financements ultra spéculatifs vous intéresse, j’aborde le sujet dans cette vidéo qui date de janvier 2023 ).
Difficile de répondre, mais force est de constater que je continue à rester à l’écart de ce dossier.
D’ailleurs, je ne suis pas le seul. Oddo, le broker bien connu, estime que le titre pourrait rester sous pression à court terme, tant que la visibilité financière n’est pas nettement améliorée.
Un bon conseil donc : restez à l’écart de l’action Carmat …
J’y ai cru comme d’autres sur cette valeur depuis début janvier 2014 avec un achat de 20 titres acquis à 117 euros.
J’en ai au 07/11/2023 1500 titres à PR 19,94€ et PR actualisé 25,35 € suite à mes arbitrages. (pondération dans mon portefeuille: 6,5%)
A 88 ans il ne me reste plus que l’espoir d’un devenir meilleur.
J’ai les mêmes soucis avec ATOS et WORDLINE accouchée d’ATOS avant le départ de son PDG.
900 ATOS à PR 16,29 € et PRA 29,3 € ainsi que toutes les autres :
1100 ORPEA , 25000 DBT, 30000 IMPLANET, 5000 PRODWAYS, 10000 PHARNEXT.
Mais, au delà de mes aléas boursiers, je dis merci pour les bons conseils d’Erick Lewing que je suis particulièrement depuis longtemps