Plusieurs responsables politiques américains ont empoché des gains impressionnants sur les marchés financiers ces dernières années… Impressionnants pour ne pas dire suspects. Surtout quand on sait que certains ont oublié de déclarer leurs plus-values à l’administration fiscale. Et qu’ils ont allègrement battu le S&P 500…
Récemment, le mari de Nancy Pelosi (Présidente de la Chambre des Représentants aux États-Unis), a effectué plusieurs transactions pour l’équivalent de près de 2 M$ sur Apple et Microsoft d’après une déclaration officielle (voir image ci-dessous).
D’autres membres du congrès Américain sont impliqués dans ce genre de pratiques. Cela pose la question d’éventuels conflits d’intérêts qui pourraient intervenir – et celle de l’équité de l’accès aux informations, entre des personnages politiques pouvant bénéficier d’informations sensibles, et des investisseurs plus « lambdas »…
Alors, madame Pelosi est-elle en plus de son poste de haut fonctionnaire, une spéculatrice hors pair ? A-t-elle accès à des informations que le grand public ignore ?
2021, une année porteuse pour les marchés boursiers… et pour les responsables politiques américains
En 2021, les membres du congrès ont surperformé le marché d’une manière impressionnante…
L’année dernière, près de la totalité des membres du congrès auraient battu la performance du S&P 500.
Une surperformance qui pose question car dans la réalité, peu de fonds d’investissements battent cet indice chaque année… On peut également se demander quelle est la raison de cette surperformance inédite.
Les membres du congrès ayant battu le S&P500 en 2021
Malgré cela, beaucoup d’informations pourraient nous avoir échappé. En effet, plusieurs organes de presse ont identifié 63 membres du Congrès qui ont récemment omis de déclarer correctement leurs opérations financières, comme l’exige la loi Stop Trading on Congressional Knowledge Act de 2012 (cette loi a été mise en place par Barack Obama pour lutter contre les délits d’initiés).
Cette loi semble particulièrement inefficace, en effet les contrevenants s’exposent à une amende de 200 $, ce qui paraît dérisoire au regard des montants importants négociés sur les marchés par ces responsables politiques.
Parmi les actions les plus populaires échangées par les membres du Congrès on retrouve :
- Apple
- Microsoft
- Nvidia
- Amazon
Nous pouvons noter principalement une forte exposition sur le secteur technologique, un secteur fortement affecté par l’explosion du bilan des banques centrales comme nous avons pu le mettre en avant récemment.
Février 2022, le Congrès interdit à ses membres la négociation d’actions
En février dernier, les membres du Congrès ont voté l’interdiction du trading d’actions au sein de leur propre chambre et ce, malgré une forte opposition de Nancy Pelosi, qui mettait en avant une économie libre pour justifier ces pratiques.
Cette loi vise à réduire les conflits d’intérêts potentiels pouvant subsister au sein du gouvernement américain… Mais la décision est intervenue pile à la fin d’un marché haussier de 2 ans depuis le Covid. Un timing qui pose question : tout cela a-t-il été finement chronométré ou est-ce un pur hasard ?
Malgré les différentes mesures mises en place par le gouvernement américain pour lutter contre les délits d’initiés et les conflits d’intérêts il paraît juste de se questionner sur l’efficacité de ces mesures qui n’ont pas l’air d’avoir découragé les responsables politiques d’effectuer des opérations boursières très lucratives sur des options que ce soit personnellement ou par le biais de leur conjoint…