Comment gérer son épargne lorsque la menace de récession se fait de plus en plus pressante, et que les valeurs refuges traditionnelles peinent à jouer leur rôle ? Voyons avec Ray Blanco quels sont les actifs qui s’apprécient quand les marchés chutent.
Il devient manifeste que les marchés identifient un risque de récession l’an prochain.
La Fed enchaîne les hausses de taux d’intérêt dans l’espoir, à terme, de faire baisser l’inflation.
Le risque, une fois que cela se sera produit, c’est que l’économie ralentisse trop et qu’elle se contracte.
Le PIB américain a déjà reculé deux trimestres de suite, ce qui fait dire à certains que nous sommes techniquement en récession. Toutefois, le National Bureau of Economic Research (agence traditionnellement chargée de déclarer officiellement une récession) ne l’a pas encore fait pour cette période.
Pourtant, le risque qu’une récession ait lieu l’an prochain s’accroît…
Des signes avant-coureurs dans les grandes entreprises
Les rapports trimestriels médiocres récemment publiés par des entreprises technologiques telles que Meta (anciennement Facebook) et Google suggèrent que les dépenses de publicité sont en baisse, signe potentiel de marasme.
En septembre, l’entreprise de transport FedEx, a subi un net sell-off après avoir annoncé une baisse du nombre de colis envoyés par rapport à ses volumes habituels, due à un ralentissement économique.
Le sell-off qui a frappé les valeurs des semi-conducteurs cette année, sur fond de baisse de la demande, est également un possible indicateur avancé de récession.
Les récessions sont rudes pour les ménages, surtout lorsque le taux de chômage grimpe. Mais elles le sont également pour les marchés actions. Lorsque l’économie se contracte, les bénéfices le font également, et cela fait baisser l’évaluation des actions.
Depuis 1950, la baisse moyenne enregistrée sur l’indice S&P500 en période de récession a été de 29 %.
Ce qui soulève naturellement cette question chez beaucoup d’épargnants : où placer mon argent ?
Si vous le laissez sur un compte épargne, l’inflation rampante le grignotera.
Si vous le placez sur le S&P ou le Nasdaq, les rendements négatifs pourraient le grignoter encore plus vite que l’inflation.
Toutefois, il existe une alternative…
Un répit face à la récession
Toutes les actions ne se ressemblent pas. Certaines, stimulées par des catalyseurs, peuvent s’apprécier sur un marché en baisse, et parfois très rapidement.
Voilà pourquoi j’adore les valeurs biotechnologiques. Une biotech capable de survivre au rigoureux parcours que doit accomplir un médicament expérimental lors d’un essai clinique, ou de décrocher une autorisation majeure de la FDA pour commercialiser un médicament qui pourrait devenir un blockbuster, peut s’envoler même si les marchés sont en chute libre. Ces actions peuvent défier les conditions de marché globales et afficher des gains de deux à trois chiffres.
Mais miser sur des valeurs biotechnologiques porteuses de catalyseurs n’est pas le seul moyen d’empocher des gains en marché baissier. Il existe des stratégies moins risquées pour vous protéger.
En période de récession, certaines actions peuvent agir comme un rempart contre les pertes. Ces valeurs défensives affichent une capacité à préserver leurs bénéfices et dividendes, même dans un contexte de marasme économique.
En effet, les sociétés émettrices de ces actions peuvent continuer à vendre leurs produits et générer des revenus, même lorsque l’économie ralentit. Lorsque les temps sont difficiles, les consommateurs réduisent les dépenses consacrées au luxe et aux vacances, mais ils ont tout de même besoin d’électricité, de biens de consommation de base (alimentation, vêtements, produits d’entretien) et de se soigner.
Songez à des entreprises telles que Johnson & Johnson (NYSE : JNJ), exemple typique de cette catégorie.
J&J se spécialise à la fois dans les produits pharmaceutiques, le matériel médical et les produits de soin de santé grand public, c’est un trio défensif parfait.
Une marque forte qui a la confiance de ses clients est un atout pour sa maison-mère. Ces deux éléments l’aident non seulement à résister à une conjoncture défavorable mais protègent également son pouvoir de fixation des prix en période inflationniste.
Comme beaucoup d’entreprises, J&J a souffert de problèmes de chaînes d’approvisionnement en 2022, et l’entreprise est confrontée aux effets de l’inflation et de la vigueur du dollar sur ses bénéfices.
Cependant, l’entreprise pourrait offrir une nouvelle année record en termes de revenus, et redevenir la valeur défensive par excellence à avoir en portefeuille.