Eric Lewin le craint le vent tourne sur les marchés boursiers. Même si les indices vont de records en records, une tempête de politiques monétaires de moins en moins accommodantes se prépare…
L’ère du crédit gratuit touche sans doute à sa fin.
Certes, nous ne sommes pas encore dans l’ère du resserrement monétaire dans tous les pays, mais force est de constater qu’un nouveau paradigme se met en place : celui d’une normalisation des politiques monétaires à travers le monde.
En effet, la Banque du Canada en a fini avec son QE tandis que la Nouvelle Zélande – pour ne citer qu’elle – a relevé ses taux de 0,25% à 0,5%… Avant elle, la Norvège, la République Tchèque ou encore la Corée du Sud en avait fait de même pour contrer l’hydre inflationniste…
Bien sûr, nous ne sommes pas encore au milieu des années 1970, là où choc pétrolier oblige, les taux d’inflation de par le monde dépassaient les 10%. Mais il faut cependant le dire : une inflation américaine au-dessus des 5% et une inflation européenne au plus haut depuis dix ans révèle de l’incompétence suprême.
La fête est finie !
La réunion de la FED mardi et mercredi dernier était attendue par la planète finance tout entière. Elle guettait avec angoisse le discours Jerome Powell, le patron de l’institution : allait-il être behind the curve ou en retard sur l’inflation ?
Sans surprise, la FED a réduit son QE, actuellement de 120 Mds$ par mois… Il sera réduit de 15 Mds$ à la mi-novembre, puis encore de 15 Mds$ mi-décembre pour une fin annoncée durant l’été. Mais pas de hausse des taux à l’horizon.
Et cela a suffi pour rassurer les marchés !
En effet, le marché n’est pas encore revenu au plein emploi Outre-Atlantique et surtout, il n’y a pas encore de boucle prix-salaires aux Etats-Unis même si les McDonalds ou autres WalMart et Amazon ont commencé à proposer des salaires nettement plus élevés à leurs employés. L’évolution des salaires réels est donc négative, créant ainsi une tension inéluctable sur le pouvoir d’achat et bridant la consommation des ménages. Cela représente 66% du PIB.
Voilà pourquoi curieusement après cette décision monétaire, les marchés actions se sont relativement bien tenus alors que sur les marchés obligataires, il n’y a vraiment pas péril en la demeure… Le dix ans américain est repassé sous les 1,60%, de sorte que la détente est vraiment d’actualité.
Bien sûr, rien n’est réglé et il faudra suivre de près les prochaines statistiques de l’emploi et bien sûr de l’inflation…
L’aspect transitoire de l’inflation n’est vraiment pas certain… Preuve qu’il faut quand même se garder de toute euphorie même si les marchés boursiers vont de record en record.