Elections américaines : les 5 gagnants en cas de victoire de Trump

Après le retrait de Joe Biden, l’issue de l’élection présidentielle américaine est plus incertaine que jamais. Alors qu’il est désormais clair que le scrutin se jouera entre Donald Trump et Kamala Harris, l’un comme l’autre ont toutes leurs chances de l’emporter. Aujourd’hui, nous passons en revue les points les plus saillants du positionnement politique de Donald Trump et les valeurs qui pourraient en profiter.

Depuis le retrait de Joe Biden, et signe que tous les revirements restent possibles à deux mois de l’échéance du 5 novembre, le site de paris en ligne Unibet, qui couvre l’élection, offre une cote identique pour les paris sur une victoire démocrate ou républicaine. 

 

Les bookmakers (ici Unibet) jugent équiprobables les victoires démocrates et républicaines

 

Pour autant, si les deux candidats ont des chances équivalentes de l’emporter, les conséquences économiques seront bien différentes en fonction du résultat du suffrage.

Les programmes de Donald Trump et Kamala Harris se sont déjà cristallisés en fonction de leurs différences plus que de leurs points communs, et risquent fort de se radicaliser un peu plus dans la dernière ligne droite.

Aujourd’hui, nous passons en revue les points les plus saillants du positionnement politique de Donald Trump. Si vous vous sentez l’âme de parier sur une victoire du camp républicain, vous pouvez mettre en place un Trump Trade en mettant en portefeuille ces cinq valeurs qui pourront s’envoler lors de sa seconde législature.

Les cryptos : nouvelle coqueluche de Trump 

Le temps où Donald Trump pourfendait les cryptomonnaies est révolu. Le candidat se fait désormais le chantre du Bitcoin et autres jetons virtuels. Il a même mentionné, dans sa déclaration de patrimoine, détenir pour plus de 1 M$ d’Ethereum – un choix étonnant alors que le créateur de l’ETH,  Vitalik Buterin, a publié au printemps une tribune appelant les électeurs à « ne pas choisir pour qui vous votez en fonction de qui est ‘pro-cryptos' ».

Converti aux monnaies électroniques, Donald Trump souhaite désormais rapatrier le centre de gravité du Bitcoin aux Etats-Unis. Il veut des jetons numériques « minés, frappés et fabriqués » en Amérique.

Aujourd’hui, la production de Bitcoin est affaire d’investissements fixes (acheter les machines qui permettent le minage) et variables (payer la location des data centers, et, surtout, l’électricité consommée). Ironie de l’histoire, la fabrication de machines de minage est aujourd’hui dominée par la Chine. C’est Bitmain, une entreprise basée à Pékin, qui s’accapare 90 % du marché de ces ordinateurs spécialisés, et qui profitera des flux acheteurs de matériel si les Etats-Unis redeviennent une terre de minage.

En revanche, des entreprises locales sont bien positionnées pour profiter de l’arbitrage entre coût de l’énergie et prix de vente du Bitcoin. Core Scientific (Nasdaq : CORZ), basée au Texas, en fait partie. Installée au plus près des producteurs d’énergie texans, elle se positionne même comme un acteur de stabilisation de la grille électrique, en éteignant ses serveurs lors des pics de consommation, et en les rallumant lorsque l’énergie est en surproduction à cause des sources renouvelables intermittentes.

 

Le minage de Bitcoin « Made in USA » fait partie des nouveaux projets de Donald Trump, et peut jouer un rôle vertueux de stabilisation de la grille électrique (photo : Core Scientific) 

 

Drill, Baby, Drill ! 

Fidèle aux habitudes du parti républicain, Donald Trump est sensible à la problématique d’approvisionnement en énergie de l’économie… et y répond, de manière très conventionnelle, en soutenant l’industrie pétrolière.

Il ne fait guère de doute que, s’il remporte la victoire, il ne manquera pas de marquer sa différence avec Joe Biden en permettant la reprise de forages exploratoires et l’exploitation de nouveaux puits.

Dans l’immédiat, parier sur les producteurs pétroliers est prématuré : nous sommes en 2024, le sous-sol américain est exploité depuis plus d’un siècle, et le temps où un puits de pétrole pouvait être inauguré en quelques mois est terminé. Même en cas de changement de couleur politique à Washington, il faudra des années avant que les nouvelles dispositions ne se traduisent par une augmentation significative du nombre de barils produits aux Etats-Unis.

En revanche, l’exploration pourra reprendre bien plus rapidement. Les sociétés parapétrolières seront donc les premières à bénéficier d’un relâchement des contraintes environnementales. Parmi elles, Schlumberger (NYSE : SLB) et Halliburton (NYSE : HAL) ont les moyens techniques et financiers pour répondre en quelques mois à une multiplication des demandes de forages exploratoires. TechnipFMC (NYSE : FTI), cotée aux Etats-Unis depuis qu’elle s’est séparée de Technip Energies, n’aura aucun mal à vendre ses activités de services et son matériel d’automatisation pour moderniser les forages.

 

Les forages mobiles vaudront de l’or en cas de victoire de Trump (photo : SLB)

 

Les banques, grandes gagnantes d’un assouplissement législatif 

Donald Trump est partisan de la dérégulation bancaire et des dépenses fédérales à tout-va. Son second mandat ne fera pas exception, avec un programme de dépenses estimé à plus de 4 000 Mds$, soit l’équivalent de la totalité de la dette française.

Entre le retour inévitable de la planche à billets et l’assouplissement des contraintes qui pèsent sur les établissements bancaires, une nouvelle période d’argent facile devrait s’ouvrir pour les banques – tout du moins celles qui seront dans les petits papiers de Washington…

Ne prenez pas de pari contrarien sur les petites banques régionales qui sont, en cette rentrée, à deux doigts de la faillite. Même un gouvernement pro-business ne pourra nécessairement les renflouer à temps, et Donald Trump n’a pas pour coutume de sauver la mise des entreprises les plus faibles d’un secteur.

Investissez plutôt sur les établissements déjà en bonne position qui pourraient voir leur rentabilité augmenter encore. Avec une capitalisation boursière de 200 Mds$, Wells Fargo (NYSE : WFC) fait partie des établissements qui ont le plus à gagner d’une victoire républicaine. D’une capitalisation boursière représentant seulement 11 fois les bénéfices, soit 30 % de moins que sa rivale Goldman Sachs, son titre est déjà peu cher par rapport à son secteur d’activité. Le groupe est déjà dans une dynamique de croissance à deux chiffres (+14 % au dernier trimestre), et ne pourra que bénéficier d’un relâchement des contraintes de solvabilité qui pèsent sur les établissements too big to fail. 

Ces cinq entreprises devraient voir leur cours exploser à la hausse en cas de victoire de Donald Trump. Vous préférez miser sur une victoire des Démocrates ? Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir notre Harris Trade.