Les secousses du système bancaire américain vont-elles s’étendre durablement aux marchés européens et au CAC40 ? Alors que les banques du Vieux Continent commencent déjà à ressentir l’onde de choc, la question est de savoir si les mesures de sauvegarde suffiront pour résister au séisme et éviter une chute des marchés à une échelle plus globale.
Fin de semaine difficile pour les marchés qui se sont réveillés vendredi au son de la faillite de la SVB Financial (Silicon Valley Bank), la seizième banque américaine.
Si le gouvernement américain ne compte pas renflouer la banque, il s’est par contre déclaré prêt à garantir l’intégralité des dépôts de ses clients.
Comprenez : le management et les actionnaires qui ont spéculé plus que de raison sur les valeurs de la tech et les cryptos en sont pour leurs frais. Les clients devraient quand même s’en sortir.
Bref, le Trésor américain, par la voix de Janet Yellen, envoie d’une part un message clair aux spéculateurs de tout bord.
Et d’autre part, dans l’urgence, elle essaye d’ériger une digue pour empêcher la contagion au reste du système bancaire.
Il va sans doute falloir attendre quelques jours pour savoir si la digue va tenir ou pas. Sachant que deux autres banques ont déjà été emportées dans la tourmente ces derniers jours (Silvergate et Signature).
Kit de survie en milieu hostile
Personnellement, et étant donné la magnitude de la secousse tectonique, je resterai prudemment à l’écart des marchés – au moins jusqu’à la fin de la semaine, pour voir comment les choses évoluent et si d’autres dominos continuent de tomber.
En tant que mercenaire de l’analyse technique, je me dois quand même d’essayer d’évaluer les forces en présence et de voir où sont les lignes de défense des bulls (investisseurs haussiers) et des bears (investisseurs baissiers).
En deux mots : la première ligne de défense du CAC40 se situe dans la zone des 7 200 pts.
Le graphe ci-dessous est en unité de temps 1h. C’est fait exprès, car cela permet de bien cibler les réactions du marché.
Depuis début février, cette zone des 7 200 pts fait l’objet d’un bras de fer entre les acheteurs et les vendeurs.
A huit reprises (flèches jaunes), le CAC40 a vivement réagi sur ces niveaux. Et vendredi, alors que les mesures de sauvegarde des comptes des clients n’étaient pas encore connues, l’indice parisien a réussi in extremis à sauvegarder cette zone de support.
De plus, un autre support technique est en place depuis fin janvier : il s’agit du support d’impulsion S.I (rectangle vert) de l’indicateur de tendance MACD. Jusqu’ici les vagues baissières s’y sont toujours heurtées. S’en est suivi un rebond.
Donc, on récapitule :
- je recommande de ne rien faire pendant quelques jours en attendant de voir si la digue arrive à contenir l’onde de choc ;
- le support technique du CAC40 à surveiller se situe dans la zone des 7 200 pts avérés ;
- s’il craque, il y a un risque d’accélération rapide vers 7 100 pts dans un premier temps, puis vers le support des 7 000 pts si vraiment les choses s’enveniment.
Pour terminer, je vous propose une mise à jour de la vue long terme.
Elle montre l’importance de la zone des 7 200 pts (qui était notre premier objectif haussier depuis mi-janvier dernier).
Mais surtout qu’assez étonnamment, les volumes hebdomadaires sont restés extrêmement modérés jusqu’ici (pastille vert fluo).
En fait, ils sont même en retrait par rapport aux cinq semaines précédentes.
Si par contre, les 7 200 pts venaient à casser en vue hebdomadaire, nous aurions alors la validation d’un signal baissier de l’indicateur de tendance MACD – d’où mes commentaires précédents concernant une accélération probable en cas de cassure de ce niveau – avec l’objectif des 7 100 pts dans un premier temps.
Bonne semaine à tous,
Gilles