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Bénéteau coule à pic (pour l’instant)

By 6 octobre 2023One Comment

Malgré la confiance affichée pour la fin de l’année dans le dernier communiqué de presse du groupe, les investisseurs ne croient plus en Bénéteau. Le fabricant de voiliers et autres yachts a enregistré une forte baisse à la Bourse de Paris ces derniers jours, après une mise en garde sur les résultats attendus l’année prochaine ; résultats qui devraient pâtir de la hausse des taux d’intérêt…

 

Le parcours du spécialiste de la plaisance Bénéteau (FR0000035164 – BEN) résonne comme une success story à la française.

L’entreprise familiale, fondée à la fin du XIXème siècle, est entrée dans l’Histoire au début des années 1980 en devenant le premier constructeur mondial de voiliers. Son introduction en Bourse a suivi en 1984.

Dans les années 1990, le groupe Bénéteau a poursuivi son expansion. Il a ensuite diversifié ses activités en se positionnant sur le marché des maisons modulaires et des véhicules sans permis.

 

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Le voilier Oceanis Yacht 54 de Bénéteau. Photo : beneteau.com

Aujourd’hui, la donne a bien changé : la société est en proie à de fortes turbulences boursières, avec un recul de plus de 15 % en l’espace d’une semaine.

 

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Il faut dire que la communication du groupe a laissé la communauté financière sur sa faim. Les résultats semestriels étaient pourtant plus que corrects, avec par exemple une marge opérationnelle ressortie à 15,9 %, donc nettement supérieure aux attentes, ou encore un free cash-flow de 56 M€, en nette amélioration.

Les planètes se sont alignées sur les six premiers mois de l’année, si bien que les guidances ont été relevées sur l’exercice actuel.

Le groupe prévoit maintenant un chiffre d’affaires en progression de 16 % à 1,8 Md€, accompagné d’un résultat opérationnel supérieur à 210 M€, alors qu’on attendait plutôt un niveau légèrement supérieur à 200 M€.

 

Bénéteau, un groupe solide et bien géré

Jusque-là tout va très bien… mais les prévisions sur 2024 ne sont pas des plus prometteuses, avec une demande bien orientée pour les grandes unités, mais plus compliquée sur les petites unités. Cela veut dire un exercice 2024 beaucoup plus agité.

Bien sûr, il n’y a pas péril en la demeure, dans la mesure où la récente transformation industrielle du groupe donne à Bénéteau une solidité qu’il n’avait pas avant. Mais s’il y a un fort ralentissement de la croissance sur le Vieux continent – ce qui est une certitude – cela risque de tanguer.

Les investisseurs ont donc préféré s’angoisser sur les prévisions 2024, plutôt que de se réjouir des résultats 2023. Le titre, comme de nombreuses small et mid caps, ne fait plus recette. Pourtant, il me semble qu’il est beaucoup trop tard pour le vendre.

Il est en effet revenu sur des niveaux assez abordables, avec un PER de 7, ou encore une VE/ROC inférieure à 4. Des niveaux rarement vus dans l’Histoire, mais compte tenu de la défiance sur le compartiment, restons encore un peu à l’écart et mettons la société dans nos radars.

Un jour peut-être, je vous recommanderai de l’acheter pour profiter de son statut d’action value. Après tout, avec quasiment 240 M€ de cash, la société reste extrêmement bien gérée.

Une aubaine, à l’heure de la forte remontée des taux d’intérêt.

 

Eric Lewin

Eric Lewin : Journaliste pour BFM Business et dans d'autres médias, conseiller pour un fonds Small Caps chez CFD Asset Management, responsable de la salle de marché chez EuroLand Finance, consultant pour dirigeants d'entreprise... Le parcours professionnel d'Eric Lewin est tout simplement remarquable – et représente un atout considérable pour vos investissements : un carnet d'adresses rempli, l'expérience de la réalité des publications de résultats, de la manière dont les "insiders" et les institutionnels fonctionnent...

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