Bien que les Etats-Unis s’éloignent temporairement de la crise budgétaire, le CAC40 s’essouffle. L’indice parisien a ouvert à 7 031 points ce matin, toujours freiné par un contexte macroéconomique défavorable. Sommes-nous partis pour quatre semaines de déprime sur les marchés ?
Le mois de septembre aura tenu ses promesses en termes de saisonnalité statistiquement défavorable pour les actifs à risque – et donc pour les indices, CAC40 en tête.
Malheureusement, octobre ne démarre pas franchement sous les meilleurs auspices. Et pourtant, les choses ne partaient pas si mal…
Hier matin, les futures sur indices étaient en effet teintés de vert pour saluer le compromis autour du financement de l’administration américaine. Enfin, si un shutdown a été évité (c’est-à-dire une fermeture des administrations faute de financement), la poussière a surtout été « planquée sous le tapis ». Car dans les faits, l’accord repose uniquement sur un report de 45 jours de la deadline. Rendez-vous est pris à la mi-novembre !
Deux grains de sable sont venus s’ajouter à cela.
Primo, le fait est que cette « bonne » nouvelle s’est traduite par de nouveaux sommets sur les rendements obligataires (cf. ci-dessous le cercle jaune et le TNote poussant au-delà des 4,65 %).
Ce qui a d’ailleurs été amplifié par la publication d’indices manufacturiers US un peu plus résilients que prévu.
Secundo, le fait qu’à l’inverse, en Europe, ce n’était pas franchement la même histoire, avec la confirmation d’indicateurs macroéconomiques dégradés. La contraction confirmée des PMI en zone euro en témoigne, avec même une contraction du secteur manufacturier allemand légèrement plus marquée qu’initialement annoncé en septembre.
En découle une équation « croissance atone + taux longs élevés » difficile à résoudre, si ce n’est par le terme stagflation comme résultat. Genre d’environnement qui n’est statistiquement guère porteur pour les indices boursiers…
Cerise sur le gâteau, sur le CAC40, quelques imprévus en termes de newsflow corporate sont venus se greffer, en particulier sur Edenred (mais aussi, dans une moindre mesure hors de l’indice, sur Sodexo). La ministre déléguée en charge des PME, Olivia Grégoire, ayant évoqué l’idée d’un plafonnement des commissions sur les titres restaurant…
Biais baissier maintenu sur le CAC40
Graphiquement, après avoir attaqué la borne basse de son range de moyen terme la semaine dernière, le CAC40 a tenté un sursaut technique depuis la fin de semaine. Reprise intermédiaire qui, comme vendredi dernier, n’a toutefois pas permis à l’indice de reprendre la zone des 7 200 points (cf. flèche rouge ci-dessous).
Tant que cette zone de résistance intermédiaire n’est pas reprise, le risque baissier continue à dominer avec, sous les 7 000 points, la région des 6 800 points qui devrait alors être rapidement revue.
Alors que la saison des trimestriels va très vite débuter, et à l’image du nombre de gadins que l’on a déploré le mois dernier sur les small et mid caps françaises, j’ai franchement du mal à me dire que, dans le contexte macroéconomique actuel, de grosses surprises à la hausse vont suivre.
Biais baissier maintenu donc me concernant, probablement jusqu’à Thanksgiving, car en termes de saisonnalité, c’est plutôt après cette fête que l’environnement boursier est statistiquement meilleur.
Mais chaque chose en son temps, nous aurons largement l’occasion d’y revenir en temps voulu…