Philippe Béchade s’intéresse à Imerys. En effet, la température des cours s’est brusquement élevée. Est-ce encore une bonne idée de se positionner sur le titre ?
Pas facile de trouver un titre qui conserve ou confirme sa dynamique haussière dans un marché où 90% des titres s’inscrivent en recul depuis le 1er janvier.
Les actionnaires d’Imerys ont vécu un long purgatoire en 2021. Le cours du spécialiste des solutions de fonderie (céramiques et matériaux réfractaires) recule inexorablement de 46 € vers 33 € de la mi-mai au 20 décembre 2021.
Dès l’achèvement des habillages de bilan de fin d’année (passée la séance des quatre sorcières), le flux vendeur s’est tari et une phase haussière aussi inexorable que le mouvement de repli des six semaines précédentes s’est enclenché.
Fin de partie ou reprise en « V » ?
Le titre dessine une reprise en « V » digne d’un manuel d’analyse technique, et le scénario est d’autant plus limpide que la base du « V » coïncide avec le plancher des 33 € du 23 octobre 2019.
Imerys est passé à la vitesse supérieure ce 26 janvier avec le franchissement en force des 41 € (zénith du 21 janvier dernier et résistance du 10 août 2021). Le titre devrait se hisser sans opposition vers 43,12 € (le « gap » resté béant depuis le 16 juin 2021), mais l’objectif implicite, c’est bien le retracement de l’ex-sommet des 43,7 € du 7 juin 2021.
L’objectif suivant – tout proche dans ces conditions – serait le comblement du « gap » des 44,46 € du 12 mai 2021, avec le retracement du zénith des 46,2 € de mai dernier à suivre.
Ce cours serait cohérent avec le montant de cash détenu par l’entreprise : l’entreprise avait réalisé la cession de son activité graphite naturel (mine et transformation) pour 40 millions début décembre 2021, sans que cela infléchisse sa trajectoire baissière, il est maintenant question de la cession d’une branche plus importante, celle des Matériaux et Solutions de Haute Température, pour 900 M€.
Imerys deviendrait une entité gorgée de cash, recentrée sur ses activités les plus rentables, affichant un rendement de 4,6% et qui se paierait à peine 10,5 fois les bénéfices.
Certains analystes visent 45 €, ce qui n’est autre que sa zone de plafonnement de début mai 2021, avant cessions.