Alors que la saison des trimestriels s’accélère progressivement aux Etats-Unis mais également en Europe, les Banques Centrales vont entrer en jeu. Avec, en toile de fond, le « combat » contre l’inflation. Evidemment, le cours de l’euro n’y est pas insensible…
Outre-Atlantique, nous avons pris connaissance en fin de semaine dernière de statistiques inquiétantes, avec le CPI (Indice des prix à la consommation ) et le PPI (Indice des prix à la production) ressortis supérieurs aux attentes. Si cela faisait craindre un tour de vis de 100 points en fin de mois, les déclarations de deux membres de la Fed relayées depuis le début de semaine par le Wall Street Journal semblent accréditer l’idée d’une hausse de « seulement » 75 points de base lors de la prochaine réunion du 27 juillet.
On retrouve ainsi parfaitement cette lecture des anticipations avec l’évolution de l’eurodollar. D’abord sous pression avec une paire sous le seuil de la parité jeudi après-midi, l’eurodollar a ensuite pris appui sur la borne basse de son canal descendant journalier (visible en grisé ci-dessous) pour rebondir vigoureusement au-dessus de ce seuil.
Dans la continuité de mes derniers écrits, j’avais soldé mes positions il y a dix jours dans mon service SMS Cash Alert en récoltant un joli +54% sur mes Turbos Put Eurodollar…
Mais dans une optique plus longue (à moyen terme cette fois), la cassure du support horizontal des 1,04 $ n’est toutefois guère engageante pour la suite (cf. mon graphique ci-dessous, pris cette fois en base hebdomadaire).
Avant la réunion de la Fed, la prochaine décision de la BCE sera d’ailleurs à suivre après-demain (jeudi 21 donc). Si Christine Lagarde a d’ores et déjà préparé le marché à un resserrement de 25 points, l’éventualité d’un relèvement immédiat de 50 points de base (sans attendre la réunion de septembre donc) est cependant posée. Une telle hausse de taux donnerait mécaniquement du carburant à l’eurodollar pour poursuivre son rebond au-delà des 1 $.
L’autre question en suspens concerne la mise en place d’un outil anti-fragmentation. Dans un contexte de hausse générale des taux longs ces derniers mois, ce procédé vise à soutenir les obligations des pays périphériques et éviter un creusement trop marqué des spreads (comme lors de la crise des dettes souveraines en zone euro au début des années 2010) via des contrats de référence (en premier lieu le Bund allemand).
Avec le flou autour de la situation politique de Mario Draghi en Italie par exemple, la prochaine intervention de la BCE risque d’être le gros driver de court terme qui va influer sur les marchés…