Alors qu’en France, les marchés financiers hésitent entre prudence et volatilité, les investisseurs se voient forcés de composer avec les incertitudes économiques, les tensions politiques autour du vote du budget 2025, et les risques géopolitiques qui subsistent à l’international. Globalement, les perspectives de croissance restent mitigées. Un seul conseil : affûtez votre stock picking ! C’est le meilleur moyen de vous assurer que votre investissement sera correctement rémunéré, et de vous exposer à un risque acceptable.
Acheter des valeurs décotées n’est jamais aussi excitant que de participer à une vague d’euphorie haussière. L’engouement médiatique est absent, et la patience est de mise avant de matérialiser des gains. Mais cela reste la meilleure manière de s’assurer que la revente se fera à un prix supérieur au cours d’achat. Nous allons analyser aujourd’hui 3 valeurs françaises qui ont souffert en Bourse ces derniers mois, mais qui méritent toute notre attention.
JCDecaux mise sur la prudence
JCDecaux ne profite pas du grand bouleversement du secteur de la publicité. Pour la première fois, le marché de la communication extérieure devrait dépasser celui de la presse écrite. Mais le spécialiste des affichages extérieurs voit le verre à moitié vide et a attiré l’attention des marchés sur les « incertitudes macroéconomiques telles que les débats budgétaires en France et au Royaume-Uni ».
Elles ont poussé la direction à revoir les objectifs de croissance à la baisse : alors que le groupe avait réussi à voir ses revenus augmenter de plus de 12 % sur les trois premiers trimestres, il table désormais sur une croissance à un chiffre. Nerveux, les marchés ont renvoyé le titre sous les 15 €. Avec un PER inférieur à 12, la sanction est particulièrement brutale et l’action redevient peu chère dans une optique de long terme.
Scor se veut optimiste
Scor a essuyé une perte nette de 117 M€ au troisième trimestre, contre un bénéfice de 147 M€ sur la même période l’an passé. Le réassureur voit ses comptes se maintenir dans le rouge après un deuxième trimestre durant lequel le résultat net était déjà en territoire négatif (-308 M€). Mais ces pertes constatées sont surtout le reflet d’une remise à plat des hypothèses autour de la division « vie et santé », qui a eu un impact négatif de -163 M€ sur le trimestre.
Ce nettoyage mené à bien, le groupe prévoit de conserver un ratio de solvabilité au-dessus des 200 % (contre 192 % attendus par le marché), et de maintenir son dividende. Une perspective d’autant plus réjouissante qu’en parallèle, la réassurance « dommages et responsabilité civile » se porte bien.
OPMobility se distingue dans l’automobile
OPMobility (ex-Plastic Omnium) fait cavalier seul en affichant de bons résultats trimestriels dans un secteur de l’équipement automobile sinistré. Parmi les trois grands équipementiers français, le groupe est le seul à ne pas avoir été contraint de revoir ses résultats à la baisse. Il se paye même le luxe de publier un chiffre d’affaires en hausse de +4,7 % sur un an, s’offrant une surperformance de 9,5 points par rapport à son marché de référence.
Les principaux indicateurs financiers (marge opérationnelle, résultat net part du groupe, cash flow libre et dette nette) devraient tous s’améliorer cette année. La performance est remarquable sachant que la production automobile s’inscrit en baisse de -6,9 % par rapport à 2023.