Les biotechs n’ont pas beaucoup brillé sur les marchés depuis la fin de la période Covid. Investir en Bourse sur ces valeurs n’est pas sans risque : Eric Lewin souhaite mettre les investisseurs particuliers en garde sur ces sociétés souvent compliquées à analyser, et qui ont fait perdre beaucoup d’argent à leurs actionnaires…
S’il est un secteur en Bourse qui reste vraiment sous pression depuis des années , c’est bien celui des valeurs biotechnologiques.
En effet, lorsqu’on regarde par exemple l’indice Next Biotech, il y a de quoi être stupéfait par ses contre-performances.
Il a ainsi cédé 33 % en l’espace de trois ans, quand dans le même temps, le CAC 40 prenait 34 %. Le secteur a vraiment été massacré…
Sur la cinquantaine d’entreprises composant l’indice, deux ont été liquidées, à savoir Lysogène et Pixium Vision, tandis que douze sociétés ont perdu plus de 90 % de leur valeur, parmi lesquelles Neovacs, Pharnext ou encore Biophytis avec des baisses supérieures à 99 %…
Seulement quatre d’entre elles sont en territoire positif sur la période, ce qui prouve la grande problématique de ce secteur, pourtant si important pour les avancées médicales de toute sorte.
Globalement, ces entreprises n’ont pas délivré de performances intéressantes. Certaines ont même connu des échecs successifs sur leurs différentes molécules, ce qui a entraîné des problèmes de crédibilité et de financement… ainsi, pour pouvoir continuer ou espérer survivre, beaucoup d’entre elles ont fait des placements de type Ocabsa, ce qui leur a permis de tenir… tout en ruinant leurs actionnaires !
Je ne cesse d’ailleurs de combattre ces produits de financement ultra spéculatifs. Je pense même que les biotechnologiques n’ont strictement rien à faire en Bourse.
Biotechs : des procédures longues, une analyse complexe
En fait, quand un laboratoire souhaite sortir un médicament, il doit passer par différentes phases jusqu’au lancement effectif… La procédure peut prendre dix ans, du lancement de la seule molécule à la commercialisation. Tout commence avec la phase I, censée évaluer la sécurité du médicament. Elle comporte une analyse clinique sur vingt à cent bénévoles. La phase II, elle, est plutôt celle de l’efficacité et de l’évaluation de la qualité sur un échantillon plus important, entre cent et trois cents personnes. Les évènements s’accélèrent en phase III, où l’on mesure l’intérêt thérapeutique du médicament sur un échantillon de plusieurs milliers de personnes, ce qui coûte en général une fortune.
Mais outre l’aspect financier, je considère que les biotechs n’ont pas leur place en Bourse car les actionnaires sont bien souvent des profanes, incapables d’analyser à leur juste valeur telle ou telle avancée.
J’ai toujours dit que si l’on n’était pas médecin, chercheur ou pharmacien il était impossible de savoir si telle ou telle molécule avait une vraie justification thérapeutique.
Peu d’individus n’ont pas été séduits par le cœur artificiel de Carmat, mais nombreux ont été déçus par le parcours boursier apocalyptique de l’action de cette société…
Evolution de l’action Carmat depuis 2023. Source: Investing.com
De même, si je vous parle d’un médicament pour soigner la sclérose en plaques, vous allez me regarder avec des yeux ébahis sans savoir si les développements de la molécule vont dans le bon sens.
Le private equity n’a pas cet écueil, dans la mesure où les investisseurs, surtout dans les fonds biotechs, sont aidés par des médecins de grande qualité, plus aptes à juger de telle ou telle pathologie.
Voilà pourquoi je considère plus que jamais que ce secteur relève du non coté… Car encore une fois, c’est très souvent l’actionnaire individuel qui trinque, avec des moins-values pouvant mener les plus téméraires à la ruine totale.
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Votre opinion nous intéresse ! Que pensez-vous des biotechs ? Trouvez-vous normal que certaines d’entre elles soient cotées ? N’hésitez pas à nous faire part de votre opinion dans les commentaires !
Tout à fait d’accord avec Eric Lewin; les biotechs ne devraient pas être cotées. J’ai eu personnellement de nombreuses pertes avec ces sociétés et sans vouloir faire de jeu de mot, il faut y investir à dose « homéopathique »
Je partage, helas, complètement l’avis de votre expert, etant un investisseur amateurs je me suis laissé tenté de vous par deux biotech d’où deux catastrophes jusqu’à aujourd hui
je laisse toute fois stagner les qlq % de valeur qui me reste en espérant l’arrivée de la molécule miraculeuse….
Exemple chez Valneva…
Bravo pour cet article. Je suis 100% d’accord avec vous. Le processus est tellement long et incertain. Je suis agacé de voir régulièrement des articles sur la promotion des investissements biotechs
Cordialement,
Olivier G
Tout à fait d’accord avec toi Eric.
Le jeu pour l’actionnaire n’en vaut pas la chandelle.
C’est souvent à son détriment !
C’est encore pire que le casino
Bonjour,
Etant actionnaire depuis de nombreuses années sur une dizaine d’actions dans ce secteur, je vous confirme que je n’ai, à ce jour aucun retour sur mes investissements qui demandent régulièrement de remettre au pot et je me retrouve avec des résultats sur beaucoup de lignes à -90% (voir plus). Aujourd’hui je n’ai plus qu’à me couper un bras pour récupérer le solde ou à continuer à suivre les augmentations de captal.
Investir dans les biotechs n’est pas anodin.
On prend un risque pour une société avant-gardiste pour avant tout guérir d’une maladie.
Cet investissement doit se faire sur le long terme et croire en la thérapie.
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Bonjour, je suis 100% d’accord avec vous
Toutefois il faut remarquer que certaines Stés sont honnêtes avec leurs actionnaires – Ex. Carmat – le problème survenu est indépendant de la volonté de la Sté et l’actionnaire savait parfaitement que certains aléas pouvaient survenir. En revanche, l’attitude de Pharnext est tout autre et s’apparente à de l’escroquerie. Comment le gendarme de la bourse peut-il accepter qu’une Sté fasse autant de regroupements jusqu’à ruiner complètement ses actionnaires sans la moindre vergogne…..
Bonjour, je suis 100% d’accord avec vous,
Je me suis fait avoir par Pharnext, avec son PDG qui n’a aucun scrupule à s’enrichir en escroquant les petits actionnaires sous formes d’augmentation de capital. Ce Mr possède d’ailleurs plusieurs sociétés, ou il pratique les mêmes méthodes, et ou les services de surveillance de la bourse ne disent mot et laisse faire en toute impunité. Bravo la France….