Depuis quelques mois, nous observons une faiblesse importante des actions européennes ; en cause le début du conflit Ukraine-Russie qui a contribué à une importante chute de l’euro face au dollar. Observons ce qui justifie cette baisse.
1/ Euro-Dollar : L’euro s’est glissé sous la parité, l’ascension du dollar semble inarrêtable ?
La semaine dernière l’euro s’est retrouvé brièvement sous sa parité face au dollar ; en effet la paire a atteint un niveau à 0.987 aggravant la faiblesse de l’euro.
La faiblesse récente des cours de l’énergie a permis à l’euro de retrouver sa parité et de conserver son support, espérons que cela soit amené à durer, le dollar pourrait s’avérer en potentiel surachat et pourrait faiblir au moins à court terme ; de quoi redonner au moins un léger coup de souffle à l’euro.
Graphique 1 : Le dollar en plein rally haussier pourrait rentrer en excès haussier
Les conséquences d’un euro faible sont nombreuses :
Le seul point positif est en faveur des importateurs de produits en euro, le prix à l’exportation diminuant et rendant les importations en euro plus attractives sur le marché mondial.
En revanche, cela a des conséquences bien plus dramatiques pour nous autres pays de la zone euro :
- Nous allons payer bien plus cher les produits importés en dollars, comme nous l’avons vu récemment avec le prix de l’iPhone 14, débutant à minimum 1000 $, un prix qui a été expliqué par Apple par la baisse de l’euro pour conserver ses marges.
- Cela peut avoir également une conséquence sur les prix de l’énergie qui sont généralement facturés en dollars
La récente hausse de taux de la BCE devrait avoir des effets positifs sur la baisse de l’inflation et, pourrait éviter un potentiel nouvel affaiblissement de l’euro…
2/ Mon avis sur le marché européen
Nous observons une pression importante sur les actions européennes, presque plus aucune action ne réalise de plus hauts historiques, et les plus bas à 52 semaines s’enchaînent…
Graphique 2 : Pessimisme ambiant des opérateurs
Ce pessimisme a des effets positifs sur les valorisations des actions qui se retrouvent à l’heure actuelle exactement au même niveau que durant le krach du covid.
Il est certain que, même sur ces niveaux, certaines opportunités peuvent se profiler.
Graphique 3 : Des ratios de valorisations jamais observés depuis le krach du covid
À titre de comparaison, l’Eurostoxx 600 se négocie sur un PER de 11 en comparatif de 18 sur le sommet des marchés en 2021 ; une sacrée décote des actions européennes est intervenue en l’espace de seulement une petite année.
Si l’on mettait de côté les facteurs macroéconomiques, ce niveau s’avère être intéressant historiquement. Cependant, il faut selon moi continuer observer cela d’un œil distant pour le moment, même si évidemment certaines valeurs pourraient s’avérer d’excellentes opportunités sur les cours actuels. J’estime en revanche que l’indice en lui-même n’est pas encore suffisamment intéressant sur ces niveaux.
Graphique 4 : Analyse technique du CAC40
Pour l’heure, sur le plan technique, nous y voyons toujours une certaine faiblesse du CAC40 ; un range entre 6800 points et 5800 points semble à présent parfaitement matérialisé.
J’émets de mon côté de sérieux doutes sur la tenue exacte des 5800 points, la baisse pourrait se poursuivre suite à l’arrivée d’une potentielle récession mondiale. Ce serait en tout cas selon moi le facteur déclencheur d’une poursuite de la baisse.
Nous pourrons alors aisément se fixer un objectif baissier autour de 4500/5000 points ce qui correspondrait à une baisse de l’indice de 38% depuis ses plus hauts historiques, mon scénario du pire se situe lui autour de 3500 points.
Pardonnez le pessimisme de cet article, mais à l’heure actuelle, rien n’est au rendez-vous pour me laisser entrevoir un potentiel haussier important sur l’indice, que ce soit sur le plan technique ou fondamental. Les opérateurs attendent plus de visibilité, l’euro doit montrer sa résilience face au dollar, la BCE doit se montrer convaincante dans sa réduction de l’inflation et des fortes pressions des prix de l’énergie risquent de peser sur la santé de bon nombre d’entreprises.