Après les tweets d’Elon Musk sur le potentiel rachat de Twitter, les spéculations se multiplient… Quel avenir pour l’oiseau bleu ?
Depuis fin mars, le Nasdaq peine à remonter la pente… Pas plus tard qu’hier, la rechute de Netflix a de nouveau bridé la cote US. Il faut dire que le rendement des taux longs US (qui n’a cessé d’augmenter ces dernières semaines pour approcher des 3% sur le 10 ans US) met la pression sur les valeurs de croissance, omniprésentes dans l’indice technologique US.
Mais est-ce le cas pour toutes ces valeurs ? Pas vraiment…
Twitter / Elon Musk : la saga en cours
Début avril, Elon Musk créait la surprise en annonçant avoir une participation (un peu plus de 9%) au capital de Twitter (US90184L1026 – TWTR) le célèbre réseau social. Annonce qui avait alors conduit à un pump en règle avec un titre ouvrant en net gap haussier au-delà des 40 $ (cf cercle noir).
Avec un titre qui avait perdu 50% sur un an glissant depuis les 70/75 $ d’avril 2021, les motifs en termes de valorisation peuvent se comprendre.
Pour autant, en comparaison des 54 $ par action proposés par le patron de Tesla, Twitter reste depuis assez fébrile, en cotant toujours depuis sous les 50 $. Comment expliquer cela ?
Une volonté stratégique
La première raison tient au fait qu’en fin de semaine dernière, Twitter ait mis en place des mesures de “pilule empoisonnée”. Ce mécanisme permettrait aux actionnaires de Twitter d’acheter des actions au rabais si la participation de l’un d’entre eux (ici Elon Musk) venait à dépasser les 15 %. Scénario qui aurait pour conséquence de diluer la part du milliardaire (car le nombre d’actions aurait alors mécaniquement augmenté), ou à renchérir substantiellement le coût d’une offre de rachat global pour Elon Musk.
Ce type de principe a une finalité unique et simple : réduire (ou plus explicitement bloquer) la possibilité qu’une personne ou un groupe ne prenne le contrôle du capital. Ici donc, le conseil d’administration de Twitter veut se protéger contre l’offre hostile du milliardaire Elon Musk.
Elon Musk, un dirigeant trop atypique ?
L’autre raison est que l’homme d’affaires, et patron de Tesla n’est pas réputé pour être le plus « stable ». (D’ailleurs, Tesla, qui représente le gros de la fortune d’Elon Musk, a publié hier soir ses trimestriels – quid de l’optimisme d’Ark Invest ?). Il peut en outre rencontrer des difficultés dans le financement d’un raid, seul. S’il a visiblement rallié Morgan Stanley afin d’obtenir un prêt de 10 Mds$ supplémentaires, le fait est que le cash flow libre généré historiquement par Twitter n’est pas « terrible » . Ce qui peut poser certains problèmes en termes de financement.
Qui plus est, le projet de sortie de la cote qu’a clairement évoqué Elon Musk pour Twitter ne semble pas, là encore, avoir les faveurs du board de Twitter.
D’ailleurs Twitter semble bien plus ouvert pour discuter directement avec des fonds (afin de contrer Elon Musk). C’est en ce sens que selon une source proche du dossier, le fonds d’investissement Thomas Bravo LP aurait approché Twitter pour lui faire part de son intérêt à monter une offre de rachat alternative à celle d’Elon Musk. D’autres fonds d’investissement de premier plan seraient ainsi disposés à prendre part à ce type d’opération… à l’image du fonds de capital-risque américain Apollo Global Management qui, selon la presse américaine, soutiendrait cette idée.
Après les nouvelles péripéties et son tweet de la veille, les spéculations vont bon train : sortie de la cote, OPA pure et simple, officialisation d’un chevalier blanc… Bref, beaucoup d’options M&A sont ouvertes sur ce dossier.