Plébiscité pendant les périodes de confinement, le e-commerce n’a pas su convaincre les investisseurs à plus long terme. Dès la fin de la pandémie, pertes de rentabilité et baisses de cours ont ramené les acteurs de la vente en ligne à la dure réalité : on ne gagne pas beaucoup d’argent dans ce secteur. Showroomprivé.com en sait quelque chose…
Parmi les valeurs totalement laissées de côté par les investisseurs cette année figurent de nombreux acteurs du e-commerce, comme Showroomprivé.com (FR0013006558 – SRP), dont la capitalisation est revenue à seulement 128 M€.
Il est loin le temps où l’on évoquait une valorisation supérieure au milliard d’euros. Mais c’est ainsi… Les investisseurs laissent de côté cette société créée en 2006, devenue l’un des pionniers de la vente de détail en ligne, avec de solides parts de marché dans le textile.
Bien sûr, les marques commercialisées via cette plateforme ne sont pas dans l’univers du luxe pur. C’était l’une des questions que j’avais posées à David Dayan, le patron du groupe, mais celui-ci m’avait opposé une fin de non-recevoir, me disant que les Hermès ou autres LVMH ne passaient jamais par ce type de canal.
Showroomprivé.com, cela reste tout de même un groupe réalisant près de 680 M€ de chiffre d’affaires (estimation 2023), basé sur trois piliers que sont SRP/Saldi Privati, Beauté Privée, et enfin The Bradery pour la mode premium et jeune.
Le e-commerce ne rapporte pas
Le groupe s’est lancé depuis 2017 dans le dropshipping (en français livraison directe), système de vente sur Internet dans lequel le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. Avec cette stratégie, SRP économise tant sur le stockage que sur la logistique. Une avancée importante qui devrait permettre au groupe de gagner en rentabilité, alors que c’est vraiment l’un de ses points faibles.
Si l’on se base sur les estimations 2023, la marge d’exploitation ne devrait pas dépasser les 3 % cette année, tandis que la marge nette sera comprise entre 0 % et 0,5 %. Avouez que cela fait peu, même si c’est une grande tendance pour le monde du e-commerce. On ne gagne pas beaucoup d’argent dans ce secteur…
D’ailleurs, si vous observez à la loupe les comptes d’Amazon, le leader mondial incontesté et incontestable du secteur, vous vous apercevrez que l’ensemble de sa rentabilité provient bien entendu du cloud, c’est-à-dire l’informatique en nuage, et absolument pas de la vente en ligne.
Grâce à différentes levées de fonds, SRP est gorgée de cash, avec une trésorerie nette dépassant les 25 M€, ce qui lui donne des marges de croissance externe notamment. Reste à reconstruire l’image boursière de la société, alors que l’action n’a cessé de dévisser ces dernières années, avec notamment une division par quatre en l’espace de trois ans (voir graphique ci-dessous).
Un dossier intéressant malgré tout
Le dossier mérite d’être redécouvert, alors que son flottant dépasse les 50 %. La famille Dayan, fondatrice de la société, détient 40,9 % du capital aux côtés de Carrefour avec 8,7 %, entré à des niveaux stratosphériques. Le titre reste comme l’ensemble du secteur sur des niveaux de valorisation assez faibles, avec notamment une VE/CA de 0,1 ou encore une VE/EBE de l’ordre de 3…
Avouez que ce n’est pas cher, mais c’est la rançon de la gloire pour un secteur dont les marges restent très faibles. Si le groupe arrive à maîtriser ses coûts tout en augmentant ses marges, le pari sera gagné avec un doublement possible des cours…
Article intéressant, merci
Vous omettez une filiale importante dans le groupe SRP dont le trend de croissance de +84% cette année s’oriente vers un CA de 105M€ avec un positionnement prix double de celui du mass market adressé par Showroomprivé.
En effet, The Bradery a été acquis pour 10M€ il y a 2 ans permettant la segmentation premium de l’offre de SRP Groupe. Ainsi, les marques haut de gamme ont un canal de ventes privées dédié qui ne cannibalise pas leur image de marque avec celle du mass market de showroomprivé. En valeur, ses marges sont bien supérieures. la croissance extraordinaire rien qu’en France pour le moment permet enfin à SRP groupe d’avoir une offre complète. Ces marges garantissant la rentabilité et le business model, assis sur l’organisation opérationnelle de Showroomprivé (logistique, commerciale), nécessitant alors
nécessitant alors des investissements moindres pour croître en France et en Europe.
La croissance de 84 % n’est évidement pas éternelle …de plus le plus important et bien mis en valeur dans l’article c’est la rentabilité …Les dirigeants (ou le) nous vendent des projets a défaut de rentabilité …par le passé beauté privée …aujourd’hui the bradery …demain .? en attendant le cash diminue d’année en année la valo n’est pas la …patience …Amusant de se rappeler il y a 3 ans Mr Petit nous annoncer que la société avait une valeur supérieur a un cours de 4 euros (bien supérieur si mes souvenirs sont bons …article de presse) et une revente quelques mois après de ses titres aux alentours de 1 euros …Patience c’est malheureusement le seul mot …