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OPmobility : cap sur les Etats-Unis

By 20 janvier 2025One Comment

Face à la crise du secteur automobile en Europe, OPmobility mise sur une expansion stratégique outre-Atlantique. La fin des mesures gouvernementales favorisant les véhicules électriques, qui profitaient principalement à ses concurrents, va ouvrir de nouvelles opportunités pour l’équipementier. De plus, la nouvelle gamme de produits innovants que la société a développée pourrait en faire un acteur incontournable du marché américain.

 

 

Comme beaucoup d’entreprises européennes, OPmobility ne compte pas se limiter à l’économie atone du Vieux continent.

L’herbe est plus verte outre-Atlantique, avec un PIB par habitant désormais près du double de celui des Français ? Qu’à cela ne tienne : l’ex-Plastic Omnium se voit comme le plus américain des équipementiers automobiles européens.

Au CES de Las Vegas, il a multiplié les annonces et les appels du pied auprès des constructeurs américains pour se rendre indispensable, tout en menant une opération séduction auprès des pouvoirs publics.

 

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Avec la carrosserie intelligente présentée au CES, OPmobility démontre que son activité historique cache un savoir-faire de haute technologie. Photo :OPmobility

 

OPmobility joue la partition de Washington

Après l’IRA de Joe Biden, qui était un programme de protectionnisme d’ampleur inédite sous couvert de lutte contre l’inflation, le programme « MAGA » (Make America Great Again) de Donald Trump ne représente pas un changement de doctrine majeur. Les Etats-Unis laissent encore leur porte ouverte aux entreprises étrangères, à condition qu’elles prouvent que leur activité profite plus à l’Oncle Sam qu’à leur pays d’origine.

En mettant en avant la taille de ses équipes locales, avec plus de 3 500 salariés répartis sur 13 sites de production aux Etats-Unis, OPmobility affiche clairement son intention de se conformer à toutes les demandes de Washington.

Pour le Français, le jeu en vaut la chandelle.

Alors que les constructeurs automobiles européens broient du noir, leurs concurrents américains sont en pleine santé. Grâce à la demande en pickups et en véhicules hybrides, ils ont vu leurs ventes augmenter l’an passé : près de 16 millions de voitures neuves ont été vendues, dont 1,3 million de véhicules électriques.

Un chiffre à comparer avec l’atonie du marché tricolore, où à peine 1,72 million de voitures ont été vendues (-3,2 % sur un an), revenant au niveau de la crise pétrolière des années 1970. Tandis que le reste de l’Europe ne fait guère mieux (-2 % à fin novembre), s’exposer au marché américain qui pèse plus de 364 Mds$ par an est une question de survie pour les équipementiers comme OPmobility.

Aujourd’hui, OPmobility compte parmi ses clients les Big Three américains que sont GM, Ford et Chrysler. Il fournit également les usines des grands constructeurs allemands (BMW, Volkswagen) implantés sur place. Le Français s’octroie ainsi près du tiers du marché sur ses produits phares, et génère déjà 15 % de son chiffre d’affaires mondial aux Etats-Unis.

Même le changement de couleur politique de la Maison Blanche n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour l’équipementier.

Alors que Donald Trump a promis de mettre fin à l’aide fédérale pour l’achat de véhicules électriques mise en place par Joe Biden, la disparition de cette subvention devrait principalement provoquer un report des ventes sur les modèles thermiques – le terrain de jeu historique d’OPmobility. D’autant que cette mesure d’économie toute trouvée aura un adversaire de taille : Elon Musk, le patron de Tesla. Grand bénéficiaire de ces aides, sa nomination dans le futur gouvernement est censée lui permettre de guider les choix de la nouvelle administration quant aux dépenses à couper. Avec 50 % du marché du véhicule électrique aux Etats-Unis revenant à son entreprise, nul doute que le milliardaire usera de tout son pouvoir pour maintenir le statu quo.

 

Au-delà des réservoirs d’essence

La spécialité d’OPmobility était historiquement la fabrication de réservoirs de carburant. Au fil de la diversification du catalogue, cette activité ne représente plus qu’un quart du chiffre d’affaires global.

Valoriser le savoir-faire et les lignes de production le plus longtemps possible serait donc une excellente nouvelle pour les actionnaires, mais les trois quarts du chiffre d’affaires ne disparaîtront pas en cas de migration accélérée vers la voiture électrique.

Des hayons ultra-légers qui limitent la consommation de carburant aux pare-chocs intelligents bardés de capteurs, en passant par les phares dynamiques anti-éblouissement, OPmobility a multiplié les démonstrations pour prouver qu’il est plus qu’un fabricant d’équipements pour moteurs thermiques. Il peut déjà s’enorgueillir d’avoir convaincu Tesla pour la fourniture de « modules frontaux », dans le cadre d’un accord initialement tenu secret. Pour répondre à la demande du constructeur texan, OPmobility a réussi à faire sortir de terre une usine en seulement six mois, pour un rythme de production annualisé de 200 000 modules.

Et si la voiture thermique et la voiture électrique ne s’avéraient pas suffisantes pour assurer l’avenir du groupe, OPmobility est également l’un des pionniers de la voiture à hydrogène. Depuis plusieurs années, le Français travaille avec l’Allemand ElringKlinger à l’élaboration d’un ensemble technique permettant d’offrir aux constructeurs tout le nécessaire pour convertir rapidement à l’hydrogène leurs véhicules, à l’instar de ce qui a été fait avec la voiture électrique. Un pari de plus long terme, mais qui a pour avantage de donner aux deux équipementiers alliés dans le cadre de la co-entreprise EPKO une longueur d’avance sur le reste du marché.

Cette politique volontariste de croissance devrait, selon la direction, permettre à OPmobility de doubler son activité aux Etats-Unis. De quoi redonner espoir aux actionnaires qui ont subi une perte de -55 % sur cinq ans malgré des ratios boursiers encore généreux (PER de 10 et capitalisation de 1,6 Md€).

 

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-55 % sur cinq ans, mais +38 % sur deux mois : signe d’une inversion de tendance pour le titre OPmobility ?

Etienne Henri

Etienne Henri est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l'industrie pétrolière, puis l'électronique grand public. Aujourd'hui dirigeant d'entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l'intérieur les opportunités d'investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.

1 commentaire

  • Avatar RICHARD dit :

    Je me suis fait avoir en achetant trop haut
    puisque les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ,
    mais j’ai confiance en une remontada partielle
    et suis plutôt convaincu par l’article qui place Opmobility
    dans le sillage de MAGA piloté par E.Musk

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