Selon sa nouvelle politique de rémunération, le groupe Axa proposera le versement d’un dividende de 1,98 € par action au titre de l’exercice 2023, soit une hausse de +16 % par rapport à 2022. Dans le même temps, un programme de rachat d’actions financé par une enveloppe de 1,6 Md€ va être lancé…
Alors que les indices mondiaux sont sur leurs plus-hauts historiques, placer des liquidités pour le long terme devient un exercice périlleux. Investir sur les valeurs en haut de cycle comme le luxe ou l’aéronautique présente un risque de moins-value important. Dans le même temps, jouer la recovery des dossiers massacrés par la hausse du prix de l’argent est un jeu dangereux si la Banque centrale européenne tarde à baisser ses taux directeurs.
Aussi, les investisseurs doivent profiter sans hésiter des quelques valeurs de rendement qui restent sur la place parisienne. Les entreprises rentables, offrant une bonne visibilité sur leur activité pour les cinq prochaines années, et capables de rémunérer généreusement leurs actionnaires se font rares… et sont d’autant plus précieuses.
L’assureur Axa a confirmé, lors de l’annonce de ses résultats annuels, qu’il entre dans cette catégorie.
Si certains analystes chagrins ont pu déplorer la croissance molle du groupe l’an passé, les investisseurs avisés y ont vu la preuve de la résilience de son modèle d’affaires quel que soit l’environnement monétaire – un avantage indéniable pour qui compte rester actionnaire sur le moyen/long terme.
Mieux encore, la direction a confirmé son intention de rémunérer encore plus largement ses actionnaires, preuve que le groupe est non seulement ultrarentable, mais aussi capable de croître de manière organique.
Axa : un nouveau plan de croissance
Dans un contexte monétaire chahuté, Axa a réalisé d’excellents résultats sur l’exercice 2023. Malgré une hausse importante du coût des catastrophes naturelles en France (450 M€ sur l’année), le groupe a engrangé un résultat net de 7,2 Mds€, en hausse de 8 % par rapport à 2022.
Le résultat opérationnel, qui a atteint les 7,6 Mds€ (+6 % sur un an), dépasse même la promesse faite par la direction en début d’année qui était d’atteindre les 7,5 Mds€.
Son directeur général, Thomas Buberl, a pu se féliciter du succès du plan stratégique 2022-2023, qui a atteint ses objectifs, et annoncer dans la foulée un nouveau plan nommé « Unlock the Future ». Portant sur les exercices 2024 à 2026, il a pour objectif d’assurer « une croissance soutenue et prévisible en termes de résultats opérationnels, de génération de trésorerie, et de capital ».
La direction a communiqué des objectifs précis, avec une croissance du résultat opérationnel par action de 6 % à 8 % en rythme annualisé (+19 % à +26 % sur trois ans), une rentabilité opérationnelle des capitaux propres comprise entre 14 % et 16 %, et le maintien du ratio de solvabilité 2 autour de 220 %.
Ces chiffres permettent aux actionnaires d’avoir une excellente visibilité sur la rentabilité à venir de leurs investissements dans Axa – d’autant que leur rémunération a également fait l’objet d’un engagement fort.
Les actionnaires raflent la mise
Durant les prochains exercices, l’assureur a prévu de reverser aux actionnaires les trois quarts de ses bénéfices. La ventilation de cette rémunération est déjà actée, avec un détachement de dividendes correspondant à 60 % des bénéfices distribuables, et des rachats d’actions pour 15 % additionnels.
Effet immédiat de cette nouvelle politique de rémunération : le groupe proposera le versement d’un dividende de 1,98 € par action au titre de l’exercice 2023, soit une hausse de +16 % par rapport à 2022. Dans le même temps, un programme de rachat d’actions financé par une enveloppe de 1,6 Md€ sera lancé.
Les investisseurs profiteront donc, dès cette année, d’un coupon représentant 6,1 % de la valeur de l’action, et d’une réduction du nombre d’actions en circulation de 2,2 % ce qui viendra améliorer les ratios boursiers toutes choses égales par ailleurs.
Pour justifier ce retour massif d’argent aux actionnaires, le groupe a communiqué sur la maturité du modèle d’affaires. Axa peut désormais s’appuyer sur des sources de revenu parfaitement équilibrées, avec une répartition quasi-égale entre services aux entreprises et aux particuliers.
La hausse du coût des périls secondaires (feux, inondations, sécheresse) a été compensée par la baisse de sinistralité dans l’activité de réassurance d’Axa XL. Dans le même temps, après l’arrêt des contrats en santé à l’international, les ventes en France sont reparties sur une trajectoire de croissance. Les primes perçues ont augmenté de 4 %, et le nombre net de contrats a même connu une hausse de plus de 425 000 l’an passé – un record depuis dix ans.
Le pari de la croissance organique
Les investisseurs à la recherche de croissance effrénée pourraient déplorer que la forte rémunération de l’actionnariat empêche le groupe de financer sa croissance externe. Il est vrai qu’en redistribuant chaque année les trois quarts de la cagnotte engrangée, la direction se prive de munitions pour procéder à des rachats volontaristes.
En parallèle, le coût de l’argent exigé par les prêteurs sur les marchés vient rendre l’émission de dette pour financer la croissance externe bien moins intéressante que durant les années 2010. Ses obligations perpétuelles Tier 1 s’échangent actuellement sur les marchés secondaires sur la base d’un coupon de 6,2 % par an, ce qui limite mécaniquement les cibles potentielles à celles capables de générer un retour sur capitaux significativement supérieur à ce plancher.
Cet assèchement relatif des relativités disponibles aura pour effet vertueux d’obliger la direction à procéder avec discernement lors des opérations de croissance externe. Pas question de s’endetter à tout-va pour tenter de se faire plus gros que le bœuf. Même si le rachat du groupe XL en 2018 a finalement été bien digéré dans les comptes, le gigantisme du chèque signé à l’époque (15,3 Mds$) et l’incertitude que représentait le rapprochement soudain des métiers d’assurance et de réassurance serait moins acceptable aujourd’hui.
Axa évitera ainsi de tomber dans le piège si fréquent de l’hubris des groupes tricolores à succès, qui a emporté Vivendi, Atos, et autre Altice.
Les investisseurs à la recherche de profits rapides et d’entreprises qui promettent un doublement de leur taille en trois à cinq ans passeront leur chemin… et laisseront leur place à ceux qui réalisent qu’un retour sur investissement de 8 % à 9 % par an permet de doubler sa mise en à peine huit ans, avec un risque de perte de capital réduit. Une promesse idéale pour faire fructifier un patrimoine à moyen terme en toute tranquillité.
j’aimerais savoir la date de détachement et de paiement du dividende AXA MERCI
quel est la date du versement du dividende