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Santé des marchés/politiques sanitaires : tout est-il lié ?

By 3 janvier 2022janvier 23rd, 2023One Comment

Une nouvelle année qui commence, c’est aussi plein d’espoir pour l’avenir… sauf lorsque nous sommes en pleine pandémie. Philippe Béchade craint que les politiques sanitaires ne plombent l’excellente santé apparente des marchés.

 

Bonne année à tous ! Nous devrions même écrire d’emblée « très bonne année à toutes et tous » pour ne froisser aucune sensibilité inclusive.

Il est de tradition de rajouter l’espoir d’accomplissements, de belles rencontres et de rajouter l’incontournable « bonne santé ».

Il serait peut-être bon cette année que cette « santé » cesse de faire partie de nos préoccupations quotidiennes, d’alimenter la peur dans les regards pour un bâillon mis de travers à l’extérieur (on aère chez soi pour chasser le Covid-19, mais une fois dehors, ce même air frais salutaire devient soudain une menace toxique ?), de justifier une avalanche de mesures liberticides alors que les pays qui en imposent le moins sont justement ceux où le taux de contamination est le plus faible.

Et surtout, alors que l’objectif premier de dirigeants éclairés est de « rassembler ce qui est épars », d’unifier les pays face à l’adversité, nous assistons à la mise en place de la stratégie délétère du « bouc émissaire » face aux promesses d’efficacité vaccinales démenties par les faits.

Une « propagande noire » stigmatise les millions de citoyens qui doutent de la pertinence et de l’efficacité (négative face à Omicron) d’une série d’injections provoquant autant d’effets secondaires indésirables en un an que les dizaines de milliards de vaccins immunisants injectés en 20 ans.

Mais surtout, le principe intrusif du « pass » fait de chaque « vacciné » un futur « non-vacciné » en sursis, avec un délai de validité ramené à quatre mois. Et bientôt trois mois ?

Le tourisme, toujours la première victime du Covid-19…

Oui, seulement quatre ou trois mois – au lieu d’une protection présentée initialement comme définitive – avant de voir le pass « désactivé » et de voir sa vie sociale éradiquée, ses droits fondamentaux bafoués, sans avoir commis la moindre infraction… Le tout d’un simple « clic », et rejoindre la cohorte des « parias complotistes » (avec à leur tête plusieurs prix Nobel et même l’inventeur du « vaccin ARN »).

Autrement dit, l’horizon des citoyens les plus disciplinés se réduit au prochain trimestre, les « non disciplinés » n’ont déjà plus d’avenir professionnel ou social depuis juillet.

Pour les chefs d’entreprise, les hôpitaux, les écoles, collèges et lycées, les compagnies aériennes (contraintes d’annuler plus de 5 000 vols pour le seul week-end du premier de l’an pour les seuls Etats-Unis), la cinquième vague tourne au cauchemar organisationnel.

Aucune de ces règles de mise en quarantaine qui rendent le quotidien totalement imprévisible et ingérable lors d’une « vague » comme celle de la période des fêtes n’a jamais été envisagée et appliquée lors de précédentes épidémies de grippe. Ces dernières avaient pourtant atteint un taux d’incidence comparable, mais avec un nombre 20 fois supérieur de personnes réellement alitées, et non victimes de quelques courbatures.

Si 200 000 « cas » par jour durant une semaine peuvent paraître un chiffre impressionnant, c’est tout à fait banal pour la grippe saisonnière qui touche plus de 10 millions de personnes certaines années.

Mais ce qui compte, c’est le nombre de personnes symptomatiques : dans 90 ou 95% des cas, elles ressentent si peu d’effets qu’elles ne consultent pas et continuent de travailler, même si elles se sentaient un peu « patraque » au réveil. Dans le doute, on évite alors de se faire la bise.

Si le très court terme s’avère donc très « compliqué », ce qui va certainement impacter l’activité au début du premier trimestre 2022, le moyen terme le devient tout autant.

Prenons le secteur du tourisme… un « pass » invalide au bout de trois ou quatre mois, cela fait un peu court pour préparer ses vacances de printemps (elles se dérouleront dans quatre mois et demi pour la zone Paris/Ile de France) et plus encore pour les vacances de l’été prochain.

Et pour ceux qui sont fermement déterminés à se présenter pour la quatrième, cinquième, sixième injection… quelles seront les règles pour prendre le train ou l’avion au moment du départ ?

Faudra-t-il arriver avec 4 heures d’avance pour 1h45 heures de vol (test PCR de moins de 24 heures oblige), faire le jeûne durant de longues heures dans un train mal climatisé avec des enfants qui n’en peuvent plus du masque ?

Et à quoi bon réserver une croisière pour se voir interdire d’embarquer, car le bateau est mis en quarantaine avec une centaine de « cas » à bord et… 1 500 « cas contact » identifiés ?

Aux Etats-Unis, dans la semaine de Noël au jour de l’an, la « CDC » (équivalent de notre ministère de la santé) a recommandé aux américains en quête de soleil de renoncer à la formule « croisière ».

Et que faire si à 5 jours du départ, l’un des membres d’une famille entièrement vaccinée et avec un « pass » valide est contrôlé positif (ce qui implique sept jours d’isolement) ou simplement signalé « cas contact » par un collègue ou un autre membre de la famille ?

Il semble évident que le secteur tourisme/transport/événementiel va encore souffrir en Bourse… et si le gouvernement doit remettre en œuvre des « mesures de soutien ciblées » pour plusieurs semaines (et c’est le cas des night-clubs), c’est l’endettement de la France qui va encore s’alourdir.

En effet, il s’agit de dépenses non « rattrapables » : des milliers de vacances fichues, de voyages d’affaires transformés en visioconférence, d’anniversaires annulés… qui ne généreront aucune dépense future équivalente.

Toutefois, cela devrait peu affecter des marchés gorgés de liquidités en ce début d’année : Paris qui avait achevé sa dernière séance de l’année sur une perte de 0,18 % à 7 160 points, pourrait bien inaugurer 2022 par le franchissement des 7 200 points et un nouveau record.

Le CAC40 ne ferait que poursuivre sur sa lancée, après +1% sur la première semaine de l’année, +4% sur décembre et un gain global de 28,9% depuis début janvier 2021. Il s’agit de l’une des toutes meilleures performances indicielles au niveau mondial.

Les premières données annuelles concernant l’inflation risquent de refroidir des marchés qui affichent des sommets de complaisance face à l’inflation et la gestion de la situation sanitaire… particulièrement déroutante en France.

Affaire à suivre. 2022 promet de nombreux rebondissements.

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

1 commentaire

  • Avatar le chinois dit :

    en 2022 on a vu la France remplacé par l’Inde a la place du sixième puissance économique mondiale,
    de l’Angleterre de dépasser la France de 16 %, dont l’endettement continuera jusqu’à 2041 .
    et les conséquences géopolitiques de cet évolution .
    Peut-on , rien que maintenir avec des dirigeant excellents et une troupe minable notre rang dans cet XXI siècle ?
    Comment les chinois ont parvenus a leur niveau actuel avec leurs moujiks ?
    Ne devrions nous pas jouer la partition avec une massette dans les deux mains ?
    Bonne année a l’ombre !

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