Pour poursuivre sur sa lancée à propos des indices, Gilles Leclerc se consacre aujourd’hui au FTSE100. Le Footsie a réalisé une année 2022 honorable mais, là aussi, une phase de consolidation s’annonce pour l’indice anglais… et les « grosses mains » n’y sont pas pour rien !
L’indice FTSE100 (ou, de façon familière, le « Footsie ») c’est un peu l’indice de référence de la Bourse de Londres. En tout cas, il regroupe les 100 plus grosses capitalisations du London Stock Exchange.
2022 a été une très belle année pour l’indice. Il vient d’ailleurs de renouer avec ses sommets.
A la clôture de vendredi, il était même en hausse d’un peu plus de 1% depuis le début de l’année. Un score que bien d’autres lui envient…
Ceci dit, les choses pourraient rapidement se gâter.
En résumé, alors que le FTSE100 fait face à une série de résistances de long terme, on constate l’apparition d’un flux vendeur. Ce qui n’augure rien de bon pour la suite.
Des prises de bénéfices en cours
Si le FTSE100 n’a pas encore commencé à consolider, cela ne devrait pas tarder, étant donné que depuis quelques temps, des institutionnels en profitent pour « refourguer » une partie de leurs positions en prenant leurs bénéfices sur des zones de résistances majeures. De plus, le support de la tendance haussière de court terme vient de céder.
Je m’explique !
On commence comme d’habitude par baliser le terrain en prenant un peu de recul pour identifier quelles sont les résistances en question.
Sur une vue long terme, le FTSE100 bute depuis début 2018 (flèches violettes) sur une résistance horizontale (le rectangle horizontal de la même couleur).
Testée par six fois, cette zone de résistance a systématiquement renvoyé les cours à la baisse…
Un septième test est en cours.
La résistance peut tout à fait céder (elles le font toutes un jour ou l’autre 😉) mais disons qu’a priori, après une année assez exceptionnelle vu le contexte économique, il faudrait un sérieux relais de croissance (mais ça n’a pas l’air d’être à l’ordre du jour) pour que le FTSE100 arrive à la franchir.
Il existe une autre résistance, mais oblique cette fois. Il s’agit de l’ancien support (en vert) maintenant devenu résistance (en rouge sur la droite du graphe).
Les impacts (flèches orange) sont précis et réguliers. Conclusion ? Les grosses mains le surveillent avec attention et en profitent pour soit renforcer, soit alléger leurs positions à son contact.
Et justement, il est question d’allègement. Ou plutôt de rotation baissière des volumes.
Ici aussi je vous dois quelques explications.
Le comportement des flux de capitaux
En passant sur une vue plus court terme, on voit que les impacts (croix orange) sont parfaitement alignés.
Mais ce qui nous intéresse, ce sont les points 1, 2 et 3 qui se situent à la fois sur la résistance et sur l’indicateur OBV (On Balance Volume).
L’OBV montre comment se comportent les flux de capitaux. Il se calcule en ajoutant les volumes du jour au point précédent si la journée est haussière. Et si la journée est baissière ? On les retranche au point précédent de l’OBV. In fine, cela vous donne une courbe qui montre les vagues d’achat et les vagues de vente.
Dans le cas présent, nous avons un flux baissier sur l’OBV (flèches rouges) alors que lors des impacts 1, 2 et 3, les prix restent au même niveau.
Cet indicateur est intéressant quand il fait apparaître des divergences entre les volumes et les prix comme c’est le cas ici: les prix marquent 3 « tops », pendant que les flux de capitaux montrent un désengagement régulier de la part des opérateurs. On appelle ce genre de divergence une « rotation baissière ».
Autrement dit, dans cet intervalle (les points 1,2,3), les volumes d’échange sont globalement plus importants dans les bougies baissières que dans les bougies haussières. Grosso modo, les institutionnels profitent des bougies baissières pour alléger régulièrement leurs positions.
Il faut se méfier des signaux de l’OBV dans le sens où la phase de distribution peut durer longtemps avant que les cours répondent à la baisse.
Mais à un moment donné, un marché qui monte dans le vide alors que les investisseurs revendent leurs positions… ça ne se termine généralement pas très bien…
Il faut donc attendre qu’un signal technique et/ou graphique se valide, pour tenter de suivre le marché à la baisse.
Sortie de route ?
Ici, le FTSE100 vient casser le support de sa tendance de court terme alors qu’il était justement au contact de deux résistances de « long terme ». Le tout accompagné d’une phase de rotation baissière sur les volumes. Cela peut tenir encore un peu (en attendant le roulement trimestriel ou encore la fin des habillages des bilans de fin d’année) mais c’est quand même de mauvais augure pour la suite…
CQFD.
Bonne semaine à tous,
Gilles,