Depuis que l’indice des prix à la consommation du mois de juin est connu aux Etats-Unis, les pronostics vont bon train du côté des investisseurs concernant la prochaine hausse de taux de la Fed. 75 pts de base ? 100 pts de base ? Les observateurs anticipent la mise en place d’une politique monétaire ultra-restrictive, annonciatrice d’une entrée en récession de la première puissance mondiale…
Quelle sera la réaction de la Fed les 26 et 27 juillet lors de sa prochaine réunion ?
Difficile de le savoir avec précision mais il faut qu’elle frappe fort dans la mesure où les derniers chiffres de l’inflation ressortent supérieurs aux attentes.
Des statistiques économiques alarmantes
C’est ainsi que le fameux CPI ou encore indice des prix à la consommation a progressé de 1,3% en juin, ce qui porte sur un an la hausse des prix à 9,1%… Un record depuis 1981 et surtout un chiffre nettement supérieur aux prévisions tablant sur une progression des prix de 8,8%.
Même le core inflation, c’est-à-dire l’indice hors alimentation en énergie – jugé plus volatile – augmente de 0,7%, ce qui place l’inflation sur des niveaux de 5,7% en rythme annuel.
Il est fort probable que la Fed augmente ses taux d’au moins 75 pts de base, voire plus si elle juge comme la Banque du Canada que l’hydre inflationniste reste dangereuse. Du côté d’Ottawa, on a jugé que trop c’est trop et qu’il fallait augmenter les taux de 100 pts de base, les faisant passer de 1,5% à 2,5% en raison d’un taux de chômage au plus bas ou encore de pénuries de main d’œuvre généralisées entraînant des pressions intenses sur les salaires.
Aux Etats-Unis, on est vraiment dans le même cas de figure avec 372 000 créations d’emplois le mois dernier et surtout un niveau d’emploi inférieur de seulement 0,3% à la période pré-Covid. Reste à se demander jusqu’à quel niveau les économies occidentales supporteront des politiques monétaires restrictives.
Il y a un moment où l’impact sur l’économie est si important qu’elle bascule dans la récession. Les Etats-Unis pourraient ainsi enregistrer une récession très vite dans la mesure où le PIB du premier trimestre a baissé de 1,6% et pourrait encore chuter de 1% sur le deuxième trimestre…
Une récession avant tout technique
Pourquoi me direz-vous ? Eh bien parce qu’on note une contribution négative des importations due bien entendu à la solidité de la consommation. Sur les marchés en tout cas, il n’y a pas vraiment d’interrogations à avoir. Le dix ans américain reste sous les 3% alors qu’il avait tangenté il y a quelques semaines les 3,50%. Et le deux ans, lui, est sur des niveaux de 3,21%. Or cette inversion de la courbe des taux est le prélude à une récession…
L’histoire se répètera-t-elle ?